Souvent, nul n’est besoin de se rendre à l’autre bout du monde pour voyager. L’aventure, la découverte, la surprise peuvent se trouver à un jet de TER de chez soi. En ce qui nous concerne, c’est à deux heures de Paris (via Le Mans et ses Chimères nocturnes) que nous avons décidé de nous rendre pour le second volume de nos épopées estivales et familiales, dans une région que nous méconnaissions mais pour laquelle nous avons eu un bel et fort coup de cœur : le Perche. Laissez-moi donc vous raconter cette verte contrée où les Basiliques côtoient les élevages de pintades et où il fait vivre, simplement et tranquillement, à un rythme presque ancien et authentique.
Authentique et ressourçant : je suis le Perche.
Une route qui serpente entre deux champs. Quelques vaches qui paissent et broutent une herbe aussi verte que généreuse. Un tracteur qui fait blocus et empêche les dépassements. Dans le rétroviseur, une circulation qui se fait minime, champêtre, paysanne. Nous sommes dans une France qui pue le vrai, l’ancien, le rural, au sens le plus noble possible. J’observe et je me tais, charmé comme seul peut l’être un citadin amoureux des vaches, veaux et autres poules et qui souffre de ne plus s’enfoncer dans le fumier, de ne plus sentir l’odeur de l’herbe mouillée au petit matin, de ne plus trembler de froid en posant les pieds sur le sol encore humide de la rosée un matin, après une nuit passée sous la tente.
Sans en être certain, je pense être à la recherche d’une carte postale, d’une possible image d’Épinal, emplie de vieux clichés, qui sauraient conjuguer au temps présent les participes d’antan. A une époque où tout va trop vite, trop fort, trop loin, pourquoi ne pas emprunter, quelques temps du moins, un détour, une déviation volontaire pour sortir de cette course effrénée ? En effet, Il faut savoir qu’en ce moment, je m’inscris dans une recherche de la normalité.
Je suis fatigué de courir éternellement vers l’exceptionnel, de devoir chercher à tout prix le buzzable, de devoir mettre en perspective 2.0 chacun de mes voyages. Du coup, je m’oriente vers autre chose, sans que cet autre chose ne soit encore clairement défini. Quoi de mieux que le Perche, du coup, pour me permettre d’appréhender cette normalité, cette authenticité ? Quoi de mieux que le Perche pour m’aider à remettre au goût du jour les vieilles recettes ? Quoi de mieux que le Perche pour me séduire, me conquérir, m’apprendre à aimer ?
Le Perche est un territoire merveilleux en ce sens car il ne sait pas, il ne peut pas mentir. De par ses atouts historiques, de par son patrimoine véritable, de par son orientation touristique, il offre à ceux qui le veulent, une immersion dans le réel, tel qu’il est ressenti sous ces latitudes. Ainsi, pendant les quelques jours que nous y avons passé, nous nous sommes laissés guider par la DAKonneXion , des amis installés en ce lieu depuis (au moins) l’Aube des Temps. Ils ne m’ont rien promis si ce n’est de la surprise, de la découverte et du roadtrip à l’échelle locale. En effet, il serait bien vain de vouloir explorer cette contrée sans être véhiculé. Non pas que les distances soient incommensurables, loin de la. Il s’agit simplement d’un fait objectif, facile à établir : les lieux d’intérêts sont épars et non point regroupés. Or, les liaisons entre iceux sont quasi inexistantes. Avoir un moyen de transport fiable est donc une obligation si vous voulez pleinement profiter des attraits du Perche !
De tout le potentiel de ce territoire, je n’ai qu’un court aperçu à vous proposer, avec cependant deux lieux d’un intérêt certain : la Basilique Notre Dame de Monligeon et le parc régional éponyme avec, entre autre, le Manoir de Courboyer, des spectacles de sons et lumière,
Une basilique venue de nulle part
Si vous avez déjà voyagé aux USA, du côté du Nevada et, plus précisément, vers Las Vegas, vous connaissez cette impression de tomber sur une chose inattendue, qui n’aurait pas sa place dans le décor et qui serait posée, là, comme une erreur absolue. Une fois la stupeur passée (« Mais, bordel, c’est quoi ce truc ? Qu’est-ce que ça vient foutre là, au beau milieu de nulle part ? »), on essaie de comprendre ce qui a bien pu motiver un homme à bâtir un monument de culte en ce lieu reculé. On visite, on apprend, on observe ce lieu dédié aux âmes du Purgatoire (où se trouvent également un hôtel, une pension et de multiples bâtisses à usages divers). On déambule entre quelques religieuses en pleine visite guidée, on regarde les vitraux et on ressort de tout cela avec une impression étrange que je ne saurais – pour une fois – décrire. Bien fort est celui qui pourrait dire ce qu’est le Sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon.
Le reste du village de la Chapelle Montligeon est charmant, avec son Syndicat d’Initiative, sa petite église modeste et douce, ses vieux hôtels et son café du commerce. Tout y serait iconique s’il tout cela ne co-existait dans l’Ombre de la Basilique, démesurée, imposante et presque bouffante, comme s’il n’y avait de paix que dans la travée.
Quand le Simple se fait Bon
Qu’aller donc chercher de plus quand on a tout ce qu’il faut à portée de main, que l’on est entouré par ceux qu’on aime et apprécie et que votre fils gazouille gaiement sur votre dos, pendant sa toute première balade en porte-bébé ? C’est exactement la question que je me suis posée tandis que je visitais le Parc Régional Naturel du Perche, accompagné de DeT et du crew DAconneXion.
En soi, la balade n’a rien d’exceptionnelle : un chemin qui serpente et vallonne entre des prés où gambadent de beaux spécimens d’équidés locaux (autrement dit des Percherons), croisant de temps à autres d’autres chemins serpentant et vallonnant vers d’autres vertes contrées. Le cadre pue la nature à plein nez et c’est, justement ce qui fait tout son charme. Nul besoin d’autres artifices, nul besoin de promesses extraordinaires d’expériences hors du commun : je trouve, ici et maintenant, ce que je suis venu chercher sans (trop) le savoir : une vraie bouffée d’air pur.
Cependant, il n’y a pas que cela qui vaille la peine de se rendre en la verte Perche. Le lieu propose des balades en calèche, la visite d’un Manoir (guidée ou non), des spectacles divers et variés, une chouette petite buvette/restaurant dont je n’ai pas gouté la cuisine mais où le Menu m’a paru très sympathique ainsi qu’un office de tourisme rempli de bons produits du cru (dont un jus de pomme à se damner) : la Maison du Parc.
Si vous désirez en savoir plus et partir, vous aussi, vous ressourcer, n’hésitez pas à fouiner sur les sites officiels ou à contacter la très sympathique équipe de l’OT locale, qui se fera un plaisir de répondre à toutes vos questions !