Pour ce quatrième volume de « Paroles de… », j’ai longtemps cherché LA personne idoine, sachant que mon critère numéro 1 est avant tout un double ressenti: celui de l’humain et celui du bloggueur.
La semaine dernière est apparu sur ma TimeLine Twitter un nouvel abonné doté d’un nom bien étrange, à forte consonance animalière. Poussé par la curiosité, j’ai donc mené quelques investigations approfondies et, en quelques minutes, j’ai su que je tenais là mon prochain invité.
Il a accepté ma proposition et c’est donc avec une joie non bornée que j’ai passé mon dimanche après-midi à le voir répondre à mes nombreuses questions. Avec patience, humour et recul, il nous livre ici ses impressions de futur tourdumondiste, de papa voyageur et… gnou !
En 6214 mots voici donc Steph’, d’Un monde de Gnous !
La présentation
Bonjour “Les Gnous’ et merci d’avoir accepté de répondre à mes questions ! Pour commencer, un grand classique: qui êtes vous donc ?
Bonjour Cédric et tout d’abord merci pour l’intérêt que tu portes à notre projet “Un Monde de Gnous”, notre tour autour du monde en famille programmé de septembre 2013 à juillet 2014.
Les Gnous, c’est nous : Stéphane, 44 ans à ce jour, consultant en communication de projets liés à l’environnement et au développement durable, Isa, 45 ans, acheteuse, et Nell, 8 ans et demi à ce jour qui fêtera ses 10 ans pendant le périple. Il y a un quatrième mousquetaire, Gaby, 22 ans, étudiant à Centrale Paris ; il ne fera pas partie du voyage mais essaiera de nous rejoindre une fois ses cours de dernière année terminés.
Il y a aussi le chat, Poutine (rien à voir avec Vladimir. On l’a récupéré en revenant d’un voyage au Canada et au Québec et, croyant que c’était une femelle, nous l’avons baptisé du nom de cet excellent plat à base de frites, de fromage en grains et de sauce brune qui remplace avantageusement l’english breakfast chez nos cousins d’outre-atlantique). Les chat n’étant pas un gnou, il restera bien sagement en France.
Etant un grand fan d’animaux, j’ai été immédiatement attiré par le nom de votre projet. Du coup, une question que l’on va surement vous poser à chaque fois: pourquoi « Les Gnous » ?
Ah ! LA question ! Il s’agit d’une histoire vieille de 9 ans maintenant dont l’issue m’a inspirée pour choisir un pseudonyme, un “nom d’artiste” (je m’intéresse à la photographie et je signe mes oeuvres du nom de Stéph le Gnou. J’ai également créé depuis longtemps un blog où je raconte nos différents voyages, blog intitulé Un Monde de Gnou -au singulier- http://gnousdunord.fr en cours de remise à niveau après une perte accidentelle de sa version antérieure).
Bref, une histoire que se déroule un matin brumeux au fond du cratère du Ngoro Ngoro, une des célèbres réserves de Tanzanie.
A peine arrivés au fond du cratère, avec le ranger qui nous servait de guide, nous tombons sur une scène hallucinante : une maroufle (la femelle du gnou) est en train de mettre bas. A peine une centaine de mètres plus loin, en arrière plan, deux lionnes tranquillement allongées regardent la scène d’un air détaché. Avec la brume qui se lève au fond du cratère, la lumière est superbe, la scène digne d’une parution dans le National Geographic. Je saisis mon appareil photo, fais tranquillement mes réglages (il fallait être consciencieux à l’époque : c’était de l’argentique, pas du numérique !), je cadre : la maroufle, le gaou (le petit du gnou) en train de sortir du ventre de sa mère, les deux lionnes à l’arrière, bien visibles !
Nickel !
Je photographie, je photographie. La scène dure environ 10 minutes. J’arrive à 36 photos prises… 37… Il arrive parfois que sur une pellicule 36 poses on puisse faire plus de 36 photos… 38… 39… Doute… Je vérifie… J’avais évidemment oublié de mettre une pellicule dans l’appareil photo !Le temps de recharger, le gaou s’était mis à marcher à s’éloigner déjà aux côtés de sa mère et les deux lionnes s’étaient levées pour partir lentement dans la direction opposée.
En mémoire de cette photo que je ne pourrai jamais montrer à personne, je me suis autoproclamé Stéph le Gnou. Un nom qui connaît des déclinaisons avec la Compagnie des Gnous du Nord (c’est comme ça que je parle de nous sur la toile en général) et aujourd’hui, Un Monde de Gnous, un nom presque logique pour notre nouveau projet !
Le projet: de la naissance à l’existence
Des idées, tout le monde en a. Elles fusent avec des “et si…”, des “Y’a qu’à…”. Et puis un jour, dans la façon d’en lancer une, on se dit que c’est une idée farfelue, mais que c’est une chouette idée et alors on se dit “chiche” ! C’est comme ça que notre projet est né.
