L'Ain

L’Ain en famille : un week-end entre la Dombes, Pérouges et le Bugey.

L’Ain en famille, c’est une idée qui se balade dans nos têtes depuis quelques temps. Descendre avec mon fils depuis Amiens pour retrouver Papy là-bas, entre Lyon, Genève, Nantua et Oyonnax. Retrouver nos habitudes de voyages à trois, comme déjà vécues dans le Vercors ou l’Ardèche. Et puis, surtout, découvrir de nouveaux coins de France comme la Dombes, Pérouges et le Bugey. Alors, au travers de petites ruelles médiévales, d’une séance de dessin ou depuis le sommet d’un donjon : trois, deux, Ain, c’est parti, nous voilà en week-end : une journée et demie dans la Dombes, une journée et demie entre Pérouges et Bugey : trois jours dans l’Ain, en famille.

Cela se trouve où, la Dombes, Pérouges et le Bugey ?

La position de l'Ain

La Dombes, d’eau en Oh !

La Dombes, c’est un territoire pluriel, pastoral et champêtre, qui fleure bon la France rurale, les petits villages de charme et l’autrefois au goût d’aujourd’hui. C’est aussi une terre aquatique, une terre où les étangs dépassent le millier et où le lien avec l’eau se fait depuis toujours. Choisir la Dombes, c’est donc se décider pour l’Ain en famille façon activités extérieures, plein air et surprises au détour des routes. Au programme de la première moitié de ce week-end : découvrir la cité de Chatillon-sur-Chalaronne, aider Physalis à s’évader et aller dessiner au bord d’un étang !

Visiter Chatillon-en-Chalaronne en famille

De Châtillon-en-Chalaronne, je ne connaissais rien, ni de son patrimoine, ni de ses personnages historiques, de ses spécialités culinaires ou encore de ses super activités pour les familles. Je ne savais pas non plus que cette petite commune de 5000 habitants (environ) était labellisée « Plus beaux détours de France » ni que nous allions y passer une super après-midi à essayer d’aider Physalis à s’évader . Sans parler de l’incroyable histoire de celle qui fut la première femme à faire le tour du monde !

Découvrir en aidant Physalis, l’héroïne chatillonnaise.

L’histoire se déroule en 1766 et tourne autour de Physalis, une jeune fille passionnée de botanique que son père a bien plus envie de voir entrer au Couvent des Ursulines (pour devenir religieuse) que d’aller identifier des herbes (à l’autre bout du monde aux côtés de Philibert Commerson et de sa compagne Jeanne Barret). C’est donc à la veille où ce funeste projet est sensé se dérouler que vous intervenez afin de permettre à Physalis de s’enfuir de Châtillon-en-Chalaronne et d’aller embrasser son destin.

Pour ce faire, préparez-vous à parcourir la cité l’œil aux aguets, les neurones affutés et en collaborant tous ensemble puisque ce jeu est voulu autant familial qu’intergénérationnel. Cela veut dire que tous les membres de la famille sont concernés par la résolution des énigmes (et pas seulement les enfants). Et, sans rien vous divulgâcher du plaisir à venir qui vous attend, vous allez marcher, sentir, observer, annoter, calculer pour aider Physalis, le tout en découvrant les différentes facettes de Châtillon-en-Chalaronnes, depuis les Halles jusqu’au pont fleuri en passant par le château et les (toutes) petites ruelles !

Nous avons BEAUCOUP apprécié le cheminement et les différentes énigmes proposées tout au long du déroulé du jeu. Ce n’est pas redondant, c’est varié, amusant et ludique. Et, cerise sur le gâteau, même le Papy a appris des choses nouvelles (et a ainsi pu lâcher quelques « Ah bon » rituels).

Découvrir l’Hôtel Dieu (et ses musées) avec une visite costumée

Visiter des musées, c’est bien. Visiter des musées avec un guide, c’est mieux. Visiter des musées avec une guide costumée, c’est le meilleur. Et, en l’occurrence, à Châtillon-sur-Chalaronne, le meilleur est la routine ! C’est ainsi que, grâce à Eolia (et son habit typique bressan du XIXème siècle), nous avons pu visiter l’Hôtel Dieu, son jardin des simples mais aussi sa chapelle et son Apothicairerie. Ca a d’ailleurs été un moment assez spécial de pouvoir comparer les pharmacopées d’hier et d’aujourd’hui, sous le regard fortement suspicieux de Fils (et les anecdotes amusées de Papy, qui est un puits de récits inépuisable) et celui langoureux d’un chat du coin perdu (mais pas trop) dans la vaste demeure !

