Randonnée dans la Vallée de la Bruche : c’est ce que j’ai cherché quand j’ai commencé à préparer ce reportage avec deux impératifs en tête. Le premier, purement pratique, est le besoin vital de pouvoir me déplacer et accéder aux itinéraires et randonnées sans voiture, uniquement en transport en commun. Le second, purement éditorial, l’angle : il me faut quelque chose à raconter, de la matière, du concret. Or, la Vallée regorge de tels angles et il n’a pas fallu longtemps pour créer ces itinéraires. Voici donc quatre idées d’itinéraires historique pour une randonnée dans la Vallée de la Bruche, accessible sans voiture !
Randonner dans la Vallée de la Bruche
(sans voiture et avec l’histoire) !
Où se trouve la Vallée de la Bruche ?
Dans la région Grand Est, en Alsace et dans le Bas Rhin. C’est un petit coin de paradis absolument merveilleux, bourré de merveilles, de balades, de randonnées et de surprise.
On y va comment, dans la Vallée de la Bruche ?
Très facilement ! Pour de vrai, la Vallée de la Bruche est super bien desservie par le train (et en même temps, ça aide d’avoir une ligne qui traverse sa vallée dans toute sa longueur, avec les arrêts idoines). Un Ouigo à Paris pour Strasbourg et cinquante minutes de TER jusqu’à Schirmeck. Ce qui veut dire qu’en partant le matin, on peut se retrouver à randonner dès le début d’après-midi dans les vertes collines et forêts du Bas-Rhin et de l’Alsace. C’est même ce que j’ai fait depuis Amiens.
Et on se déplace comment dans la Vallée de la Bruche ?
En train, en vélo ou en bus : en utilisant seulement les transports locaux. Je recommande particulièrement de vous servir de Trainlines pour vos voyages (et également pour l’achat d’une carte de fidélité Avantage, qui offre 25% de réduction sur les TER alsaciens. Autrement et pour 20€, vous pouvez investir sur la carte Fluo, qui offre 50% sur l’achat de tous les billets TER Fluo de la région Grand Est). N’attendez pas d’ailleurs quand vous trouvez un tarif réduit pour le lendemain et prenez-le sans hésitation, ils disparaissent dès que le soleil se couche (et je blague à peine). Enfin, il se peut que les transports soient, par moment, un tantinet perturbés et que certains trains disparaissent ou soient remplacés par des bus (ou vice-versa). En ce cas, essayer le trajet par Maps peut offrir de vraies solutions de secours (et je peux en témoigner)
La randonnée du Petit Donon
Le topo de la rando
Une longue et belle balade qui commence assez fort avant de se calmer à partir du cimetière militaire et de l’entrée dans un décor forestier, qui accompagne jusqu’à l’arrivée finale au Petit Donon.
Les choses à noter avant d’y aller
Tous les commerces étaient fermés au moment de mon passage (aux alentours de midi) et donc je n’ai rien trouvé pour me ravitailler. Pensez donc à anticiper. D’autre part, on trouve un point d’eau au cimetière. Enfin, le temps peut être très changeant : sortez couvert ! On trouve deux abris où se poser au sec (et tailler le bout de gras avec les randonneurs locaux).
La marche des quatre saisons
Le début est un poil trop pentu à mon goût et je tombe (déjà) la veste sous le généreux soleil local. L’arrivée à la Nécropole nationale de Wisches me permet un premier arrêt, tout en me rappelant l’intensité des combats ayant eu lieu ici durant l’été 1914. Je salue silencieusement les 948 corps reposant ici et profite de la présence d’un point d’eau pour remplir ma gourde. A l’entrée du site, une œuvre intitulée « Aux portes du cosmos » m’indique que je viens de rejoindre le sentier des Géants (lien PDF), sculptures qui vont m’accompagner un bon bout de temps.