Comment vous est venue l’idée d’un tour du monde ?
Des idées, tout le monde en a. Elles fusent avec des “et si…”, des “Y’a qu’à…”. Et puis un jour, dans la façon d’en lancer une, on se dit que c’est une idée farfelue, mais que c’est une chouette idée et alors on se dit “chiche” ! C’est comme ça que notre projet est né.
Le voyage, Isa et moi, nous aimons ça depuis longtemps. Isa voyage régulièrement en Asie (en Chine surtout) pour le travail. Moi, à Madagascar où j’ai vécu quelques temps, dans les îles Grenadines à la voile, un peu partout en Europe du Sud… Avant de nous connaître, nous avions déjà pas mal bourlingué l’un et l’autre et, forcément, une fois que nous nous sommes rencontrés, nos goûts personnels pour le voyage se sont conjugués : New-York, Canada, Tanzanie, Maroc, Hong-Kong, plus récemment la Namibie…
Pourquoi un tour du monde ?
Parce que ce qui nous passionne dans le voyage c’est la découverte de nouveaux paysages, la rencontre avec d’autres gens, d’autres façons de vivre, de penser. C’est cette curiosité qui nous anime. Alors décider de partir voyager pendant “longtemps”, c’est l’occasion d’aller faire un petit tour autour du monde pour visiter, essayer de connaître, de toucher du doigt d’autres lieux, d’autres personnes, d’autres cultures. Une motivation assez classique en définitive !
Et puis, nous partons en famille, avec Nell à qui nous voulons montrer le monde, à qui nous voulons ouvrir les yeux sur ses réalités en insistant sur ce qui est beau, sur ce qui est porteur d’espoir (histoire qu’elle voit autre chose qu’un monde à travers un écran de tablette numérique ou de télévision). C’est bien de prendre du recul par rapport à notre vie quotidienne en France, non ?
De l’idée à la validation, cela doit surement être un processus particulier. Quand (et comment) avez-vous pris conscience que, finalement, ce projet allait exister “pour de vrai” ?
Nous avions évoqué plusieurs fois, comme un rêve, l’idée de partir faire le tour du monde “si on gagne au Loto”. Et début 2012, Isa, lors d’une soirée avec des amis, a lâché qu’elle partirait bien faire un tour du monde. Ce soir là, la façon de le dire avait quelque chose de “différent”. On n’était plus dans la plaisanterie. Il y avait quelque chose de sérieux. On a laissé décanter quelques mois et pendant nos vacances d’été, un matin au petit déjeuner sur la terrasse de notre maison de vacances sur le Bassin d’Arcachon, nous avons remis ça sur le tapis, entre nous, en nous disant “chiche” ! C’est comme ça que tout a commencé !
Au retour des vacances, fin août 2012, Isa a lancé les hostilités en demandant un congé sabbatique à son employeur. A ce moment là, on s’est dit “Ca y est ! C’est parti !”. Je n’ai plus eu qu’à demander mon congé sabbatique à mon tour.
De même, votre profil est relativement atypique. Quelles ont été les réactions de votre entourage proche quand vous leur avez annoncé que vous partiez un an autour du monde ?
Je ne pense pas que notre profil soit atypique. En préparant ce tour autour du monde, nous avons trouvé plein de témoignages, de blogs de familles qui avaient déjà fait le tour du globe, des familles plus ou moins nombreuses, avec des moyens de locomotion plus ou moins variés. Finalement, il y a plus de gens qu’on ne le croît qui se lancent dans ce genre de voyage !
Malgré tout, l’annoncer à l’entourage, aux amis, aux proches, c’est effectivement une sorte d’angoisse. Finalement, c’est assez idiot comme inquiétude car, jusqu’à présent, toutes les réactions ont été super positives ! Celles que nous craignions le plus était celles des grands-parents de Nell. Finalement, ils sont les premiers supporters du projet (et ont déjà prévus de venir nous faire un coucou sur place pendant le périple !).
Et puis il y avait l’annonce aux collègues de boulot : là, il nous a fallu attendre que nos patrons respectifs décident que c’était le “bon moment” pour l’annoncer. Et là encore, l’accueil a été positif (l’important, maintenant, c’est de ne pas saouler nos collègues avec ce projet et de continuer à faire notre job normalement… Ce qui nécessite une sacrée motivation, plus importante que d’habitude car on a vite l’esprit qui s’évade vers les préparatifs du voyage !).
On a forcément à faire avec des questions du genre “C’est super, mais comment vous allez gérer le retour ?”… ou “Et Nell, vous lui en avez parlé ? Elle va être triste de ne plus voir ses copains, non ?”… Encourageant, non ? Mais on fait avec et jusqu’à présent, ça n’entame en rien notre motivation !
