Petit retour (nullement en noir et blanc) sur l’un des aspects les plus enchanteurs de mes voyages nord-américains: les endroits les plus improbables de la Création, situés en dehors des itinéraires préconçus, loin de toute Interstate et qui ne se découvrent qu’après avoir crapahuté des centaines de miles dans un Ta2boo légendaire.
Ils ne méritent pas le détour, ne seront probablement jamais recommandés ailleurs qu’ici et ne valent leur mise en valeur qu’à un sentimentalisme aigüe de ma part couplé à cette volonté éternelle d’aller se planquer in the middle of nowhere.
Here we go donc découvrir ces endroits improbables (et pourtant problés !).
Quiet Man Creek
Situé quelque part le long de l’Alaska Highway, introuvable sur Google Maps, déjà évoqué à deux reprises sur ce blog, c’est un trésor perdu dans la cambrousse yukonnaise, qui nécessite de rouler quelques kilomètres sur une route caillasseuse, sans aucune indication autre que les traces de pneus dans la boue. On y trouve un espèce de camp de prospection minier, deux caravanes abandonnées avec des vêtements encore pliés sur une chaise, un stand de tir à la carabine signalé par un amas de bouteilles cassées et surtout des WC avec pour porte-pq… des bois de caribous. Une inscription sibylline sur le mur d’une des baraques: This camp is your. Use but don’t abuse.
Pieréniko ont ainsi résumé cet endroit: L’un des seuls coin où un serial-killer pourrait rester planqué des années.
Le positif: Y a de quoi se poser pépére et c’est vraiment pas fréquenté vu que c’est introuvable.
Le négatif: C’est introuvable et y a des drôles de bruits la nuit par moment.
Coulee City
Georginou et moi voulions découvrir l’Amérique profonde, ses petites villes perdues dans l’immensité des plaines, ses équipes de Foot US, ses brasseries locales et tout le toutim habituel. Et bien nous l’avons fait, avec ce bled paumé au beau milieu de l’Etat de Washington, ses 600 et quelques habitants , son collège et son unique supermarché. On y est arrivés, on a visité (sans sortir de Titine) et on est repartis aussi sec.
Pourquoi alors vous en parler ? Parce que c’est probablement la ville donc on se souviendra longtemps vue la crise de fou-rire qu’on a eu en y arrivant et qui a mis un sacré moment à nous lâcher (Gros morceau de Private Joke Inside).
Le positif: Une brasserie locale et UN réseau wifi.
Le négatif: Le reste.
Quelque part entre Townsend et Ringling (Montana)
Après une dure journée de voiture, on se décide à chercher un coin où dormir. Vous connaissez la suite de ce passage légendaire… Porte de Titine mal fermée, Barbacedric gelée, eau gelée et Ta2boo transformé en frigo géant. On se barre donc très tôt (6 heures du mat’ !) après avoir prié pour que le froid n’ait pas tué les rouages du Monstre. Jusque là, tout allait – relativement – bien. Ca a commencé à partir en quenouille lorsqu’on s’est aperçus de la présence d’une lueur rougeâtre sur le tableau de bord qui n’était autre que le témoin d’essence nous rappelant gentiment que nous avions omis de faire le plein la veille.
On a donc roulé tout doucement, tout calmement sur les routes enneigées, en compulsant de manière frénétique la carte routière à la recherche d’une pompe hyper illusoire dans ce coin des US où la population de bestiaux est supérieure au nombre d’habitants.
Finalement, la lumière est venue, non pas de Laurent Blanc mais bel et bien d’un arrêt chasseur situé Jsépazou( d’où l’imprécision géographique) où nous avons mangé le plus délectable des petit-déjeuners, à base de saucisses, de tomates et de Jséplukoi mais qui était super bon et qui nous a permis de repartir de bonne roue vers Yellowstone.
Le positif: La famille – jamais sortie du Montana – super sympa tenant le lieu.
Le négatif: La température…
L’aire d’autoroute de Bismarck, North Dakota
Si vous vous rappelez correctement, nous avons traversé les n’Usa avec PPDO et son Aerostar béni des dieux. Mais qui dit traversée dit arrêt qui dit nuit qui trouver un endroit où dormir. Or, fort déplumés que nous étions, c’est logiquement que nous avons utilisé l’aménagement intérieur de la Titine virginienne (côtée 4* par moi-même). Mais le problème se posait pour trouver un endroit où garer ce truc (j’suis en manque de synonymes…) sachant que les aires de repos sur les Interstates sont aussi rares que les castors vivants dans l’entourage immédiat d’un certain Mr. Evadéo (nouvelle Private Joke Inside).
Mais un soir, nous sommes tombés -sans trop de bobos – sur cette perle: une aire propre, avec plein de documentation, du wifi gratuit, un grand parking pas trop éclairé et des sanitaires juste parfaits.
Le positif: La meilleure aire de tous les USA.
Le négatif: C’est dans la Dakota du Nord…
Cortez, Arizona
Un bled classique, bourré de fastfood bien ricains, de quelques brocantes et d’une multitude de garages. Ce qui a nous a valu d’aimer cette ville: on y a trouvé, avec Georginou, le vendeur de pneus le plus cool de tout le continent. Ce qui nous a permis cette rencontre: le fait d’avoir crevé la veille à la sortie de Mesa Verde et de penser (à tort) que le pneu de rechange avait lui aussi crevé entre temps…
Bref, après une nuit mémorable passée quelque part sur le bas côté d’une route départementale (ou son équivalent US…) à écluser les multiples packs achetés pour l’occasion, à envisager la suite du voyage si Titine venait à ne pas repartir et à finalement (bien mal) dormir, nous sommes partis explorer Cortes et tenter de sauver notre Titine.
La scène une fois le vendeur rencontré et le problème expliqué:
– Hum… Vous vous allez où avec… ça ?
– San Francisco !
– Je présume que vous voulez pas un pneu neuf ?
– Euuuuuh… Nan ?
– Bon alors, on va mettre l’arrière gauche à l’avant droit, l’avant gauche en roue de secours et je vais essayer de vous trouver l’option la moins chère… en espérant que ça tienne jusqu’en Californie…
– Merciiiiiii !
Au final, cinquante dollars de facture et une bonne tranche de rigolade avec notre pote le vendeur (moult et moult fois remerciés entre temps !).
Le positif: Big’O Tires, ce sont les meilleurs.
Le négatif: Rien à voir en Cortès en dehors de ça…
Voila, c’est fini pour l’épisode premier des lieux improbables, rubrique qui reviendra surement tantôt, en fonction des souvenirs.
C’était Cedric, à vous les Studios !