Voyager: Faire un ou des voyages, partir ailleurs, dans une autre région, un autre pays.
Partir ailleurs donc, faire un ou des voyages: nos amis du Larousse sont d’une remarque clairvoyance dans leur définition du terme. Au-delà de cette définition, voyager, pour moi, c’est avant tout une question de choix entre deux grandes familles: celle du tout organisé, tout pris en main et celle du à la roots compagnon, allons voir ce qu’il y a à l’horizon.
Pour ceux faisant partie de cette seconde catégorie – bien subjectivement désignée ! – il existent de nombreuses façons de sortir des sentiers battus, d’aller justement « ailleurs » mais tout en restant dans un cadre plus ou moins défini.
Je vous propose donc ce jour quelques pistes intéressantes pour quiconque souhaite travailler, en attendant les deux autres parties sur le logement et les déplacements !
Travailler en voyage
Avant de commencer, un détail important: beaucoup des programmes suivant nécessitent l’obtention d’un visa de travail avant d’entrer sur le territoire/pays: pensez-y donc avant de vous lancer dans l’Aventure, de peur de vous voir refouler à une frontière…
Le Wwoofing
C’est un mouvement existant maintenant depuis 1971 et dont le principe est d’une redoutable simplicité: travailler un certain nombre d’heures par jour contre logement et nourriture, dans un cadre essentiellement tourné vers l’agriculture biologique et ce dans plus de 30 pays, de l’Australie aux USA en passant par le Cameroun, le Guatemala ou encore le Kazahkstan.
Les utilisateurs de ce système (dont les initiales signifient World-Wide Opportunities on Organic Farms) sont donc des Wwoofers: des personnes désireuses d’apprendre de nouvelles choses, de s’impliquer dans une structure à plus ou moins long terme et, souhaitant économiser des frais budgétaires assez conséquents.
Il suffit, pour faire partie de ce réseau, de se connecter sur le site officiel et de payer une (pas si) modeste contribution de 20€ pour le livre électronique recensant tous les hôtes ou 30€ pour le même imprimé et électronique (rajoutez 5€ à chaque fois si vous êtes deux). Là où le bât blesse un petit peu, c’est que cette somme est – apparemment – à débourser pour chaque pays différent… ce qui peut monter très vite si vous être un fieffé voyageur !
Pour ma part, je n’ai jamais fait partie de cette structure: pas assez de variétés dans les offres, trop d’histoires d’abus par les employeurs et enfin un coût global trop élevé.
Pour ceux désirant en savoir plus:
– http://www.wwoof.org/
– http://www.wwoof.fr/
Le Help Exchange
Le principe du HelpX (le X signifiant bien sur Exchange) est sensiblement le même que le Wwoofing: travailler X heures par jour contre logement et nourriture.
Cependant, plusieurs éléments font que ma préférence s’oriente plus nettement vers ce réseau bien précis.
Tout d’abord, les offres ne sont pas limitées à l’agriculture biologique: vous y trouverez absolument de tout, allant de la charpenterie au ménage ou encore de la restauration.
Ensuite, le prix de l’adhésion est vraiment moindre: 25€ pour deux ans, ce qui donne accès à toutes les offres dans tous les pays, sans restriction aucune.
Ter: les hôtes sont évalués par les helpers sur le site internet, via des avis positifs ou négatifs: c’est un élément essentiel pour affiner son choix (mais je crois que le même système existe aussi pour le Wwoof, bien que je n’en sois point sur).
Lorsque j’ai bourlingué en NZ, j’ai helpXé jusqu’à plus soif dans une dizaine de fermes différentes et ce fut l’une des meilleures périodes de ma vie !
Pour aller plus loin:
– https://www.helpx.net/
– Comment faire du HelpX en Nouvelle Zélande ?
Le Workaway
A ma plus grande honte, j’avoue n’avoir jamais essayé cette façon de bosser et n’en avoir entendu parler pour la première fois que pendant un rassemblement de l’Alliance Française de Dunedin en décembre 2011.
Le concept, encore une fois, est le même: bosser un certain nombre d’heures contre logement et bouffe.
Contrairement à ses grands frères, le Workaway semble plus orienté vers l’échange culturel et l’apprentissage d’une nouvelle langue que la pratique professionnelle.
Le prix de l’adhésion est de 22€ pour deux ans (29 pour deux personnes) et vous êtes tenus en théorie de bosser 5 heures par jour 5 jours dans la semaine (ce qui est raisonnable…).
Je cite le site officiel pour le résumé et le projet pédagogique:
Workaway.info holds a database of families, individuals or organizations in an extensive range of different countries who have registered with us and are looking for volunteer help in a huge range of different fields. From painting to planting, building to babysitting and shopping to shearing, Workaway.info aims to introduce working travellers and language learners to like minded hosts, without having to pay expensive agency fees. Our hosts are based in many different countries with more and more signing up every month. So whether you planning that big trip to Australia, thinking of taking a year to do Europe or want to immerse yourself in South American culture. Workaway is the answer for low cost travel!
Pour plus d’informations, c’est sur le site officiel: Work Away
Dans les auberges de jeunesse
Partout, dans tous les pays ou presque, les Backpackers proposent une gratuité de logement contre quelques heures de nettoyage/accueil: c’est une façon comme une autre de ne rien dépenser et d’être logé plus ou moins à l’œil.
Il suffit simplement de se renseigner à l’accueil et d’obtenir les infos: vraiment aucun souci. C’est même devenu un quasi rituel en Océanie (Australie et Nouvelle Zélande) et au Canada.
Le volontariat à l’étranger
Je fais une basse et très vile manoeuvre en vous renvoyant vers le (gros) dossier que j’ai rédigé ici:
Quelques reflexions
Les collègues de Toothbrush Nomads ont écrit un article très intéressant sur la fin possible du HelpX en Australie.
Ce que je considère de plus effrayant, de mon côté, sont les abus inévitables offerts sur un plateau d’argent par des hôtes peu scrupuleux: la perspective d’une main d’œuvre gratuite et corvéable à merci, l’utilisation abusive des mêmes dans des taches dangereuses et requérant un savoir faire particulier et le foutage de gueule de certains qui font bosser leurs helpers de 6 à 8 heures par jour sans autre contrepartie qu’une modeste assiette de pâtes en guise de repas.
Heureusement, il s’agit ici encore d’une minorité: bien des hôtes croient en les valeurs des programmes dans lequels ils sont affiliés et sont respectueux des conditions de travail définies en amont.
La possibilité de pouvoir cumuler voyage, rencontre humaine et apprentissage de nouvelles compétences est une possibilité extraordinaire pour notre génération: c’est également un symbole fort d’une volonté d’aller plus loin dans la découverte du monde et de soi-même.
Il est donc important de préserver cela et l’inscrire dans une réflexion aussi commune que globale afin de ne pas perdre le bénéfice formidable né d’une poignée d’humanistes ayant foi !
Et vous, au fait, qu’en pensez vous ?
Avez-vous déjà utilisé ces réseaux ?