Le Tour du Monde
il y a un autre point qui permet de définir, même à gros bords, le parcours : le budget ! Il n’est pas extensible et influe donc sur le choix des destinations et la durée des séjours dans les différents pays
Avez-vous déjà balisé les grandes lignes de votre voyage, en terme de destinations et de durée ?
Réponse : oui !… Dans les grandes lignes !
Plusieurs raisons à cela. Nous partons dans le cadre d’un congé sabbatique (11 mois + 1 mois de congés payés). Il faut donc bien fixer une durée avec au moins une date de départ (puisque pour demander le congé sabbatique, il faut en fixer la date de début et de fin). A l’issue du voyage, il nous faudra revenir à notre “vie d’avant”. Aussi avons-nous décidé de revenir en France au moins deux mois avant de reprendre le travail, histoire de se réaclimater… Donc, départ courant septembre 2013. Retour début juillet 2014.
Ensuite, les destinations, elles sont encore en cours de définition, mais dans les grandes lignes, les pays visités sont connus (un minimum pour obtenir ensuite des devis sur des billets Tour du Monde). Il a fallu choisir (et donc renoncer à d’autres destinations possibles) en se basant sur deux critères essentiels.
Tout d’abord, les envies personnelles de chacun : Isa rêve de Grand Ouest Américain, de contacts avec les habitants de l’Asie du Sud-Est, de grands espace africains ; Nell rêve du zoo de Central Park et du Zoo de San Diego (vous voyez un peu les références !), d’éléphants et de tigres; quant à moi, je rêve de grands paysages, de sites à couper le souffle, j’aurais accepté d’aller n’importe où !
Ensuite, le climat ! En partant du Nord de la France, nous l’avouons, nous aspirons à une année plutôt chaude et ensoleillée. Notre parcours nous l’avons donc construit avec, sous la main, le livre référence “Où et quand partir ?” (de Jean-Noël Darde) histoire de choisir aussi les destination en fonction du temps qu’il devrait faire.
J’oubliais, il y a un autre point qui permet de définir, même à gros bords, le parcours : le budget ! Il n’est pas extensible et influe donc sur le choix des destinations et la durée des séjours dans les différents pays. Nous n’avons plus l’âge, ni l’envie de nous la jouer routards et backpackers. On aspire à un minimum de confort et surtout à prendre le temps ! Il faut donc faire un joyeux mix avec tout ça pour mettre au point le parcours.
Résultat : Nous attaquerons par les Etats-Unis avec un stop à New-York (une bonne semaine pour essayer de mettre la main sur Alex le Lion…) puis San Francisco pour un road-trip d’un mois à travers l’Ouest et la côte californienne. Puis ce sera une escale à Tahiti (ce n’était pas prévu à l’origine, mais le billet Tour du Monde passe par là…
Alors… une semaine à 15 jours au bord des lagons ça se prend !) avant de se rendre au Japon (il faudra qu’on achète des doudounes…), pour voir (une semaine, pas plus), et ensuite à Bangkok, en Thaïlande, d’où nous sillonnerons l’Asie du Sud-Est (Birmanie, Laos, Vietnam, Cambodge, Malaisie, Indonésie). Ça devrait nous occuper 5 ou 6 mois, l’Asie du Sud-Est. Enfin, nous mettrons les voiles pour l’Afrique Australe (Afrique du Sud, peut-être un peu de Botswana et de Namibie) avant de revenir chez nous.
Quels mode de transports allez-vous privilégier ?
Pour passer d’un continent à l’autre, nous allons opter pour un billet Tour du Monde. Des demandes de devis sont encore en cours, mais nous avons déjà une réponse que nous semble tout à fait intéressante !
Sur place, il y aura deux cas de figure : aux Etats-Unis et en Afrique du Sud, nous louerons une voiture. Dans les autres pays, ce sera transports en communs et compagnie, en fonction de ce qu’on trouvera sur place !
Quid de l’hébergement, sachant que vous avez une Pitchoune avec vous ?
Pour l’hébergement, effectivement, avec Nell nous prévoyons de dormir dans des endroits qui présentent un minimum de confort (je dis ça, mais il paraît que certaines auberges de jeunesse proposent des conditions d’hébergement tout à fait honorables !). Il y aura peu-être un critère qui viendra valider un choix : la présence d’une piscine…
Mais le type d’hébergement variera en fonction des opportunités : hôtels, motels, chambres d’hôtes, pensions de famille, locations d’appartements. Il n’est pas question de toile de tente et de nuits à la belle étoile (sauf si il fait trop chaud dans la chambre !).
La préparation
Choisir c’est renoncer. Préparer un voyage à plusieurs, c’est faire des concessions.
