La Genèse

Arrivée tumultueuse à Whitehorse. Trois heures et demie du matin. 20 degrès en négatif au dehors. Deux gros sacs chacun et un Tim Hortons à cinquante mètres.

Nous avons littéralement campé dedans jusque sept heures et demie, en compagnie de deux canadiens fort sympathiques, joueurs d’échec, de poker et philosophes par dessus tout.

Excursion dans WH, une petite vingtaine de minutes d’errance et le but est atteint. A peine entrés, on fonce vers le salon, allumage de portables et Wifi dans ta face.

Une douche qui aurait pu être chaude si les robinets n’avaient pas été inversé. Du coup, j’ai pris, au sens littéral du terme, une douche froide. Puis chaude. Puis bouillante. Ensuite sortie au Grocery local pour acheter quelques victuailles… Pates, jambon, sauce aux quatre fromage… Seize dollars. Je cuisine et fais la vaisselle. Moment épique sous le regard quelque peu narquois de Virginie. Mais elle ne perd rien pour attendre la bougresse.

En effet, cette charmante (elle est assise en face de moi, je corrigerais le terme dans quelques mois) demoiselle a découvert que la glace était une surface glissante. Et de tout son long elle s’étala comme le ruminant moyen digerant son herbe. Paf. Et du coup, elle a perdu le pari du premier qui tomberait. Fin de la disgression.

Balade agréable cet après midi (enjoyable walk this afternoon) avec une beau bateau, le SS Klondike (with a nice boat, op. cit.) et des rues (streets). On a reperé le centre français (we checked the Gaulois Center).

Puis on a fait des courses. Des pates. Des tortellinis au bacon ce coup-ci. Accompagnés par le reste de la sauce d’à midi. Virginie a fait la cuisine. Elle a retiré les pates une minute trop tôt. En Italie, elle aurait été répudié par la famille dans les dix secondes. Gentleman, je pardonne et déguste (elle est toujours en face de moi…). Pas de dessert. Mon émiété de Kit Kat accompagné de sa compote de pommes montréalaise n’a pas eu de succès.

Ce soir, nous irons dormir dans notre belle chambre que nous partageons avec une demoiselle de chez Goethe, donc une Goethique et un nouveau brunswickien. J’ai le plus grand lit de la chambre. Ne cherchez pas à comprendre, on pourrait y mettre un ours et un caribou en plus de moi.

Demain, journée paperasse, NAS, appartements (d’ailleurs on dit pas flat au Yukon mais apartements), Centre français, courses, supermarché…

Dernier point de détail avant de conclure. On a croisé un gros bestiau sur l’Alaska Highway (article prochainement dessus). Gros, marron et pataud. C’était un bison. Virginie dit un caribou. Je vous laisse seul juge…

Enfin, je vous rappelle que les merveilleuses photos de votre humble auteur sont disponibles ad vitam eternam (ou presque…) dans la rubrique photos de ce site.