Le dos sonne au Festival (RT V3)

Où il est question de bar, de travail et de lieux de logements

Dawson City ! Un eldorado mythique, port d’échouage d’une génération entière de chercheur d’éphemère, venus tenter ici l’aventure d’une vie et le plus souvent repartis entre quatre planches, les bottes aux pieds.

Dawson City !  Ses rues boueuses, ses magasins aux enseignes branlantes, balancées par le vent, venues d’un autre temps.

Dawson City ! Ses bars où les clients, tels des marins, s’arriment à des illusions énivrées en buvant des breuvages où flottent quelques morceaux humains.

Dawson City ! Son festival de musique à 135 dollars les 3 jours, ses hôtels entouristés qui dégueulent des cars de Seniors américains perdus, ses jeunes alcoolisés dès 9 heures du matin, titubant dans la poussière, manquant de tomber à chaque pas, ses campgrounds territoriaux à 15 dollars la nuit par tente, ses RV parks immondes à en dégueuler, où le tout-un-chacun beaufisant frotte et fait rutiler les jantes de “son mieux que les autres” motorisé.

Dawson City ! Mon fish’n’chips et ses 3 jours de travail incessant, entres clients enivrés ne sachant plus ce qu’ils ont commandé et jeunes puceaux prépubères cherchant à lever une quelconque demoiselle relativement consentante.

Dawson City ! Des nuits passées au Pit, jouant, écoutant et buvant plus encore, entres deux allers et venues au Casino où s’envolent nos espoirs millionaresques. Des jeux de cartes imaginaires sortis tout droit du cerveau embrumé d’un Pierre, d’un billard gratuit où les First Nations ivres font des coups à se damner, des québécoises, des français, des Inuvikiens et des cubains, deux mexicaines, un belge et un allemand,quelques japonais, deux suisses et des canadiens réunis sur les Banks de la Yukon River, refaisant un monde bien incertain sous le midnight sun étoilé du Nord.

Dawson City ! Son dôme adjacent, montagne surmontant les méandres de la River, lieu de réfuge pour français fatigués et plantant leurs tentes sous le cagna de la nuit.

Dawson City ! Son parc et son kiosque, du freesbee à ne plus en finir, des attaques canidéennes, ses errances et ses cabines, de Jack London à Robert Service, en passant par Pierre, Nico et Cedric.

Dawson City, antichambre de l’Alaska et lieu de perdition à jamais adoré.