Votre projet a cela de particulier que Les gnous voyagent en bande (en famille !). Comment cela se prépare-t’il ?
Un tour du monde en famille, ça se prépare en famille. Chacun apporte sa pierre à la réflexion et vient nourrir le projet. Naturellement, Nell, du haut de ses huit ans, n’a pas grand chose à proposer, mais son amour pour les animaux sauvages nous aide à identifier des destinations et des “trucs à faire” dans les différents pays.
Pour le choix des pays, chacun y va de ses souhaits et à un moment, il faut trancher. Comme je le disais tout à l’heure, choisir c’est renoncer. Préparer un voyage à plusieurs, c’est faire des concessions. Mais ça se passe plutôt bien et il y a comme une répartition naturelle des rôles. Géographe de formation, je suis le roi de l’itinéraire, de la répartition des trucs à voir. Isa, complète le trajet avec ses propres envies et celles de Nell, et veille au grain sur l’impact budgétaire de nos choix !
Ça c’est le côté sympa des préparatifs. Mais il y a les reste : l’école, la maison, la banque, les impôts, les passeports, les vaccins, la voiture, le chat… Plein de trucs à régler et qui prennent pas mal de temps et un peu la tête parfois. Mais il faut régler tout ça avant le départ !
Quelle part chacun prend-il dans ladite préparation ?
Pour faire simple , Isa, c’est le contrôle financier, la validation du parcours détaillé, les relations avec la banque.
Moi, c’est l’organisation détaillée du voyage (dates, villes traversées, moyens de transport envisagés…)… Enfin, ça c’était avant de rencontrer de vrais tourdumondistes qui ont fini de me convaincre que ça ne servait définitivement à rein de faire rentrer un parcours détaillé dans une feuille de calcul Excel.
Alors, c’est un peu le reste,en partage avec Isa : tous les trucs à faire, à organiser avant de partir…
Nell, c’est un avis consultatif. Du moment qu’on peut voir des animaux en vrai, pas de souci !
Tout quitter
Je suppose que vous allez laisser pas mal de choses derrière vous au moment du départ. Comment gérez-vous cela ? Avez-vous pris des dispositions particulières pour en retrouver certaines à votre retour (je pense surtout au logement et au travail !).
Ouhla ! On ne quitte pas tout ! Certains peuvent considérer qu’on prend un risque à partir en voyage autour du monde aussi longtemps, mais c’est un risque très calculé !
Côté travail, Isa et moi retrouvons nos emplois respectifs à notre retour (en tout cas, même niveau, même salaire). C’est déjà un certain confort de se dire que, a priori, si tout va bien en France pendant que nous serons loin, nous devrions retrouver un job.
Côté logement, nous sommes propriétaires d’une petite maison dans Lille que nous comptons louer meublée pendant notre absence et retrouver (en bon état !) à notre retour. De ce côté-là, pas trop d’inquiétude non plus, mais une question : réussirons-nous à la louer sur une durée aussi courte (de septembre à juin… Pas évident !) ?
Pour la gestion des affaires courantes, nous pouvons compter sur nos parents.
Il y a quelques biens dont nous allons débarrasser, notamment nos deux voitures… Ça fait longtemps qu’on se dit qu’on n’a pas forcément besoin de deux véhicules… C’est l’occasion ! On verra au retour si on en rachète ou pas… Parce qu’au retour, on s’attend à être un peu différents, à porter un autre regard sur notre quotidien, sur notre mode de vie… Qui vivra, verra !
Le voyage
Voyager n’est plus de nos jours un acte si anodin. Avez-vous prévu de “thématiser” votre tour du monde dans un sens ou dans l’autre ?
Il n’y a pas de thème à notre voyage… Pas encore… On n’a pas eu la fulgurance, l’idée de génie, la trouvaille du siècle pour faire un tour autour du monde qui soit “différent”. Nous voulons d’abord le vivre pour nous, pour être ensemble, pour prendre le temps de vivre et de profiter.
Ceci étant rien n’est figé. Nous devons, d’ici la fin du mois, rencontrer le futur instituteur de Nell avec qui nous avons déjà évoqué l’idée de monter un projet pédagogique pour que Nell et ses copains de classe puissent être en contact. Rien de concret pour le moment, on doit en parler, mais il y a des choses à faire !
Isa, elle, a très envie d’aller à la rencontre des enfants dans les écoles des différents pays que nous allons traverser. Il y a sans doute là un début de piste pour ce fameux projet à construire avec l’école de Nell !
De même, de nombreuses ressources existent pour voyager “autrement” (2.0). Pensez-vous en avoir l’utilité ?
