Alors que le manque d’inspiration me terrasse depuis quelques jours et que je m’en vois réduit à utiliser de bons gros tuyaux pour combler le silence de ce lieu, j’ai choisi en ce jour de partager avec vous une petite reflexion personnelle sur l’approche de l’écriture, vue de par chez moi.
L’écriture d’un article de blog est toujours un exercice périlleux, jamais anodin. Je me demande souvent en amont ce que je vais bien pouvoir écrire, ce qui vaudrait le coup (le coût ?) d’être raconté, narré, transcrit.
Il m’arrive de marcher et d’être assailli par de nombreuses idées, par des morceaux de phrases, des souvenirs de trucs vécus, que je m’efforce alors de garder dans un coin de ma tête tout en demandant dans quel contexte je pourrais donc les recaser.
Souvent, je ne réfléchis pas et me laisse bercer par les phrases, comme elles viennent, sans chercher forcement à concevoir un plan logique, travaillé, étudié. Bien au contraire, j’ai une tendance coupable à structurer mon article au fur et à mesure de sa conception, quitte à changer de temps à autres les paragraphes ou à supprimer quelques répétitions stylistiques redondantes.
J’essaie aussi de trouver du plaisir dans ce que je fais: trouver de belles tournures, revoir dans le texte ce que j’ai connu, toucher du doigt une passerelle concrète entre narré et vécu.
Je vois quelque fois un texte comme un Tetris: un assemblage de parties différentes qu’il faut assembler en un ensemble cohérent, tenant la route et ne s’éparpillant pas trop en chemin. Le but est alors de trouver une façon de tout caser logiquement, avec des dérivations, des enchainements, des bouche-trous crédibles.
Je ne recherche pas en écrivant ici à faire comme certains de mes « collègues« : je ne parle que de ce que je connais, sans viser de rentrée financières et sans (presque) appâter bassement le lecteur avec de pseudos conseils qui tiennent en 5 lignes mais dont l’entête est délicieusement tournée et indubitablement attractive (je me suis laissé prendre à ce piège avec l’apparition de quelques Tops machin-chouette – Mea pas du tout culpa).
Il m’arrive quelques fois de préparer sérieusement un texte: je le rédige sur mon Pc, le travaille, le polit, le bichonne. Pourtant, je n’y trouve pas nécessairement la même qualité que certaines choses écrites plus à l’arrachée, juste au feeling mais avec cette délicieuse sensation que quelque chose nait, quelque chose de qualité, venu tout droit de mes entrailles, de mon âme pleurant le sang, de mon fort pas du tout intérieur.
Je suis également bercé, orienté par les nombreux écrivains que j’affectionne. Il est dur des fois de résister à la tentation de piquer une tournure, une expression que l’on aime. C’est cependant un exercice intéressant de voir par qui l’on a bien pu se faire influencer.
Et vous, au fait, vous écrivez ?