Elle arrive à vélo par la Chine (du coup, y’a plus de contrepèterie)

Devant la pertinence d’un de mes commentaires, millième en ces lieux, le propriétaire légitime de ce blog m’a offert le « droit d’écrire un article en invité ». Je soupçonne une vile manœuvre consistant à pallier son manque d’inspiration mais je me saisis des lieux tout de même. En plus, j’ai un sujet tout trouvé, plus ou moins en accord avec l’esprit local.

Connaissez-vous le projet couchsurfing.org ? si non, je vous encourage à visiter sur le champ la page “A propos” du site et à vous inscrire pour proposer à des voyageurs de passage votre compagnie pour un café, une visite ou un hébergement. En contrepartie, vous aurez la joie de partager avec ces voyageurs un moment de convivialité et d’échange et, plus tard, à votre tour, vous pourrez être ce visiteur de passage, accueilli comme un ami qu’on n’a jamais rencontré et qui partagera avec ses hôtes un peu de son ouverture sur le monde.

Cette petite mise en contexte de faite, je vais vous parler de ma dernière expérience de couchsurfing. Je n’avais pas accueilli depuis pas mal de temps : les demandes d’hébergement ne sont pas très fréquentes à Château-Thierry et les quelques-unes que j’avais reçues depuis mon installation, je n’avais pu y répondre positivement. Mais, cette semaine, une demande est arrivée et il se trouve que c’était pour un soir où ça ne me posait aucun problème. Une jeune fille de 21 ans m’expliquait qu’elle partait pour 18 mois en solitaire et à vélo afin de rejoindre Shanghai et que Château-Thierry était sa première étape (il faut bien commencer par quelque part, n’est-ce pas ?). « Pas de problème » lui répondis-je. Et en effet, tout s’est très bien passé : elle avait légèrement surestimé ses forces pour un premier jour, d’où une arrivée un peu tardive, mais la soirée passa de façon fort sympathique. Et au petit matin, alors que je prenais la route du travail, elle repartait sur les départementales du Sud de l’Aisne, en direction de l’Asie…

Et bien moi, ce genre de choses, ça me fait rêver ! Si j’avais pu, j’aurais bien enfourché mon vélo pour partir, comme ça, un an et demi toute seule sur les routes. Enfin, toute seule, c’est relatif. Par expérience, quand on voyage seule, on est rarement seule, au contraire. Parce que c’est là qu’on rencontre le plus de monde, qu’on est le plus ouvert à discuter, à aller vers les gens, parce que ça devient nécessaire pour ne pas souffrir de la solitude. J’ai adoré, en 2008, passer trois mois sur les routes nord américaines, en bus, en voiture, en bateau. J’ai fait plein de rencontres (comme Cédric, je garde un souvenir impérissable de l’accueil chaleureux reçu au Yukon) et j’ai découvert des endroits magnifiques. Je n’ai que très rarement été seule et le sentiment de liberté valait largement les quelques moments de solitude.

Mes priorités ont changé depuis trois ans, je ne voyage que le temps des vacances et la perspective du retour au boulot ne permet jamais de s’affranchir complètement des contraintes du quotidien. Ainsi je garde l’envie de repartir. Un jour. Peut-être. Quelque part.
Alors, dans l’année à venir, outre suivre les pérégrinations kiwiennes de l’hôte de ces lieux avec le secret espoir de marcher dans ces traces un jour, je suivrai également les aventures Du limon dans le dérailleur avec le secret espoir de rouler dans ces autres traces un de ces jours. Je ne sais pas si Juliette mettra à jour régulièrement son blog, mais j’espère bien que oui et que nous serons nombreux à rêver sur ses aventures que je lui souhaite les plus belles possibles.

PS : pour ceux qui ne comprendraient pas le titre de ce billet : c’est plutôt bon signe que vous ne soyiez pas au fait des plus scatologiques contrepèteries de ce monde.