Ce soir, après presque deux semaines de vadrouille à travers le Québec, je serais dans l’avion en direction de la France, de Paris et de ma vie. Après avoir longtemps fantasmé sur ce retour en terre d’Amérique du Nord, je peux désormais, au crépuscule de ce voyage, tirer quelques conclusions
Je ne souhaite pas revivre au Canada
Alors que s’approche l’ouverture des PVT, une vérité essentielle m’a sauté aux yeux : je ne souhaite pas vivre une nouvelle expatriation au Canada. Cette plongée nouvelle dans la vie québécoise m’a rappelé toutes les choses qui font que je ne vois PAS en cette société, l’Eldorado tant chanté et vanté par les services d’immigration de la Belle Province. L’attitude Bisounours vivant de guimauve et d’eau fraiche, la bien-pensance omniprésente et tous ces mille et un autres détails du quotidien m’ont également remis en mémoire les raisons qui ont fait que je suis parti loin, très loin de Montréal pour mon année d’exil : les taxes à rajouter, les pourboires systématiques, les prix qui ne sont jamais les bons, les regards de travers en direction de mon gros sac à dos, le prix des tickets de métro, le coût de la vie…
Peut-être que mon regard est biaisé par les années et les voyages précédents mais, dans mes discussions, dans mes lectures, dans mes rencontres, TOUT laisse présager que le Canada s’apprête à vivre de profonds changements et que ceux-ci vont impacter de façon profonde les postulants à la RP, ceux-là qui pensent trouver le pays de Cocagne pour le prix d’un aller simple, voulu sans retour.
J’aime le Canada et je voue un respect profond et inaltérable à ce pays mais la page est désormais définitivement tournée.
Montréal, cette inconnue
Ne pensez pas pour autant que je suis un hater du Québec. J’ai aimé me promener dans les longues avenues de Montréal, explorer les quartiers et me replonger dans les souvenirs. J’ai savouré chaque bouchée de mon cookie chez Tim Horton’s et j’ai retrouvé, avec une émotion palpable, certaines rues où les souvenirs me paraissent très vivaces. De même, j’ai découvert des nouvelles facettes de Montréal, trouvé de nouvelles raisons de l’aimer et d’autres de la détester.
Je crois, en étant honnête et objectif, que je n’arriverais jamais à attraper le ton juste pour expliquer ce que je ressens à propos de cette ville. Mon état d’esprit passe de l’émotion, depuis le sommet du Mont Royal, à une espèce de rejet abject quand je suis dans le downtown. Les vieilles artères me fascinent et les nouvelles me révulsent. Je continue à me positionner sur ce créneau : Touriste, oui. Habitant, jamais. C’est le mieux que je puisse faire pour résumer et m’exprimer sur cette mégalopole que je fréquente depuis 2007. En fait, et après tout, peut-être est-ce un signe positif et que l’ambiguïté vaut mieux que l’indifférence ?
Québec, mon amour
Dieu, que j’aime la ville de Québec, que j’aime me promener dans ses petites ruelles, explorer sa citadelle et marcher au gré de mes envies, en gardant en ligne de mire Frontenac, le château vers lequel tous les chemins semblent converger.
A chaque retour, c’est la même chose : je (re)tombe amoureux de ce petit bout de France paumé. Je rebave devant la beauté toute européenne des maisons, je savoure les pas et je compte les minutes. Je souris aux inconnu(es), caresse les chiens et m’extasie devant les tournures des réclames, si pures et innocentes. Cependant, je vous accorde quelque chose : le tour de la ville se fait vite, très vite, trop vite. En deux journées, le tourisme moyen peut consommer ce qu’il veut, en mode « Visit as much as you can » (je le sais, je l’ai fait). Parcourir le fabuleux musée de la Civilisation, errer dans les ruelles du Vieux Champlain et gravir les escaliers avant de repartir dans les côtes pour aller manger une Poutine (what else ?).
Si je devais vivre au Canada (avec un si chargé d’une masse exponentielle d’improbabilité couplée à une impossibilité statistique absolue) et si je devais résider au Québec, je vivrais à Québec. Et pas ailleurs.
Et le reste ?
Ne vous inquiétez pas. Le blogue (comme ils disent ici) va reprendre un rythme effréné, entre les articles sur la Norvège et le Nunavik, en parallèle des reportages pour la #TeamGivrés.
A très vite !