C’est désormais dans un décor forestier que j’évolue, en suivant le marquage dédié. Je profite d’une solitude bienvenue pour m’extasier… et me faire cribler par une immense poêlée de grêlons qui décident, d’un seul coup, qu’un temps ensoleillé pareil n’est pas possible. Heureusement, j’ai tout prévu et je capote le sac et ma tronche dans un même mouvement avant de compléter mon seyant attirail en m’arrêtant à l’Abri du Sanglier (où je discute avec deux charmants papys).
Je repars paré à me faire tremper (merci les vêtements achetés sur un coup de tête avant l’Islande 2014) quand Hélios revient me sécher. Puis se fait remplacer par de la pluie. Qui laisse la place au soleil. Qui se désiste pour des gouttes. Qui décrètent qu’elles ont autre chose à faire et se barrent pour laisser, à leur place, de la neige. OUI, DE LA NEIGE. J’avoue que j’avais envisagé pas mal de scénarios mais le coup de marcher sous des flocons de neige, fin avril dans les Vosges, il n’était pas prévu ce coup-ci. Cependant, ce n’est qu’un détail et je trace allégrement mon chemin, sans aucun problème, jusqu’à ce que je décide d’aller voir ce que sont ces stèles qui se trouvent là-haut, en suivant le sentier, juste là (et en ayant la très brillante idée de ne pas y aller avec mon gros sac, en le laissant plutôt bien planqué).
Le reste, c’est une fin de randonnée lente et blanche. Douce et humide. Et l’intense d’avoir fini, de m’être rassuré. Et le plaisir de retrouver l’hôtel Velléda le temps d’une nuit, d’y manger en regardant la neige tomber !
Au-delà de la mort : les stèles du Donon
Mon histoire
Un bourbier blanc où la neige partage la chaussée avec de la boue. Des passages qu’il faut esquiver si on ne veut pas y laisser chaussures, fierté et imperméabilité des vêtements. Des flocons qui fouettent le visage et tourbillonnent sans cesse dans un vent chantant et murmurant. Un sentier qui s’efface au fur et à mesure de la montée. Et des stèles qui apparaissent petit à petit, jusqu’au sommet, et ce texte allemand immense en lettres gothiques. Et cette plaque française. Et ce vent et ce banc et cette neige et cette impression d’avoir fait une bêtise en me risquant là-haut et cet instant de doute au moment de redescendre et ce soulagement en retrouvant le semblant de tracé qui emmène sur mes propres pas.
La vraie histoire
Un cimetière militaire d’altitude franco-allemand désaffecté où furent enterrés, par les soldats allemands, les dépouilles de ceux tombés au combat : c’est la réelle histoire des Stèles du Donon, un site mémoriel unique car le témoignage profond et puissant du respect funéraire que peuvent se vouer des soldats – a priori – ennemis. En enterrant ici, sous des stèles de grès gravées de quelques informations, c’est au-delà de la mort que s’est manifesté ce respect. On dénombre aujourd’hui environ 49 stèles sur les 180 créées originellement. Plusieurs accès sont possibles, comme depuis le col de la côte de l’Engin ou en aller-retour depuis l’hôtel Velléda.
Le sentier du Drapeau
Le topo de la rando
Une belle boucle un peu vallonnée parsemée de vues panoramiques délicieux et de panneaux historiques historiques. Une chouette balade très accessible.
Les choses à noter avant d’y aller
La maison où fut pris le drapeau propose des visites botaniques (et il ne faut pas hésiter à saluer les propriétaires au passage). Attention au dernier tronçon pour rejoindre Sainte-Blaise, il faut tourner à droite (et se frayer un passage si le chemin n’a pas été dégagé).
La première prise
De bon matin, sac sur le dos et soleil dans les yeux : il n’y a qu’à suivre le tracé de la piste cyclable, celle-là même parcourue à deux l’année dernière avec mon fils et dont le souvenir ne cesse de me laisser nostalgique de ces instants et moments précieux, que seule la Vallée de la Bruche a pu nous offrir. Pour autant, je savoure tout autant le plaisir d’être seul. Réellement seul avec mes projets, mes envies, mes interrogations. Marcher ainsi est une excellente façon de faire le point avec soi-même et de tenter de résoudre quelques conflits intérieurs qui se trainent irrésolus depuis trop longtemps. Cependant, à trop vouloir penser, on risque de se retrouver à être pansé et, pour m’éviter quelques blagues médicales du genre « Honni soit qui mal y panse », je me concentre sur mon chemin, mon léger dénivelé et mes panneaux informatifs.