Il faut que nous le confessions, nous sommes tous un peu “geek” sur les bords dans la famille. Une famille très “connectée”. Et nous comptons bien tirer partie des outils que le web 2.0 nous offre aujourd’hui, que ce soit pour la recherche de logements (je pense à des sites comme airbnb, tripadvisor… et j’en passe !), pour l’organisation de déplacements (skyscanner… et j’en passe !!), pour rester en contact avec nos proches (skype… et j’en passe !!!).
Et, je lis partout que la meilleure façon de voyager “pas cher”, c’est de voyager bien informé ! Pour ça, le web est une mine inépuisable d’infos. Alors pourquoi s’en passer !
Il y aura donc au moins un ordinateur qui sera du voyage ! Un Round-the-World Trip 2.0 !
Les blogs
Avoir un blog, ça nous semblait une bonne solution pour nous ouvrir aux autres (…) Il n’est pas dit que tout le monde au sein de la famille vive le voyage de la même façon, en ai la même perception. En créant ces trois espaces personnels, j’espère qu’au bout du compte la diversités des expressions donnera quelque chose d’intéressant au retour quand on relira nos écrits à froid.
Une question aussi ballote que classique: pourquoi créer un blog ?
Une réponse encore plus ballote : Parce que !…
Parce qu’on veut se la péter grave ! Parce qu’on n’est pas des bolos ! Parce qu’on est branchés !…
Non, en fait, c’est surtout parce que ça nous amuse et ça nous fait plaisir ! On a envie de partager avec ceux qui le souhaitent notre rêve de sa préparation à sa concrétisation. Alors, on a créé ce blog, dédié à l’aventure des Gnous autour du Monde. Il sera un peu la pierre angulaire du dispositif qui permettra de rester en contact avec nous : la porte d’accès à nos “actus”, le liens vers toutes nos identités 2.0 (Facebook, Twitter…).
Et au retour, peut-être l’inspiration nous viendra-t-elle de faire quelque chose avec toute la prose que nous aurons accumulée pendant le voyage. Qui sait… Avoir un blog, ça nous semblait une bonne solution pour nous ouvrir aux autres.
J’ai vraiment été surpris de voir que chacun des gnous possède “son blog”, en plus du “général”. Pourquoi une telle décision ?
C’est vrai que nous disposons tous d’un espace personnel sur le web. Il y a le site générique Un Monde de Gnous qui a vocation a être le carnet de voyage factuel, où nous raconterons, en essayant de ne pas être trop ch… notre périple, ses préparatifs, son déroulement…
Mais nous voyageons en famille ! Nous sommes trois ! Trois et avec des caractères et des personnalités différentes. Chacun d’entre nous a bien l’intention de s’exprimer, à sa façon, sur le web. J’ai donc imaginé un dispositif qui permette à chacun d’avoir son propre espace d’expression pour faire part de ses propres ressentis, sensations (Isa, Nell et Stéph).
Il n’est pas dit que tout le monde au sein de la famille vive le voyage de la même façon, en ai la même perception. En créant ces trois espaces personnels, j’espère qu’au bout du compte la diversités des expressions donnera quelque chose d’intéressant au retour quand on relira nos écrits à froid.
De plus, comme j’ai en tête depuis le début, cette idée de monter un petit projet pédagogique avec l’école de Nell, son espace à elle sera en partie dédiée à ce projet. Et la faire écrire sera un bon exercice régulier de français pour elle !
4 blogs, cela veut dire une potentielle dispersion du contenu. Comment gérez-vous la répartition des informations au sein de ceux-ci ? Existe-il une hierarchie particulière entre eux ?
J’ai déjà répondu dans les grandes lignes à cette question juste avant. Cependant, sur la question de la dispersion des contenus, il y a une petite stratégie (purement personnelle… On mesurera son efficacité à l’usage !). Les “4” blogs sont créés à partir de la même plateforme, sous Tumblr. Le site principal, Un Monde de Gnous, et les 3 espaces “personnels” sont donc “physiquement” liés.
Les univers graphiques sont les mêmes : en passant d’un blog à l’autre, on n’a pas la sensation d’être “sorti” du site. L’arborescence (même si on ne peut pas à proprement parler d’arborescence sous Tumblr) est la même d’un blog à l’autre : accès aux trois autres espaces, quelque soit le blog sur lequel on est, même menu sur les trois blogs (Avant le départ / Le voyage (ça se déploiera ensuite pays par pays) / Les vidéos réalisées par chacun… pas encore certain que cette rubrique soit particulièrement fournie, mais on la prévoit tout de même) / La playliste où seront présentés des sons captés par chacun d’entre nous… (Là aussi on verra bien ce que ça donnera en terme d’alimentation) / Les photos (Dans le blog principal quelques photos de ce qu’on voit tous ; dans les espaces personnels, des photos de ce qui nous “parle” personnellement…).
