Installé comme une patate dans mon divan, avec une Virginie regardant un quelconque dessin animé nippon et une Pascale nous mitraillant de clichés paradisiaques australiens, je savoure le bonheur et la chaleur d’un foyer retrouvé après une journée qui restera longtemps gravée dans mes souvenirs.
Alors si vous le voulez bien, marche arrière toute et retournons ensemble pour vivre ce 1 juillet 2009, fête nationale canadienne. Vous apprendrez d’ailleurs, en lisant cet intéressant article wikipédié, que la fête remonte à 1867, date de la création de la confédération canadienne.
Alors autant vous prévenir de suite, je me suis pris une vraie bonne baffe, en terme de valeurs, de patriotisme, de fierté nationale. Tout ce que j’ai pu voir aujourd’hui a été quasiment l’inverse de ce que j’ai vécu en France lors de certains 14 juillet. Alors, je vais balancer en vrac, sans logique, sans ordre, les évenements d’une journée qui était ma troisième fête nationale hors hexagone (Irlande/St Patrick, Usa/4 juillet et donc maintenant Canada).
Ce matin, réveil sans coq chantant mais avec mon éternel téléphone labelisé Reggae Night. Grognement de passage à mon alsacienne et départ vers la Main Street pour le défilé dans les rues de WH. Ambiance sympa, bon enfant, avec tout plein de drapeaux canadiens dans tous les sens… Je vois passer devant moi des voitures, des joueurs de cornemuse, des vietnamiens (qui remercient le Canada de son acceuil…), des philipins, des pitchounes, des cadets de l’armée… Je paparazzize, agitant mon petit drapeau rouge et blanc érablé. A côté de moi se tient une Sandrine toute heureuse de ne pas être seule et qui passera du coup sa matinée avec moi.
Bon, une fois le bordel de la parade fini, on décolle avec nos deux roues vers le Parc Shippyard où se déroule une cérémonie annoncée sur le programme mais que je n’avais pas spécialement remarqué: la Citizenship Declaration. En gros, 19 petits malins vont avoir l’immense bonheur de devenir citoyens canadiens le jour de la Fête nationale. En présence du Prime Minister, de Mme le Maire de WH et de tout plein de gens en uniforme. Ces 19 petits malins se répartissent en 11 nationalités différentes, des fidjiens, des egyptiens, des suisses, des chinois, des français… Un joyeux melting-pot !
En vrac on a eu droit à un concert de Bagpipe, à un lever de drapeau et à tout plein de discours. J’ai retenu de ceux-ci plusieurs choses essentielles.
Tout d’abord, j’ai tout pigé et c’est la première fois ! Ensuite, une hauteur d’esprit, une élégance dans le choix des mots et une qualité générale assez aberrante. Je suis pas fana des cérémonies officielles mais la, franchement, j’ai pris un bon coup de pied au cul. L’émotion devenait de plus en plus palpable au fur et à mesure que les choses avancaient. Et quand le m’sieur tout en noir responsable de l’émigration a pris les choses en main…
Levez la main droite, dites votre nom et prononcez le Serment d’Allegeance.
Bah vous m’excuserez mais j’ai trouvé ça vraiment beau, de pouvoir parler de fierté nationale, de pouvoir revendiquer haut et fort sa fierté d’être canadien, de sortir les drapeaux – et tout l’apanage classique d’une fête nationale – sans y voir forcement des signes avant coureurs d’une inflation extrême droitiste.
Un « Fier d’être français » dans notre monde contemporain est une invitation ouverte à un rangement dans la catégorie « Beauf racistant ». Siffler l’hymne et dénier être citoyen est un jeu quotidien pratiqué à fort taux.
Ici, on est fier d’être ce que l’on est. On s’en réclame et l’hymne du coin (en deux langues !) est reprise en coeur par tout le monde…
Bref, comme à mon habitude, j’ai encore dévié de mon sujet et suis sorti de la piste mais j’aimerais tellement réussir à faire passer ce message…
Wordless. A court de mot. Pas convaincu de la réussite finale.
Emigration choisie et contrôlée. Fierté de l’accueil. Choix assumé. Accompagnement du nouveau citoyen. Tradition historique mentionnée et rementionnée. Et surtout. Remerciements aux nouveaux citoyens pour être ce qu’ils sont.
Le tour est bouclé. Fin de la cérémonie.
Pour terminer proprement cet article quelque peu bordélique… Des séances photos avec les responsables du coin, super sympas. Un lacher de canards en plastiques, un Lama un peu paumé mais pas cracheur, des canadiennes bourrées, des hardrockeurs chevelus.
Happy Canadian Day !