Journée étrange sous le ciel pluvieux du Yukon. J’ai déjà parlé auparavant de cette impression de se faire pomper son énergie par les élements extérieurs.
Dans tous les cas, la pluie tombant en ce jour de façon ininterrompue m’a donnée une excellent occasion de ne pas faire grand chose (le premier qui dit « pour changer » se fait blacklister de ce blog). Ainsi, j’ai rangé quelques papiers, lu quelques pages de mon Harry Potter du moment, été acheté une pizza et du café. Regardé encore une fois Jesus Camp – un excellent documentaire que je conseille à quiconque se demande comment endoctriner des enfants avec de la religion – et plein d’autres belles choses constructives, notamment des prises de contacts avec différentes associations disséminées dans le Canada (mais chut c’est un secret)
Mais le principal évenement de la journée a été une discussion avec une très vieille amie à moi. On s’était quelque peu perdu de vue depuis trois ans, suite à une discussion houleuse sous un pont parisien. Elle est réapparue et nous avons parlé. D’elle, de sa vie, des regrets qu’elle a, de décisions qu’elle pense qu’elle n’aurait pas du prendre, du moins pas aussi tôt.
C’est une amie, avec qui j’ai partagé à un certain moment de ma vie beaucoup de choses. Des voyages, des confidences, des soirées. Nous avons gravité dans la même galaxie puis brusquement nos chemins ont pris des directions diamètralement opposées. Chacun dans son coin du monde. Les nouvelles arrivaient par d’autres intermédiaires. Rancune, stupidité, bétise, aucun de nous deux n’a jamais cherché à rétablir un contact. Nous nous sommes bien croisés à quelques reprises mais si brièvement…
Je sais que tu liras ce post. Je sais que tu comprendras de suite qu’il est pour toi. C’est étrange tout de même que tu sois la seconde personne avec qui je renoue sérieusement depuis mon exil volontaire… L’éloignement facilite la lucidité et abolit les barrières, probablement.
N’empêche que je dubitative. Et interrogative. Plus que je ne parais aux yeux de certains.
La conclusion à vraie teneur poétique du soir:
Loin des yeux n’est pas forcement loin du coeur.