Les menus sous Tumblr sont “construits” en utilisant un système de tags de chaque post. J’ai donc mis au point un “cahier des charges” du taggage de nos posts (#avant, #pendant #pays #photo #video #music…).
Et puisque nous sommes dans une logique de partage, j’ai créé une page Facebook dédiée au projet ainsi qu’un compte Twitter qui permettent de “recentrer” nos productions vers ces deux réseaux sociaux.
La ligne éditoriale de tout ça n’est pas encore bien fixée, mais on y travaille. Et puis avec le temps on ne désespère pas que ça finisse par prendre forme !
Pourquoi donc Tumblr ? Quels avantages ?
J’ai déjà un blog qui tourne sous WordPress Gnous du Nord que je suis en train de “refaire” après que mon ancien hébergeur ait décidé unilattéralement et sans prévenir de supprimer purement et simplement mon ancien blog (qui tournait aussi sous WordPress).Ca m’amuse de le mettre en ligne et de l’alimenter quand j’ai 5mn.Mais je trouve qu’à manipuler au quoptidien, ce n’est pas d’une facilité extrême.
Or, Isa et Nell sont un peu hermétiques aux questions d’administration de blog. Il me fallait donc trouver une solution la plus simple possible, où elles n’auraient aucune difficulté à s’exprimer. C’est en discutant avec deux amis, pros du pot (ils sont co-directeurs d’une boîte de web), que j’ai fait la connaissance de Tumblr : la simplicité de mise en ligne des contributions m’a tout de suite séduit. Nell a déjà pigé comment ça fonctionnait…
C’est dire à quel point le principe est simple et accessible à tous et surtout à ceux qui n’y entrave rien à la programmation, au langage html et autre css… Des gros boutons avec de grosses icônes claires (je veux rédiger un texte, je veux mettre en ligne des photos, une vidéo, du son, un lien… je clique, je remplis les champs et le tour est joué !), la possibilité de créer plusieurs “sous-blogs” à partir d’un blog principal, le compromis entre blog traditionnel et réseau social…
Bref, Tumblr m’a convaincu.
Il a fallu se creuser deux minutes les méninges pour trouver comment mettre en place une petite arborescence, deux minutes de plus pour paramétrer les fonctionnalités de partage (pour pointer les productions vers la page Facebook et le compte Twitter). J’ai juste dû demander de l’aide à un des deux pros du web pour qu’il modifie le look des outils de partage vers les réseaux sociaux du thème de base… Ça faisait vraiment trop smarties à l’origine. Il y a encore une ou deux pétouilles à régler, mais on touche le bout !
Si vous deviez conseiller des sites pour préparer un Tour du Monde ?
Difficile de faire un choix tellement il existe de ressources sur le web. Et il y a à prendre et à jeter ! Il y en a quand même un ou deux que je peux citer ici :
Nous sommes membres d’Aventure Au Bout du Monde et j’avoue que c’est une ressource dont j’use et abuse régulièrement. Leur site ABM.fr propose des dossiers, un forum, plein de trucs et astuces, et permet d’entrer en contact avec d’autres voyageurs au long cours.
Je fais une parenthèse : nous sommes allés au Festival des Globetrotters organisé par ABM à Massy et c’est là un rendez-vous que je conseillerais volontiers à tous ceux qui veulent se lancer dans un tour du monde : c’est l’occasion de croiser plein de gens qui en reviennent et rien ne vaut l’échange en direct avec eux.
Pour rêver en image et nous inspirer, nous aimons beaucoup le site Vizéo d’Alex qui a partagé son tour du monde sur un blog tout en vidéo (avec un vrai coup de coeur pour la vidéo de son tour du monde “en 5mn” qu’on se regarde régulièrement quand on a besoin de se redonner un peu de pêche :
[youtube JG209sKxjoY]Sinon, j’ai une liste assez longue de blogs de familles ou de voyageurs individuels au long cours dans lesquels on va piocher les “bons plans”, idées de visites pour alimenter notre ToDo List, adresses, trucs et astuces, une liste tout aussi longues de sites “ressources” pour l’organisation logistique (sites pour trouver des hébergements, des vols pas chers, des locations de voitures…), de sites d’informations par pays traversés (blogs spécialisés, sites officiels des offices de tourismes locaux, site du ministère des affaires étrangères dédié aux voyageurs finalement assez riche en infos diverses et variées… Google est mon ami !
La présence numérique du Blog
J’aime assez l’idée que notre aventure fasse aussi voyager des gens qui ne peuvent le faire qu’en restant chez eux et en rêvant grâce à ce que d’autres leur racontent. Tout le monde n’a pas la chance, ni l’envie de voyager à l’autre bout du monde, mais plein de gens aiment s’évader grâce aux témoignages d’autres.
A ce jour, les Gnous possèdent déjà une identité numérique et visuelle forte (logo, carte de visite…). Pourquoi cette démarche ?
