En juin 2010, j’avais rédigé le 8ème épisode de « La Saga du Roadtrip », contant le voyage effectué avec Pieréniko entre Alaska et Yukon. Depuis: nada, nothing, niet, page blanche et projet enfoui dans les tréfonds de ma mémoire.
A ma grande surprise, cette série a été ressortie de son sommeil bienheureux par les copains d’Anola Le Mag, dans leur chouette billet consacré au même sujet.
Comme la motivation vient de revenir subitement, j’en profite donc et vous invite à partager avec moi ce souvenir d’une soirée passée à Kennicott, quelque dans un FMON.
Une sacrée descente à Kennicott
Il existe une loi fabuleuse dans la Nature, disant, grosso modo, que tout ce qui a été monté sera redescendu. Pour notre part, cela ne posait pas de soucis et nous n’avions qu’une seule idée: vérifier de par nous-même cette lapalissade de bon aloi.
Or, comme les choses sont fabuleusement bien faites, la charmante, gironde et délicate demoiselle que nous avions rencontré sur le chemin s’est trouvée être en possession d’un quad sur lequel nous étions les bienvenus si « le coeur nous en disait »
(Petit aparté destiné à rafraichir les mémoires: il faut prendre un bus pour éviter les xx² bornes qui relient le début la « ville » à la « vraie » ville, le chemin y amenant étant interdit à la circulation automobile et de toute façon barré par un gros pont.)
Maloku, Maloku !
Bref: nous avons accepté son offre tout en pensant à un petit détail: comment tenir à quatre sur un quad ?
La réponse n’a pas été spécialement compliquée: on s’est entassé, comme des gueux, sur la bécane: un sur le guidon et deux derrière, la Mam’zelle conduisant le machin.
Le voyage a été pour le moins… chaotique et mon arrière-train garde encore un souvenir ému de cette démente séance de tape-cul, entrecoupée par un moment à la Matrix: en voulant prendre une photo pendant que nous roulions, j’ai lâche mon appareil-photo.
A ce moment précis, le temps s’est figé et je suis passé en slow-motion/bullet-time. Je revois encore la scène se déroulant au ralenti, les secondes s’allongeant, l’appareil quittant doucement ma main et semblant décidé à aller voir ailleurs. Je me revois également me dire « Merde, merde, merde, merde »… jusqu’à ce que je réattrappasse le machin en plein vol, pour une séquence qui a duré, grand maximum, deux secondes et demie.
Gros soulagement à l’arrivée (On est vivants !) et programme de la soirée d’ores et déjà défini (On fait la teuf !).
Here’s, it’s Kennicott!
Kennicott and McCarthy sit five miles apart at the end of the McCarthy Road, about 90 miles from the turnoff from the Richardson Highway. Today, Kennicott is a ghost town and McCarthy has a year-round population of just a couple of dozen people.
La soirée à laquelle nous assistâmes (ou nous nous incrustâmes, c’est selon) était destinée à fêter la fin de la saison (oui, en juin) et à fêter le départ des saisonniers (cherchez pas à comprendre) qui retournaient à la vie « réelle ».
Pour ce faire, les choses avaient été rondement organisées autour du seul lieu de débauche à 105 miles à la ronde: le bar local, le Golden Saloon. On y a trouvé de la bouffe, des bières, des clopes et même des Barmen qui ont refusé de servir Nico qui n’avait pas son ID sur lui (27 ans et barbu comme un bouc…).
La soirée, après un début calme, a très vite tourné au grand n’importe quoi, dans toute sa splendeur: tournée générale sur tournée générale, chansons paillardes, parties de Trivial Poursuit, hamburger au poulet et, surtout, session enfiévrée de Twister, sport olympique dans cette partie-ci du Monde.
Pour ceux ne connaissant pas ce jeu, je résume très vite:
Un gros morceau de toile recouvert de plein de pastilles de couleurs différentes et où poser ses mains et pieds en fonction des résultats d’une roulette quelconque.
Le principe final étant de créer le maximum de bordel possible avec des corps entremêles, se chevauchant encore et encore dans un amas bordélique indicible.
Sur le papier, rien que du fun. Par contre, dans le bar enivré, ça a créé un drame olfactif de premier ordre: il fallait jouer pieds nus… Inutile donc de vous dire qu’on a vite, très vite, fait exprès (ou pas) de perdre, tellement les effluves étaient nauséabondes et assommantes.
La soirée s’est finie tard, très tard et après une ultime pinte, nous sommes repartis vers le campement, le cœur heureux et l’âme fière d’avoir pris part à une si belle soirée, sous le ciel étoilé du Last Frontier State !
A suivre au prochain – et dernier – épisode !