La visite peut également inclure le musée vivant « Châtillonnais en 1900« , qui offre un saisissant voyage dans le temps (et permet de se rendre compte à quel point le monde a changé en seulement cent ans, c’est juste fou en fait).

Dessiner et apprendre, avec Diane et Orianne

Un moment vraiment unique, de connivence, d’apprentissage, de rires et d’art : c’est ainsi que pourraient se résumer ces précieuses heures passées aux côtés de Diane et Orianne, dans le cadre de l’atelier La Dombes se dessine. L’idée d’icelui est fort simple : observer, avec Diane, les oiseaux puis, avec Orianne, les dessiner, le tout du côté de l’étang de Prêle (où se déroule le second jeu de Physalis).

Il faut dire les choses comme elles sont : en-dehors d’une courte période où je me suis passionné pour les tutos Youtube de dessin, je n’ai quasiment jamais touché un crayon par plaisir. Fils, de son côté, griffonne dans tous les sens tandis que Papy, pragmatique devant l’Eternel, dessine des perspectives parfaites dans une rigueur toute géométrique. Autrement dit, à nous trois, nous formons le trio artistique le plus hétérogène qu’il soit et ce n’était pas gagné du tout de réussir à nous faire travailler créer de concert.

Or, il y a un élément que je n’avais pas pris en compte, c’était Orianne. Orianne la souriante, la bienveillante, la positive qui irradie de bonheur et de bons conseils et qui a su nous guider avec adresse et humour tout au long de ce chemin. Avec patience et didactisme, elle illustre littéralement, sous nos yeux et sur son support, ce qu’elle entend faire, ce qu’il faudrait que nous fassions avec nos envies et nos moyens. Très important : Orianne fait faire, laisse faire mais ne fait pas à la place de : elle donne un cadre d’expression, des façons de, mais chacun ensuite s’approprie cela à sa façon, avec son ressenti et son talent propre. Et c’est génial. Génial de voir le Papy concentré sur ses roseaux, de voir Titi tirer la langue et chercher ses bouts de fusains, d’échanger, de discuter, de voir nos piafs prendre forme pour de vrai, cercle après cercle, ombre après ombre, trait après trait.

A côté de tout ce travail de création, il y a les interventions de Diane, qui retrace l’histoire de la Dombes, de ces étangs et de la pêche qui se pratique ici depuis que les moines ont décidé de transformer les marécages en outil de production(s). Elle explique le thou (une vanne pour vider l’étang), le bief (l’endroit le plus profond où se rassemblent les poissons), les arvaux (des épuisettes) et la gruyère (une table de tri). Elle rend accessible et compréhensible une pratique méconnue, raconte l’évolage et l’assec (le fait de remplir ou vider un étang). Et le tout sans oublier de présenter les différentes espèces de volatiles qui passent ici et là, que ce soit avec des jumelles au bord de l’étang ou depuis l’abri dédié.

Bref, honnêtement et objectivement, cette session de dessin et observation avec Diane et Orianne a été l’une des meilleures activités familiales que j’ai vécu depuis que je tiens ce blog (et que je voyage avec mon Fils). C’est dire si je vous la recommande !

La Dombes en famille, c’est aussi…

Se balader dans les petites rues de Châtillon-sur-Chalaronne et découvrir que le relieur explique son travail dans sa vitrine. Voir Fils prendre les commandes de l’après-midi tout en expliquant à Papy comment il faut résoudre les énigmes. Voir ledit Papy hocher la tête pas totalement convaincu. Papy au volant qui jette un regard dédaigneux sur Maps avant d’admettre que oui, certes, il fallait en effet aller à droite. Un château qui déboule sans prévenir et des oiseaux, des oiseaux et encore des oiseaux, partout. Une belle aire de jeux et le musée du train miniature. Des retrouvailles, un papy sur le quai d’une gare et deux fils heureux de le retrouver, l’un version Papa et l’autre façon grand-père. Des moments précieux, à trois.

La Dombes façon pratique

Venir dans la Dombes et s’y déplacer

Pour un week-end dans l’Ain en famille, la Dombes est un excellent terrain d’aventures, facilement accessible en train depuis Paris via Lyon puis un TER jusqu’à (par exemple) Villars-les-Dombes. Ensuite, et même si la possession d’une voiture peut être recommandée, il est possible de circuler en utilisant (encore) le train ou les lignes de bus locales.