Je ne sais pas si notre présence en tant que Un Monde de Gnous est forte ou non. Tout ce dispositif web vient de se mettre en place tout récemment. Le web et les réseaux sociaux, je suis tombé dedans à cause d’une autre passion, celle de la photographie. Je la pratique en tant qu’amateur, membre et animateur d’un forum dédié. C’est ce goût pour la photo qui m’a amené à “créer” ce “personnage” de Stéph le Gnou, nom que j’utilisais pour “signer” mes photos… par jeu (et puis pour flatter un peu mon ego… On est tous en quête d’une certaine reconnaissance de la part de nos pairs… lol… mdr… etc.).
Je me suis créé un profil Facebook au nom de Stéph le Gnou pour causer photo et me connecter avec d’autres gens partageant cette passion, il y a déjà longtemps. Puis ça a été un compte Twitter Steph_le_Gnou aujourd’hui suivi par plus de 1.400 personnes où je relaie de l’info sur la photo.
Ces outils, je les connais donc un peu et c’est tout naturellement que je me suis dit qu’il fallait créer des comptes dédiés, toujours dans cette perspective de partager avec le plus grand nombre. J’aime assez l’idée que notre aventure fasse aussi voyager des gens qui ne peuvent le faire qu’en restant chez eux et en rêvant grâce à ce que d’autres leur racontent. Tout le monde n’a pas la chance, ni l’envie de voyager à l’autre bout du monde, mais plein de gens aiment s’évader grâce aux témoignages d’autres.
Du coup, c’est ma déformation professionnelle qui a pris le manche : on a parlé de “dispersion” de l’information. Un des meilleurs moyens de l’éviter, c’est de construire un univers graphique qui puisse être décliné sur tous les supports sur lesquels on s’exprime. Voilà comment on crée un logo, 4 blogs interconnectés… puis une carte de visite (parce que mine de rien, on a quand même 6 adresses “utiles” à donner aux gens qui voudraient rester en contact avec nous).
Cette présence (forte) a aussi un rôle qui peut s’avérer utile pendant notre voyage. En effet, nous allons utiliser des outils web comme airbnb par exemple pour trouver des endroits où dormir. Ces sites très “sociaux” permettent de se baser sur les commentaires des internautes pour voir si tel ou tel hôte est sérieux ou non. Mais je me mets deux secondes à la place de la personne qui propose de nous héberger : elle a sans doute aussi envie de savoir à qui elle va avoir à faire. le fait d’être présents sur le web, d’avoir une réelle identité numérique bien marquée peut participer à la rassurer.
La visibilité est importante de nos jours. Sur quelles plate-forme sociales êtes-vous présents ? En avez-vous une préférée ?
Est-ce qu’il est important d’être visible aujourd’hui… ?
Je ne sais pas. On l’est de toute façon même sans le vouloir. Des traces sur le net on en laisse tous les jours. Nous le sommes, nous, parce que nous aimons bien ça, parce que ça nous amuse, parce que ça nous permet d’être en veille sur des sujets qui nous intéresse en étant en contact avec des gens qui s’intéressent aux mêmes choses que nous.
A titre personnel, Isa et moi avons nos propres profils Facebook. J’ai également une page Facebook dédiée à mes photos qui fonctionne un peu sur le principe “un jour, une photo”. J’ai également un compte Twitter où je cause photo, un compte Flickr, un compte 500px, un compte Pinterest… Et sans doute d’autres comptes à droite à gauche que j’ai dû oublier et qu’il faudra que je songe à supprimer un jour ou l’autre.
Pour le voyage, il y a des comptes dédiés sur Facebook et Twitter. Pour les photos, j’utiliserai mon compte Flickr. Et pour la communication, on fera appel à nos comptes Skype, mais ce sera surtout pour les contacts avec la famille et les aminches !
Je n’en ai pas de “préférée” : disons que Facebook c’est plutôt pour la visibilité, Twitter et Pinterest pour la veille, le reste pour partager les photos.
Ce n’est pas un réseau social mais un outil 2.0 fort utile : nous avons créé un compte Hubic (développé par OVH). C’est un peu le même principe qu’une Dropbox. Ça va nous permettre d’emmener avec nous, grâce à une simple connection à Internet, une copie de tous nos papiers utiles au voyage (passeports, billets d’avions, carnets de vaccination, assurances, factures… au cas où… scan de pages de guides de voyages qui nous intéressent plutôt que de se trimbaler avec plein de bouquins dans les sacs). Ça va surtout nous permettre de sauvegarder en ligne toutes nos photos et autres souvenirs. Ça, ça va être mon outil préféré !
Voyager avec un enfant
Nell, il lui faut trente secondes montre en main pour se faire une nouvelle copine, même si elle ne parle pas la langue !