Panoramique, informative et surprenante : je me trouve à hésiter entre quelques superlatifs pour décrire cette randonnée du drapeau lorsque arrive le passage sur le plateau où eurent lieu un certain nombre de combats. Le panoramique est totalement de circonstance car la vue est belle. Informative également car j’apprends à chaque pas. Quant au surprenant, il va de soi !
Les pas succèdent au pas et je suis le déroulé de l’histoire à plus d’un siècle d’écart. Le plateau a été remplacé par des arbres et le chemin s’enfonce paisiblement dans une forêt endormie. Une maison se dessine, celle-là même où se déroula l’évènement historique qui me vaut aujourd’hui de me promener ici. Une plaque accrochée à la façade raconte tout cela et je profite de la présence des occupants des lieux pour échanger quelques mots, avec bonheur et simplicité. Ils m’apprennent d’ailleurs des visites du jardin se font (et ça a l’air très sympa) !
Et puisque toute chose a une fin dans ce monde (sauf une certaine histoire), c’est une autre piste cyclable que s’achève mon retour à Sainte-Blaise.
La prise historique du premier drapeau de 14-18
Fait d’arme pas forcément très connu mais ayant eu un retentissement énorme à l’époque, ce drapeau, celui du 132ème régiment d’infanterie, a été pris le 14 août 1914 lors de la bataille de Saint Blaise la Roche par le 1er Bataillon de Chasseurs à Pied. Ce fut, tout simplement, le tout premier drapeau allemand capturé par l’armée française durant la Première guerre mondiale. On trouve différents récits de cet acte : Le combat de Saint Blaise, Niagoutte ou encore Les Invalides dans la Grande Guerre épisode 2 (avec une photo dudit drapeau) et surtout ici : L’illustration – août 1914
Le chemin des déportés
Le topo de la randonnée
Un sentier très simple d’environ 4 kilomètres qui amène de la gare de Rothau au camp du Struthof. Il suit le tracé originel du chemin emprunté par les déportés.
Les choses à noter avant d’y aller
On trouve de quoi se ravitailler à Rothau et au Struthof (à l’étage du Mémorial). Il est possible de changer l’itinéraire de retour en allant à Schirmeck (via le marquage du Club Vosgien).
Mettre des mots sur l’indicible
Cela faisait longtemps, très longtemps que je voulais visiter le camp du Struthof. Précisément depuis une nuit où j’ai découvert le destin tragique de quatre femmes, quatre agents du SOE, nommées Diana Rowden, Vera Leigh, Andrée Borrel et Sonia Olschanezky. C’est en lisant leur histoire que j’ai ressenti pour la première fois le besoin de me rendre sur ces lieux, dans cet endroit situé sur le territoire français mais dont je n’avais jamais entendu parler auparavant.
Quand je quitte la gare de Rothau, ce matin-là, le temps est maussade. Humide. Quelques flocons tombent et semblent vouloir disputer l’exclusivité du ciel à d’autres gouttes. Sur le chemin des déportés, je suis seul à aller. Personne d’autre que moi. Je devine des rumeurs motorisées au loin quand j’approche de la route et de la chambre à gaz mais c’est tout. Juste une forêt, un sentier jadis parcouru par les déportés, de la boue, de la neige et un horizon si gris qu’il semble vouloir effacer toute trace de gaieté dans le coeur des visiteurs. Les panneaux expliquent et racontent la volonté de bouleverser, de casser, de briser. De ne laisser aucune sorte, aucune bribe d’espoir à ceux qui avançaient dans la nuit et le noir, dans la peur et l’effroi.
