Tout est parti d’un tweet. Une promotion aperçue sur le réseau social de l’oiseau bleu, un clic, une page, un prix : moins de 70€ pour un aller-retour vers Bruxelles, pour quatre personne, avec la branche supposée low-cost de Thalys. Ensuite, tout s’enchaîne. Quelques mots avec #DeT, une carte bleue dégainée et un voyage organisé sur un coup de tête : à nous la Flandre, à nous Bruxelles et… à nous Malines, petite bourgade sise à 20 minutes en train de la capitale et dont je n’avais jamais entendu parler autrement que dans le domaine sportif.
La nouvelle de cette étape fut accueillie avec un intérêt tout juste poli par la famille. Haussement d’épaule de la petite, lever de sourcil circonspect de Madame et tournicotis du plus petit, plus passionné par ses « baboos » que par les voyages organisés par Papa. Cela ne fait rien, ma famille commence à avoir l’habitude des citytrips à destination de villes (relativement) inconnues au bataillon. Cependant, c’est au moment de notre départ que j’ai pu voir si le choix avait été pertinent, lorsque nous sommes montés dans notre train vers Bruxelles : #DeT rechignait à embarquer, Pitchoune était au bord des larmes et Fils disait à voix haute, en chantonnant « Est pa’ti Ma’i’ne ? ». S’il fallait une preuve concrète de la réussite de notre séjour malinois, elle était bien là : personne n’avait envie de quitter cette perle flamande et voici pourquoi !
Premières errances
Souvent, les premières minutes passées dans une nouvelle ville préfigurent très vite l’impression générale qu’elle va laisser sur le voyageur de passage. Quelle ambiance ? Quelle atmosphère ? Y-a t’il coup de foudre, coup de cœur ou répulsion immédiate ? La marche s’accélère t’elle brusquement ou est-ce que le rythme se fait plus lent, plus marqué, les yeux braqués et bloqués en regard panoramique ?
Pour nous tous, ce fut un peu tout cela à la fois. Une impression de déjà vu en descendant de la gare et en allant vers notre hôtel. Cette architecture si typique des villes du nord, ces rues un peu vides et ces couleurs tristounettes, comme si le gris était l’uniformité. Puis, au détour d’un carrefour, tout bascule. La Vie apparaît, les terrasses se dévoilent et les canaux croisant perpendiculairement notre route nous font nous arrêter. Tout le charme de la Flandre explose devant nos yeux ébahis. La surprise est belle, aussi belle que la vue qui s’offre à nous avec les Tours qui apparaissent derrière les maisons. C’est donc cela, Malines ?
Très vite, nous quittons notre hôtel et repartons sur notre propres pas. Pitchoune s’improvise Guide et nous voila lancés dans les petites ruelles pavées, qui font le bonheur des photographes et le désespoir des PPP (les Parents Pousseurs de Poussettes). L’appareil en bandoulière, je savoure chaque minute de cette expérience. Je n’étais plus en Flandre depuis un reportage à Bruges, en décembre 2014. Une si longue absence qui se retrouve un peu plus oubliée à chacun de mes pas. Je me rends compte que j’aime cette architecture, cette tranquillité, cet univers où le temps semble parfois s’être arrêté, comme en témoignent les innombrables dates qui parsèment le fronton des bâtisses locales.
Tandis que je laisse mon esprit dériver, le reste de la famille ne perd pas le Nord – ce qui serait le comble – et se concentre sur un aspect de notre séjour : le domaine culinaire. Forts de notre possession des carnets Sens-ations, nous suivons #DeT dans un périple piétonnier jalonnés de dégustation du meilleur aloi : ici, du fromage, là-bas, du chocolat et, en bout de course, un morceau de tarte aux pommes savouré à l’ombre d’une terrasse. Manger, boire, déguster, se reposer : n’est-ce pas là une certaine vision du bonheur, une certaine définition du voyage ?
Plus tard, bien plus tard, après avoir rencontré Mélissa et Lauriane, après avoir trouvé un bar local fabuleux d’authenticité et alors que nous cherchons un endroit idéal pour passer la soirée, les dernières couleurs d’une belle journée d’été viennent frapper de plein fouet la Grand Place. Comment ne pas aimer, au premier regard, ce spectacle ?
Parce que se perdre, c’est Vivre !
Le lendemain, alors que nous devrions remballer nos bagages et foncer vers la Gare, nous atteignions un consensus muet : hors de question de partir si vite, hors de question de ne pas nous abreuver bien plus de Malines. Il y a des trains toute la journée mais il n’y a qu’une seule première fois ici. Bouleversons donc les plans, repoussons les impératifs et partons une nouvelle fois marcher sur les pavés flamands, en direction des Béguinages, de la Tour Saint Rombaut et de tout ce qui se dérobe au regard, que l’on devine au loin, caché, soupçonné, dérobé. Dans le (vieux) centre, c’est le Dédale absolu. Les ruelles se croisent et se recroisent, se décroisent et s’entremêlent presque follement. Une brasserie apparaît, des fleurs poussent, des vélos sont posés nonchalamment. Cette partie de Malines est un bonheur pur pour qui aime à froisser sa carte, à déconnecter le téléphone et à l’envie errer main dans la main avec l’instinct.
Encore plus tard, c’est la Tour qui nous appelle. 570 marches qui tournent et tournent, comme nos têtes. De là-haut, une vue à 360° sur Malines, des drapeaux qui claquent au vent et, au loin, le dessin de l’Atomium, comme pour nous rappeler qu’il va falloir, bientôt, quitter ce coin. La douleur de la montée, entrecoupée de pauses salvatrices et carillonnantes, s’efface cependant vite devant le paysage. Las, il faudra bien redescendre !
