Je renoue avec la vieille tradition du titre très vaguement en rapport avec le sujet du jour… Quoique, pour une fois, ledit titre n’est pas si éloigné des mes intentions d’écriture.
Décousues.
Voila. C’est la quatrième fois que je change le contenu et l’entête de ce futur morceau de bravoure qui, j’en suis sur, fera date dans l’histoire de ce blog. J’ai commencé par vouloir vous parler de mon Yukon à moi, puis du fish’n’chips puis d’autre chose… Mais aucun de ces sujets ne m’a convaincu. Je n’arrive pas à écrire sur commande. C’est probablement une des raisons pour lequelles mes textes sont si souvent disparates dans leur contenu, sans réel lien d’un paragraphe à un autre. Je change d’idée comme d’autres changent de chemises…
Il faut dire aussi que la période actuelle s’y prête particulièrement. Je sens, sans trop pouvoir dire pourquoi, que je suis à un tournant de mon expérience canadienne. Je suis à une espèce de bifurcation, à un embranchement à plusieurs voies mais sans panneaux. Et je ne sais pas exactement quel chemin prendre. J’ai conscience que cela fait un peu cliché, genre le voyageur perdu à l’autre bout du monde, s’interrogeant sur la destinée et les choix d’une vie mais c’est ça qu’il se passe.
Je creuse, telle la taupe moyenne, de plus en plus de galeries menant vers des Je-sais-pas-ou canadiens. Seul problème, et c’est un problème typique taupinien – je ne saurais où j’ai atteri que lorsque j’aurai donné le dernier coup de patte vers l’air libre. Alors seulement je pourrais dire « Mais bordel qu’est ce que je fous là en fait ? ».
Ne croyez pas, encore une fois, que je ne me pose pas la question. Ce serait pure folie d’accepter simplement les choses comme elles viennent. Chaque jour que le Grand Créateur fait, je me demande ce qui m’a amené à venir ici, à Whitehorse. Pourquoi ne suis-je pas allé, tel le pvtiste moyen, m’installer du côté du Plateau à Montréal ? Pourquoi ne me suis-je pas décidé à aller vers Vancouver si je voulais à tout prix évoluer en milieu anglophone.
Pour le plaisir sans prix d’entendre des gens dire « Mais qu’est ce que tu vas foutre dans le Yukon ? ». Pour la sensation hautement jouissive de ne pas faire comme tout le monde (si tant est que tout le monde va passer un an au Canada). Pour pouvoir dire, avec un sourire en coin dans quelques années à la voisine qui se plaindra du froid « Bah ma p’tite dame, si vous saviez… ».
Et probablement pour une dizaine d’autres raisons futiles et sans aucun autre intérêt que d’exister.
Bref.
Je ne sais pas toujours où je vais. Je ne sais pas comment j’y vais. Je ne sais pas pourquoi j’y vais.
Mais c’est pour ça que j’y vais !