J’ai longtemps travailler en colonie de vacances, dirigeant des séjours itinérant à l’étranger avec des groupes donc je sais que ce n’est souvent pas une sinécure et c’est pourquoi je suis très intéressé par cet aspect de votre voyage !
Un nouveau point commun ! J’ai longtemps été animateur en colonies de vacances et dirigeant de séjours ! Les mômes des autres ne me font pas peur… Ma fille… C’est une autre histoire !
Comment Nell ressent-elle le futur ? Excitation, joie, peine ?
Nell, c’est un chouette petit numéro…
Elle est pétillante, facile à vivre, enjouée. Ca prend un peu de temps pour comprendre ce qui se passe, mais petit à petit, elle prend conscience de l’aventure qui se profile. Au début, c’était “ok, on part longtemps mais pendant les grandes vacances parce qu’après je veux retourner voir mes copines à l’école !”.
Maintenant, elle commence à piger que ça va durer un peu plus longtemps que les grandes vacances, que c’est papa et maman qui vont faire l’école… Mais elle prend tout ça avec philosophie. Elle commence à négocier le nombre de doudous qu’il va être raisonnablement possible d’emmener, elle se renseigne sur ce qu’elle va avoir à porter (un sacs à dos à roulettes ? Génial !!!).
On s’attend à ce qu’il y ait un moment où elle nous fasse un sketch à cause de ses deux grandes copines qu’elle ne va plus voir pendant des mois : “Ca va être horrible !!!”. Mais pour le moment, ce n’est ni de la joie, ni de la peine, ni quoi que ce soit… C’est de la coolitude à l’état pur !
Est-elle partie prenante du projet ?
En tout cas, elle est partante pour voyager ! On l’a déjà emmenée avec nous au Maroc : sa première fois en avion… Elle aime ! Il y a deux ans, nous avons fait un test “grandeur nature” en allant pendant deux semaines, en 4×4 sillonner les pistes des grands espaces namibiens : Elle a a-do-ré !… Parce qu’il y a pleins d’animaux à voir ! On a tout intérêt à en mettre au programme !
Nell, il lui faut trente secondes montre en main pour se faire une nouvelle copine, même si elle ne parle pas la langue !
L’une des questions qui va souvent revenir est “Et l’école alors ?”. Donc allez-vous l’instruire vous-même (ça s’est déjà vu) ? Vous orienter vers la correspondance ?
Non seulement la question va souvent revenir, mais elle revient déjà fort souvent ! D’ailleurs les “sceptiques” par rapport à notre projet attaquent toujours par ce biais : “Vous avez pensé à Nell ? Comment vous allez faire pour l’école ?”… ben oui… On y a un peu pensé.
Nous avons choisi de partir pendant son année de CM1 pour deux raisons: la première, c’est qu’on voulait qu’à notre retour Nell puisse retrouver ses copains-copines en CM2 avant d’attaquer le collège. L’autre raison, c’est que le programme scolaire nous paraît encore assez facilement gérable.
Les choses se mettent en place : nous avons prévenu la directrice de l’école, eu un premier contact avec son futur instit’ (qui ne sont pas inquiets sur les capacités de Nell à suivre une instruction loin des bancs de la classe), nous avons fait un courrier à l’inspectrice d’académie (nous attendons une réponse…). L’idée est d’assurer nous-mêmes l’enseignement, si possible en se passant des services du CNED. Plusieurs témoignages en ce sens nous ont convaincu que c’était tout à fait envisageable à cet âge là.
On doit encore en discuter, notamment avec les enseignants, mais je pense qu’on va trouver un terrain d’entente. Et le projet qu’on cherche à monter avec l’instituteur participera à l’enseignement de Nell et à son évaluation. Nous pourrons en dire plus, plus tard.
Ca reste encore un point sensible à régler. Nous ne voulons pas compromettre la scolarité de notre fille. Encore une fois, ça nous semble gérable !
Le mot de la fin
Merci donc à vous d’avoir accepté de vous confier aussi longuement et intensivement sur ce beau et ambitieux projet ! Afin de respecter la “tradition”: Un mot pour conclure ?
Je me rends compte que j’ai été bavard… Alors pour conclure, je vais faire court et reprendre la citation que j’ai utilisée pour lancer le premier post sur le blog Un Monde de Gnous.
C’est une phrase de Jacques Brel. Il a dit :
“Ce qu’il y a de difficile, pour un homme qui habiterait Vilvoorde et qui voudrait aller à Hong-Kong, ça n’est pas d’aller à Hong-Kong, c’est de quitter Vilvoorde.”
Puisse cette réflexion inspirer ceux qui hésitent à aller jeter un oeil pour voir comment c’est ailleurs !
Et encore merci, Cédric