Plongée à Boboland

Je continue encore et toujours à explorer ma ville et découvre, au fur et à mesure des mes errances nocturnes, de nouveaux lieux où se font et défont les nouvelles tendances culturelles, où l’agitation cérébrale rejoint les performeurs légèrement parasitaires, les défaiseurs de structuralité, les dépéceurs d’intemporalité et autres assimilés (références des italiques disponible sur demande).

Je me suis donc retrouvé hier soir, dans le cadre de l’anniversaire d’une certaine Basque, quelque part aux alentours d’Oberkampf la bien nommée en plein coeur du quartier Bobo de la capitale.

Une foule exotique, mêlant artistiquement quelques artistes à béret, des blacks dreadeux et sapeurs ni reproches, des groupes de donzelles, quelques habitués largement sexagénaires, des costards-cravates un peu paumés et beaucoup de verres mélangés, sans propriétaires désignés.

Jusque là, rien de bien surprenant ni d’offusquant en soi. J’ai échangé quelques mots sur le Yukon avec l’un, parlé du CE d’Air France avec l’autre, plaisanté avec la charmante serveuse, rigolé avec le Barman autonominé et ainsi de suite.

Non, le problème est apparu lorsque nous avons bougé dans le seul lieu semblant ouvert après deux heures: le QG (pour Quartier Général hein…).

Et là, une fois introduits dans l’Antre, stupeur et tremblements:

Prix du demi après 1.45: 6€
Prix de la pinte: 10 €.

Laissons le temps à l’information d’arriver jusqu’aux neurones grévistes.

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Ouch, bobo, malatête, malolarfeuille, malapartout.

Grand silence intérieur en dépit du bordel ambiant, rapide coup d’œil circulaire pour appréhender l’espace ambiant et excursion aussi rapide que compliquée vers l’opposé du rade/bar/boite de nuit pour s”éloigner de la source potentielle de déprime budgétaire.

Plus de rien de folklorique à noter dans les deux heures ayant suivi, en-dehors des habituels rapaces de la nuit, errants en bande à la recherche de jeunes filles solitaires, des bandes de petits jeunes à peine majeurs s’envoyant des tournées à 120 euros et des bourrées vidant tripes et boyaux dans les lieux d’aisances.

La conclusion de cette virée d’un samedi soir ?

La nuit se meurt à Paris, c’est sur,  mais peut-être faut-il chercher ailleurs les raisons de cela…