Finalement, c’est l’heure de se dire Au Revoir. Pas adieu, non, surement pas. Nous avons trop aimé Mechelen – en VO – pour ne pas vouloir y retourner un jour. Il nous reste encore à voir, encore à faire, encore à goûter, à boire, à descendre. Revenir sur nos propre pas, une fois de plus. Boucler une boucle qui restera toujours ouverte.
Malines version pratique
Vous l’aurez compris : j’ai eu un gros coup de coeur pour Malines. Voici donc quelques conseils pratiques, testés et validés par nos soins pendant notre séjour sur place (1 journée et demie et une nuit).
Se rendre à Malines
Se rendre à Malines depuis Paris est très facile puisqu’il suffit de prendre le train jusque Bruxelles. Les liaisons pour la capitale belge sont quotidiennes avec Thalys en tête de gondole. Pour notre part, nous avons utilisé la version Low-Cost de cette même compagnie : Izy. Pour faire simple, vous avez une limitation de bagages (taille et nombre), pas de voiture-restaurant, pas de wifi et des billets non-échangeables et non-remboursables. Pour le reste, c’est exactement la même chose puisque vous voyagez dans une rame standard, avec le même confort. Si vous êtes donc du genre à voyager léger et à prévoir vos repas : foncez ! Pour ceux qui préfèrent l’option routière, orientez-vous vers les lignes de bus ou le covoiturage, l’offre est pléthorique.
Pour aller ensuite de Bruxelles à Malines, pas de prise de tête : il y a des trains qui partent toutes les quinze à vingt minutes, dans les deux sens. Le prix est assez fluctuent sachant que les enfants voyagent gratuitement en-dessous de douze ans. Nous avons payé notre A/R 11€ (tarif week-end).
Loger à Malines
Nous avons dormi dans le cadre exceptionnel du Martin’s Hotel Patershof, situé dans une église. Pour tout vous dire, c’est la première fois que j’avais une chambre avec des vitraux et des arches. Le lieu est simplement magique, mérite amplement ses 4* et offre un petit-déjeuner du même acabit. Très chaudement recommandé, à partir de 110€ pour une Cosy Double et à 190€ pour une Exceptional Double. Il est possible de trouver de chouettes offres en fouinant bien sur le calendrier des réservations.
Manger et boire à Malines
Deux très belles adresses à vous recommander, l’une étant une trouvaille de Mélissa (légendaire blogueuse belge qui offre des chocolats), explorée aux côtés de Lauriane (légendaire blogueuse lilloise qui s’occupe des enfants à table), l’autre étant un restaurant où nous avons brunché dimanche midi.
Pour boire de (bonnes) bières dans un cadre unique, en bord de canal, direction donc De Gouden Vis // The Golden Fish // Le poisson d’Or. Décoration art-déco superbe, prix de bon aloi, personnel sympa : la boucle est bouclée ! Pour manger, après une soirée par exemple un peu arrosée, n’hésitez pas à aller voir Sister Beans. Une belle carte en semaine, de la bouffe maison qui tient bon et un beau buffet de brunch à volonté, à 20€ par personne.
Seul regret : ne pas avoir pu tenter les burgers de Il Cardinale pour cause de salle remplie et de blogueur(s) pris au piège de leurs recherches. Ce sera pour la prochaine fois.
Malines en famille
Dire que Malines est une destination familiale est une évidence : beaucoup de rues sont inconnues des voitures, il y a des vélos partout et bon nombre d’activités sont ouvertement tournées vers les familles (et les plus jeunes). Pour profiter à fond de votre séjour, je vous recommande très, très, très chaudement de vous procurer les livrets « Malines guide tes pas » et « Malines, visite maline ». Nous avons laissé Pitchoune nous guider et ça été un très chouette moment. Encore mieux, un plan Spécial Famille peut se récupérer à l’Office de Tourisme, bien illustré. Enfin, cerise sur le gâteau, chaque famille en visite reçoit un sac à dos Rommy !
L’adresse pour toutes ces merveilles : Office de Tourisme, Hallestraat 2-4-6, 2800 Mechelen.
Si vous recherchez d’autres activités, ne ratez pas l’ascension de la Tour Saint-Rombaut, immanquable dans le paysage urbain malinois. La vue depuis le sommet est impressionnante et de nombreux arrêts permettent de reprendre son souffle pendant la (pénible) montée. C’est tous les jours de 10 à 18 heures, avec une dernière montée à 17 heures. Huit euros pour les adultes, trois pour les enfants et jeunes (de 4 ans à 26 ans).
Si le temps le permet, une petite croisière sur la Dyle, de 45 minutes offre un agréable moment de détente, le temps d’un aller-retour. Vous croiserez peut-être de courageux(se) stand-up paddler, quelques oiseaux et des sublimes terrasses qui donnent envie d’investir dans l’immobilier local.
Pour d’autres suggestions de visites, d’activités, pour des questions, renseignements et autres sur un séjour à Malines, n’hésitez surtout pas à contacter l’office de tourisme de Malines : Toerism Melechen.
D’autre part, notre excursion malinoise a été possible grâce au soutien logistique de ce même OT ainsi que de The Place To Be. Merci à eux. Le contenu éditorial n’en reste cependant pas moins indépendant et soumis à ma seule volonté.