Lorsque vous bourlinguez en Ecosse, il y a une chose à laquelle vous ne pouvez guère échapper: visiter un Château.
D’autre part, DeT rêvait de façon formelle et déterminée de se balader dans une de ces demeures mi-gothiques mi-pas gothiques, d’errer dans des salons démesurés, de taper la causette au Ghost local ou encore de se voir Princesse regnante sur une armée de serfs (ou de cerfs, c’est selon).
Bref, il fallait que nous visitions un château et donc un château nous visitâmes, n’étant guère embêtés que par l’embarras du choix.
C’est finalement sur la côte est que nous nous rendîmes en bus depuis l’affreuse bourgade de Thurso, bien décidés à explorer Dunrobin Castle, présenté comme la 9ème merveille du monde (à peu près).
Pour ce qui est des transports, tout est bien réglé avec donc le bus, la voiture et même le train, vu que la bâtisse a son arrêt dédié (sur demande), ce dont même Versailles ne peut se vanter.
Pour la petite et grande Histoire, Dunrobin date du Moyen Age, a été restauré au XVIIIème et a abrité des générations entières de Sutherland, la famille régnante du coin. Il y a un beau parc, plein de belles pièces, des cornemuses et un show de rapaces tous les jours à 14 et 16 heures.
Le règlement intérieur est quelque peu saugrenu avec une interdiction très malvenue de prendre une quelconque photo en intérieur. Je ne pourrais donc pas vous montrer les tigres empaillés faisant office de tapis dans la bibliothèque, ni la splendeur désuète d’une salle de bain plus grande que ma colloc’ whitehorsienne. De même, vous ne gouterez pas le plaisir d’admirer le Hall d’entrée et son escalier en marbre, ni ses tapisseries héraldiques.
La même interdiction est malheureusement en vigueur dans le pavillon de chasse adjacent qui est le truc le plus aberrant que j’ai jamais vu pendant mes vadrouilles. Imaginez juste deux étages remplis de trophées de chasse, de trucs, de machins, de bidules amassés pendant les voyages coloniaux de la famille locale, entreposés dans un fracas poussiéreux et où vous passez d’une tête d’éléphant empaillée à une stèle picte tout en croisant des médailles indiennes ou des tissus africains, le tout sous l’oeil fatigué du warden lisant son Times du siècle dernier.
A contrario, le spectacle de fauconnerie est des plus agréables et le photographe bien équipé se régalera à faire de beaux clichés (ce qui n’est pas forcement mon cas mais quand même deux photos sympas) :
Sinon, les 9£ d’entrée sont un prix raisonnable et on passe une journée relativement agréable, surtout avec les sympathiques bestiaux présents dans le jardin.
Puisque toutes les bonnes choses ont un terme (sauf les impôts qui en ont quatre), il nous a bien fallu remballer pour rejoindre Inverness, via un bus préalablement repéré par DeT. Cependant, vous n’êtes pas sans vous rappeler que ladite DeT a remporté le Label « Plan Foireux 2012 » ?
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Et bien oui, nul bus il y avait (enfin pas avant 21 heures) et nous avons donc ressorti notre bonne vieille technique du pouce levé, bras tendu, ne montre pas ton cul, en nous postant à la sortie de Golspie et nous nous avons attendu une bonne heure et demie avant qu’une Austin Mini s’arrête.
Je dois avouer que j’ai très méchamment dubité en voyant cela et en essayant de résoudre l’équation: Austin Mini+ 2 sacs à dos+ 3 tableaux = ?
Une bonne partie de rigolade qui a bien fonctionné puisque tout a tenu sur mes genoux et dans le coffre et que la ride nous a déposé 30 bornes plus loin, sur le parking de la distillerie locale.
De là, DeT a bondi sur le bord de la Highway, faisant de grands moulinets des bras pendant que je me gaussais de ses chances de réussite… jusqu’à ce qu’une voiture s’arrête et nous embarque à Inverness, après une nouvelle bonne rigolade (aux dépens de DeT, je dois bien l’avouer).
A suivre: Edimbourg, la flotte et le bilan !