Quand le chemin cesse et débouche sur la route, le changement est radical. Frénésie de lumière et de groupes scolaires internationaux, venus ici pour apprendre. Découvrir. Connaître et ne pas oublier. Il reste encore quelques mètres à parcourir pourtant, je ne suis pas encore au camp proprement dit, en ce Struthof au nom si abrupt qu’il en ressemble à un couperet, une lame, un terminus.
A gauche, c’est l’entrée du camp, sinistre et inquiétante. Il faut d’abord aller à droite, vers la billetterie et le Centre Européen du Résistant Déporté. Un autre endroit qui est une excellente introduction historique autant qu’un salutaire et instructif rappel de la montée du nazisme en Europe, dans une atmosphère à dessein sombre. Pour ceux qui veulent, il est possible d’acheter des livres à la petite librairie de l’accueil. Ou de prendre un pique-nique à l’étage. Pour moi, il est temps de visiter le camp de concentration, le KL (Konzentrationslager) Natzweiler.
Que dire donc de cette visite, qui tient autant du pèlerinage que de l’hommage, si ce n’est que les mots manquent pour parler de l’indicible, pour évoquer les douleurs qui étreignent ? Dans mon esprit résonnent les récits, les mots de Primo Levi à Auschwitz. Il est impossible d’évoquer objectivement, d’écrire avec lucidité à propos de ce lieu qui suinte la cruauté, la détresse, le drame dans chacun de ses bâtiments. Le profil sinistre de la potence qui se découpe avec un netteté glaçante, l’escalier baptisé par le sang des déportés, la blancheur mortelle de la table d’autopsie. Un bouquet de fleur sur le crématoire. Les miradors qui encadrent, surveillent, balayent. Et des baraques, quelques panneaux, des stèles. Et le mémorial qui surplombe, géant d’un cimetière parsemé de croix. Il n’y a rien d’autre à dire que la visite est nécessaire. Terriblement et forcément nécessaire.
Au sortir du site, je m’autorise quelques pas sur la route, en direction de la carrière, qui est aujourd’hui abandonnée. Des fouilles semblent y être menées et on ne voit que des blocs qui affleurent et des constructions qu’il n’est pas possible de resituer dans un contexte. Un panneau invite au silence et au recueillement. Interrogations sur interrogations quand au devenir des lieux. Je laisse le chien du camping-car garé un peu plus haut aboyer sur moi aussi fort qu’il le peut et je repars. Je longe la route, laisse le camp dans mon dos, descend à nouveau les escaliers boueux, sourit pour la première fois depuis longtemps en voyant des ados tenter de ne pas se salir et m’arrête à l’ultime étape, la chambre à gaz, où étaient exécutés les prisonniers et déportés suite à (ou pour) des expérimentions médicales. Ici encore, les mots ne servent à rien car voir, connaitre, apprendre et transmettre ont en réalité bien plus d’importance.
Le chemin du retour vers Rothau est délibérément lent, passif et pensif. Je prends le temps de savourer. De réfléchir, de penser, de m’interroger. De bien prendre en compte tout ce que j’ai vu. J’ai choisi de ne rien partager de cette visite sur les réseaux, de dire simplement quelques mots. Un embranchement vers Schirmeck me fait hésiter quant à la voie à suivre mais je préfère faire le Chemin des Déportés dans son intégralité. Ce que je fais, sous le soleil, sans pluie ni neige, jusqu’à la gare.
Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof
Le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, également appelé KL Natzweiler, a été établi par les nazis en 1941 en Alsace, annexée par l’Allemagne. En 1940, un gisement de granit rose a été découvert près de Natzwiller, incitant Heinrich Himmler à créer un camp pour exploiter cette ressource. Entre 1941 et 1945, environ 52 000 prisonniers de 32 nationalités y ont été détenus, principalement des opposants politiques, des résistants et des travailleurs forcés de l’Europe de l’Est, avec 17 % de Juifs. Le KL Natzweiler est unique car il est le seul camp de concentration nazi établi sur le territoire français. De 1941 à 1944, des expériences médicales y ont été réalisées, et à partir de 1942, le camp est devenu un lieu d’exécution pour les condamnations à mort. En 1943, il a été désigné pour regrouper tous les détenus masculins sous le décret « Nuit et brouillard » (NN). Même après l’évacuation du camp principal, les camps annexes ont continué de fonctionner. Le nombre de morts dans le camp principal et ses sous-camps est estimé entre 17 000 et 22 000. Le camp de Natzweiler-Struthof a été le premier camp de concentration découvert par les Américains le 25 novembre 1944.
