Nous avons laissé hier nos héros dubitatifs, fatigués, crevés, à la limite de la déshydratation et avec encore un sacré paquet de caillasse à enjamber avant de parvenir au but suprême: la mine de cuivre de Bonanza.
Suite (et fin ?) du récit avec cette troisième partie biblique:
Et Moïse ouvrit la voie
Le bruit d’une cascade d’eau fraiche coulant le long de vestiges enferaillés nous ayant sorti de notre torpeur précomatique, je me dévoue pour aller remplir nos contenants sans contenus tandis que Nico entame la longue montée et que Niko comate méchamment en tentant de reprendre des forces.
Soudain (enfin pas soudain mais tantôt !), notre vue repère une jeune autochtone tout à fait blonde, dotée d’un joli minois et semblant être anglophone. Nico retrouve sa prestance, Pierre arrête d’ahaner comme le boeuf moyen portant le joug et j’accoure pour voir ce qu’il se passe.
Nous nous retrouvons en la présence d’une mathématicienne masseuse venue d’Anchorage pour passer la saison d’été dans le bled suscité hier. Nous apprenons outre mesure qu’il y a une sacré fiesta de prévue pour le soir même et que nous y sommes les bienvenus si le coeur nous en dit.
Bref, la perspective d’une joyeuse biture beuverie murge fête nous ragaillardit drôlement et c’est un pas sensiblement plus allégé que nous entamons la montée finale (qui n’est pas de sève soit dit en passant).
Devant nous s’étend un champ rocailleux et sur lequel un chemin absolument casse-gueule serpente. Sur la droite, le sentier décrit une large boucle pour rejoindre plus loin les restes de la mine: un amas chaotique de constructions boisées et cuivrées dont on se demande comment cela peut tenir debout. Au loin, du côté de la Vallée, nous apercevons Moïse et sa tribu: une famille d’americains emmenée par un étrangère personnage barbu, t-shirt enroulé autour de la tête, baton à la main et semblant vouloir fendre le roc. Il a encore du chemin à faire le pauvre ! D’ailleurs, pour extrapoler, nous ne l’avons jamais vu redescendre…
Enfin ! Après environ cinq heures, nous avons enfin atteint notre objectif, et accompagnés de surcroit ! Nous posons nos glorieux postérieurs fatigués sur une planche et profitons d’une vue aisement qualifiable de démente. Ils nous semblent encore entendre les tintements des marteaux sur les forges, les bruits des flammes dans les hauts-fourneaux, le crissement des roues des chariots sur les rails mal huilés et les gémissements des travailleurs hissant à force d’homme les sacs de cuivre. Le temps,tout comme nous, semble s’être arrêté de par ici.
Une ultime escalade périlleuse nous amène au (vrai) sommet de la montagne, sur une arrête rocheuse d’où la vue devient pour le coup vraiment panoramique et nous permet d’observer le curieux spectacle de l’Alaska livré aux incendies (remember l’intro de la Partie 1 !). Mais nous n’en avons cure car il va falloir penser à redescendre et à se préparer psychologiquement à la soirée, si tant est que nous y arrivons entier…
A suivre dans l’épisode de demain: Une navette particulière, le maloku et un Twister pas normal