Van(dé)couver

Alors que le monde s’apprête à célébrer tantôt l’ouverte de nouvelles Olympiades hivernales – déjà endeuillies par un mort – et que je rentre pour ma part d’un fort sympathique restaurant nippon où j’ai mangé en très charmante compagnie, je m’amuse légèrement devant les « découvertes » de la 25ème heure concernant Vancouver.

J’y ai résidé suffisamment longtemps pour avoir une idée assez nette de la ville et dont je vous ai déjà fait part à moult reprises en ce lieu.

Par contre, je n’ai guère parlé d’East  Hastings – The place to not be – dont vos oreilles vont êtres rabachées à longueur de temps très rapidement.

La première que j’ai mis les pieds – ou les roues – à Van’, c’était en début de soirée avec mon légendaire Georginou. On ne savait pas trop où se diriger et on errait joyeusement dans les artères de la ville. Et on a atteri sur mes conseils super pas avisés du côté de Waterfront, dans le nord.

Choc.

Des putes, des homeless, de la baston, des héroïnomanes, de la saleté, des poubelles renversées, des vitres pétées. Bref, un sérieux coup de glauque au pays des bisounours et de la bienpensance politique.

Première réaction: Putain, on se barre de là ! Ce qui fut vite fait soit dit en passant et nous sommes vites repartis vers de nouvelles aventures

Puis, je me suis réinstallé. Et j’ai l’occasion de fouiner un peu plus avant, de me documenter et de récolter des points de vue plus locaux qui ont fait ressortir quelues points comme ceux-ci:

– Tout le monde sait pertinemment ce qui se passe. Mais mieux vaut la pauvreté ghettoïsé que la pauvreté éparpillée.

– Il y a une volonté de restauration qui est engagée depuis quelques années. Mais c’est lent, très lent et les moyens manquent cruellement. Ainsi les nouvelles implantations de commerce se comptent sur les doigts d’une main et les tentatives ne sont pas forcement encouragées, de même que les réhabilitations de logements qui sont loin d’être une propriété…

– De facto, le budget alloué aux Jeux – quelques milliards de dollars – fait hurler les acteurs locaux qui disent qu’une infime partie de ce budget aurait du servir depuis longtemps. Je n’ose pas leur donner tort.

– Depuis novembre, la présence policière s’est remarquablement accrue. Finie l’époque des deux voitures de la RMCP qui patrouillaient de temps à autres…

– Craignos ok mais relativement safe par rapport à certains coins où j’ai pu mettre les pieds auparavant. Et comme Chinatown est juste à côté et que c’est un coin à touristes…

Au final, il faut espérer que la médiatisation outrancière va servir dans le bon sens et pousser les autorités canadiennes à enfin se bouger l’arrière-train et arrêter de se cacher les yeux.

Parce que la politique des Trois Singes avec celle de l’autruche, c’est pas un truc d’avenir…

Quelques liens [Eng]:

East Hastings Wiki (risque de se faire bien vandaliser…)

Urban Dictionnary

Secrets of Vancouver

Les disparues de Vancouver