Le fort de Mutzig
Le topo de la rando
Un chemin très agréable dans de superbes paysages, qu’il est possible de modifier quasiment à volonté, notamment sur les gares d’aller et de retour. Un départ de Gresswiller permet de profiter de chouettes panoramas à l’aller.
Les choses à noter avant d’y aller
Peu de commerces à Gresswiller mais un exceptionnel café-librairie dans la gare de Mutzig (qui abrite d’ailleurs une curieuse brasserie). Gaffe : le fort est sur un terrain militaire.
Un « pas mal », des panos
Dans mon dos, une statue de la Vierge. Sous mes fesses, un banc. Dans ma main, une barre de céréales achetée la veille. Devant mes yeux se présentent successivement Dinsheim-sur-Bruche, Gresswiller, les Vosges, l’Alsace, la France, l’Europe le monde entier. Cela fait à peine une grosse poignée de minutes que j’ai commencé ma randonnée vers le fort de Mutzig et, déjà, je n’ai plus envie de bouger.
Il faut dire aussi qu’avec des randonnées et des paysages pareils, la Vallée de la Bruche incite sérieusement à une sédentarisation vosgienne expresse. Se poser, se reposer et ne plus partir. Simplement marcher encore et encore et s’imprégner autant que possible de ces paysages dont la quiétude n’est brisée que par les pépiements d’oiseaux coquins, heureux de saluer le randonneur de passage, fusse-t’il samarien et amiénois. Cinquante nuances de vert et un chemin qui serpente entre vignes et champs, passe d’une forêt à une autre via des ouvertures panoramiques aussi inattendues que magnifiques. On tombe aussi, par de merveilleux hasards, sur des croix érigées en 1669. Et on peut même se tromper légèrement au croisement et longer l’itinéraire originel sans pour autant se perdre. Et tout ça pour arriver à un mastodonte éléphantesque historique absolument dément : le fort de Mutzig !
Cet ouvrage militaire allemand bâti entre 1893 et 1916 est, « de par son étendue et sa puissance de feu, la fortification la plus importante de l’Empire allemand lorsque la Première Guerre mondiale éclate », (merci Wikipedia). Autrement dit, c’est un ouvrage colossal qui se visite principalement de façon souterraine. Parce que oui, on est quand même plus à l’abri sous terre et sous quelques tonnes de béton bien fortifiées qu’en plein air. Sauf qu’en réalité, le Feste Kaiser Wilhelm II (de son vrai nom en VO, Groupe fortifié Empereur Guillaume II en VF) n’a pas vu un seul combat de toute la première guerre. Durant le second conflit mondial, il est tout d’abord évacué par les français puis occupé par les troupes allemandes qui se font ensuite… bombarder par un groupe de Stukas (70 morts quand même pour un petit souci de communication interne). Le fort n’est plus entretenu après 1947, est déclassé en 1971 et possède encore de nos jours une zone militaire dont l’accès est strictement défendu (et vu le nombre de panneaux, il est compliqué de ne pas le savoir).
La visite, en totale autonomie grâce au super livret remis à l’accueil, prend environ deux heures et offre un grand tour (essentiellement) souterrain du Fort, au travers de différentes zones dont la casemate et deux abris d’infanterie. C’est impressionnant, vraiment, de se mettre dans la peau des soldats et de voir comment étaient aménagés les lieux de vie commune, les toilettes (avec porte pour les officiers), les postes de tir (et tout le reste). L’extérieur vaut aussi le coup d’œil.
