La décision murissait depuis quelques semaines dans ma tête.
Un peu perdu, légèrement mélancolique, passant de l’euphorie à un certain abattement, girouette émotionnelle réagissant au fil des évènements. Je ne savais pas spécialement sur quelle voie m’engager, quel chemin suivre pour rester dans la lignée de ma décision yukonnaise.
Il y a encore quelques mois – ce qui me parait être une autre époque – je pensais passer une pleine année ici, à Whitehorse. Mais le naturel revient vite, très vite, au galop et je ne peux pas effacer 5 années de voyages incessants d’un simple coup d’éponge canadienne. Je ressens sans arrêt ce besoin toujours plus pressant de voyager, d’aller au-delà des normes, de mes normes.
Venir ici était déjà un sérieux défi. J’y suis arrivé, je m’y suis installé et j’y vis. Mais, au fur et à mesure des mois qui passent, je me rends compte que c’est court, terriblement court, une année. Et que si je veux profiter encore, je dois aller tenter autre chose. Aller autre part, écrire un nouveau chapitre de cette Histoire.
Je n’ai guère encore d’idées sur la future destination mais trois voire quatre pistes se dégagent sérieusement.
La première, la plus réaliste, m’emmène tenter ma chance vers la BC, probablement vers Vancouver, Victoria.
La seconde m’oriente vers les Territoires du Nord Ouest, vers Inuvik, pour aller encore plus loin dans l’expérience du Grand Nord.
La troisième, qui commence à sentir bon l’irréalisme, m’invite au large de Quebec, vers l’Ile du Prince Edouard, le Labrador et Terre Neuve.
La quatrième, pure fantasme, me conduit tout droit dans le Nuvanut, vers Iqaluit.
Dans tous les cas, sauf grosse surprise, mon aventure yukonnaise prendre fin début novembre. Et ce sera alors le temps du grand changement et de nouvelles aventures.
Canada… Canada !