2555 jours plus tard.

2555 jours plus tard

7 ans.
84 mois
2555 jours.
61320 heures
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Ce qui n’est au départ qu’un petit projet dans le cadre d’une expatriation nord-américaine, voué à une mort certaine et avec une date de péremption bien établie, est devenu aujourd’hui un élément incontournable de ma vie, ni plus ni moins. Ce blog, qui ne peut se classer ni s’étiqueter, est MON espace d’expression, l’endroit où je me livre, où je raconte, où j’écris, où je laisse libre-cours à mes envies d’écriture, quelque soit le sujet. Je ne cherche pas à savoir ce qui se passe ailleurs, ce qui marche chez les autres et ce que je devrais faire pour atteindre un bien illusoire firmament. Si je devais ne dépendre que d’ici pour vivre, il ne fait aucun doute que mon approche serait forcément différente. Or, étant donné que j’arrive désormais à vivre de ma plume, je peux me permettre de faire ce que je veux en ce lieu qui est mien, sans chercher recette miracle, approbation du lectorat ou adoubement par les réseaux sociaux.

En effet, cela fait bien longtemps que j’ai passé le cap de l’envie de plaire systématique. Il fût un temps où j’ai écrit (plus ou moins) pour les autres avant d’écrire pour moi. J’ai tenté (vaguement) d’appliquer quelques recettes bien grasses, bourrées de formules préconçues et de sujets trendies, histoire de voir, histoire de tester, histoire de savoir. J’ai taillé dans le vif, dénoncé, vitupéré sur des pratiques qui me sortaient (et me font encore sortir) par les yeux. Cependant, avec le temps, je me rends compte qu’il est vain de vouloir dénoncer, de vouloir à tout prix chercher la petite bête, de se focaliser sur les autres au lieu de se concentrer sur soi. Quelle perte de temps inutile que d’aller chercher ailleurs ce qui ne marche pas plutôt que s’intéresser  à ce qui fonctionne. Si l’admiration est source d’émulation, l’envie ne créé que frustration (© Chloé de My Sweet Escape). Désormais, je trouve plus de plaisir, plus de satisfaction, à partager des lectures que j’aime qu’à tenter de mettre à jour des pratiques malsaines qui sont, de toute façon, vouées à un échec.

A l’orée de cette 2016 annonciatrice de nouvelles belles aventures, j’arrive enfin à me situer dans cette blogosphère en constante évolution. Je sais quelle est ma place, je sais ce que je veux faire et où je veux me diriger, vers quoi tendre et quels écueils éviter. Je sais quelle valeur, quelle masse de travail représente ce blog et j’ai appris à ne plus galvauder ce qu’il est. Je sais quels sont ses points forts (MES points forts) et ses points faibles (MES points faibles). Je sais – sans forfanterie particulière – qu’il plait autant qu’il peut agacer, qu’il séduit autant qu’il fait hurler et qu’il constitue, en quelque sorte, un vestige d’un temps passé surement anachronique au regard de 2016.

En 2555 jours d’existence, j’ai appris, découvert, étudié. Je me suis lassé, je me suis lancé, je me suis senti abattu, réconforté, encouragé, inspiré. J’ai ri (souvent), j’ai pleuré (rarement), j’ai eu des frissons dans le dos et des moments de fierté. Je me suis senti aussi sale, menteur, truqueur. J’ai mis les mains dans le cambouis, j’ai dépensé de l’argent, j’en ai accepté et j’ai voyagé. J’ai ouvert des yeux étonnés devant le succès de certains articles et j’ai été désespéré par l’échec de quelques autres. Je ne sais toujours  pas clairement ce qui fonctionne (et comment) ni ce qui échoue (et pourquoi). Ce que je sais, par contre et ce dont je suis sur c’est qu’un blog ne peut fonctionner sans authenticité, sans engagement personnel fort et sans expérience(s) à partager. Je pense qu’un blog reste avant tout un espace personnel intime où le JE doit prédominer, où l’auteur est chez lui et où il y fait ce qu’il y veut. Libre à chacun de penser ce qu’il veut !

Bref, c’est avec beaucoup de plaisir que JE me souhaite un bel anniversaire !