Sur le retour, je décide de faire une folie et de sortir, littéralement, de ma zone de confort en ne suivant pas l’itinéraire prévu mais en le court-circuitant au profit d’un autre permettant de rester en haut plutôt qu’en bas. Genre YOLO de la rando, un peu confo mais pas trop. Je repère un marquage que je suppute être le bon et je trace. Sauf que, boulette : je ne sais toujours pas quel chemin j’ai emprunté mais je pense que c’était plus un tracé de VTT ou équipé qu’un sentier. Tracé qui m’a amené vers Mutzig via les Traces du Géant. Et alors, non seulement j’ai ainsi pu découvrir plein de chouettes choses mais j’ai surtout eu le bonheur, le plaisir, l’émerveillement de découvrir – en arrivant à la gare – la présence dans icelle d’un lieu fabuleux : le Cricetus !
Le Cricetus à Mutzig
Le Cricetus, c’est une librairie, un café, un lieu de rencontre(s), un endroit où attendre, se poser, papoter, tailler le bout de gras, discuter avec auteurs et autrices en dédicaces. C’est également un lieu où il est possible de louer un vélo en parcourant quelques mètres. C’est aussi l’endroit parfait pour attendre son train parce que le Cricetus est situé dans la gare de Mutzig et que, bordel, c’est la meilleure idée possible que de redonner vie à une gare en y implantant ce genre de projet juste simplement, totalement et absolument parfait. Surtout pour un randonneur de mon genre, qui ne s’attendait à rien et qui a eu l’impression de découvrir l’Eldorado en arrivant !
Pour aller plus loin
Pour bien préparer votre prochaine randonnée dans la Vallée de la Bruche, quelques ressources à glisser précieusement dans vos favoris :
- Le site internet de la Vallée de la Bruche, rempli d’informations pratiques et de recommandations de très bon aloi. Idéal pour vous tenir au courant de ce qu’il se passe !
- Rando Bruche qui, comme son nom l’indique, est LE site de référence pour la randonnée dans la Vallée de la Bruche. On y trouve également la page dédiée au réseau Hel’eau, réseau de points d’eau géolocalisés où les visiteurs ont la possibilité de remplir leur gourde gratuitement aux heures d’ouverture des lieux publics ou, selon disponibilité, auprès des habitants.
- Le Géoportail, un portail par l’IGN qui permet beaucoup, beaucoup de choses (dont des tracés GPS de vos randos).
Pour lire ces même traces GPS, au cas où vous voudriez ne pas être Google-dépendant, je recommande très fortement l‘application (Android et Apple) GPX Viewer (en version gratuite) qui fait vraiment bien son taf. N’hésitez pas non plus, dans la même démarche, à consulter les propositions recensées par OpenStreetMap.
Dans un tout autre registre, n’oubliez que le temps peut changer très vite durant une randonnée dans la Vallée de la Bruche : il vaut mieux y être préparé pour ne pas être pris au dépourvu. Pour moi, ça a signifié avoir des vêtements imperméables à enfiler en express et une capote pour le sac à dos à portée de main. Soyez aussi vigilant avec vos chaussures ! Enfin, il se peut que vous ne trouviez aucun commerce ouvert lors de votre passage alors, ici aussi, anticipez et ayez toujours un petit casse-croute dans un coin de votre sac, à toutes fins utiles.
La galerie bonus, au fil du voyage
Instantanés, paysages, panneaux : instantanés de randonnées dans la Vallée !
Petit point légal : tout le contenu est soumis au droit d’auteur. N’hésitez pas à me contacter si vous pensez en avoir usage, voulez en acheter un tirage (ou autre). Et si vous aimez mon travail ici et là, vous pouvez même me payer une bière 2.0. Le texte et les photos de cet article sont garanties 100% humain et 0% IA.
Ce reportage est le récit du voyage #BrucheStories organisé pour, chez et avec la Vallée de la Bruche .Le contenu éditorial n’en reste cependant pas moins indépendant et soumis à ma seule volonté.