Où manger à Chatillon-en-Chalaronne, dans la Dombes ?

Plusieurs options possibles pour (bien) manger en famille dans la Dombes, que ce soit pour les amateurs de poisson ou de grenouilles (une aventure culinaire que Fils n’a même pas voulu envisager).

Nous avons ainsi eu le plaisir de faire ripaille de la long de la Chalaronne, à la Gourmandine. Au programme des réjouissances, dans ce restaurant ô combien idéalement situé : un service souriant et efficace, une carte qui fait la part belle aux produits locaux et un menu enfant à 12€ où les aiguillettes de poulet (crunchies !) s’en viennent avec une belle sauce à la crème (et de bonnes pommes de terre sautées). Et une boule de glace. Idéal pendant que les plus vieux se font plaisir avec un suprême, des profiteroles ou autres truites et quenelles de carpes !

Si vous êtes plutôt du genre à préférer l’achat de produits locaux pour vos repas, une adresse spéciale à vous glisser : La Marande (240 avenue Clément Desormes), une mine d’or absolue où se ravitailler en viande, fruits, légumes, gâteaux et boissons. On ne fait pas plus frais (ni plus local, en fait). La ville propose également des marchés (dont certains sous les remarquables Halles) où faire bombance !

Où dormir dans la Dombes ?

Entre vaches et soleil couchant, nous avons eu le plaisir de dormir un petit coin de paradis d’un calme absolu : le Petit Bessay. Grand, bien équipé et avec un petit-déjeuner comme il faut, c’est un très bon plan pour les couples et familles, à 64€ la nuit pour deux personnes (avec une piscine de surcroît).

Prolongez votre week-end dans la Dombes

La Dombes a bien des choses à offrir à qui veut prendre le temps de la découvrir, sans se presser ni stresser. Vous pourrez par exemple à aller découvrir le Parc des Oiseaux ou l’Abbaye Notre-Dame des Dombes (avec ses vaches, son fromage et même sa confiserie). Tout est à retrouver sur le portail Dombes Tourisme !

De Pérouges jusqu’au Bugey: l’aincroyable

De l’aquatique au montagneux, de l’horizontal au vertical : le passage entre les Dombes et Pérouges-Bugey est comme une transmission, un subtil décalage entre deux univers aux antipodes l’un de l’autre mais qui appartiennent à la même dimension, au même espace-temps. Et de cette bizarre polarité nait une exceptionnelle complémentarité, qui permet à un week-end dans l’Ain en famille d’être surprenant, atypique, dépaysant et magnifique ! Pour cette seconde moitié de séjour, nous allons découvrir une cité, escalader des arbres, retrouver une recette volée et saluer un château-fort !

Pérouges, la perle médiévale

Pérouges, c’est le genre de découvertes qui me fait dire, après une demie-journée de balades, qu’une vie entière ne peut pas suffire pour explorer entièrement (ou prétendre connaitre vraiment bien) la France. Comment, à 42 ans bien tassés, ai-je pu ignorer aussi longtemps l’existence de cette cité médiévale incroyablement pittoresque, certes touristique mais qui offre de beaux coins de solitude, accessible sans voiture ? De ruelles en ruelles, d’un mariage à une boulangerie, d’une tarte à une autre, d’un sourire à des photos, ces heures pérougiennes ont été intenses, ludiques, émerveillées et interrogatrices. Pavées de bonnes intentions et d’anecdotes, de lumières et de surprises. Alors, pour un week-end dans l’Ain en famille, ne réfléchissez pas : direction Pérouges !

Explorer Pérouges en jouant en famille

Les pérougiens et pérougiennes ont un grave souci : ils se sont fait dérober la recette de la tarte locale par un espion. Dès lors, il n’est plus possible de servir ce plat emblématique aux visiteurs. Il faut donc retrouver ladite recette (et sans attendre) à l’aide d’indices et d’énigmes disséminées dans le village tout entier : c’est CODE PEROUGES et c’est franchement génial !

Conçu pour être réalisé en famille, Code Pérouges permet de découvrir le patrimoine de la cité sous toutes ses facettes, sans s’ennuyer et en se renouvelant. Il est facile d’accès, ne présente aucune difficulté de compréhension et vraiment destiné à tous (et on a vu des couples sans enfants le faire) à partir de 8 ans. Il existe deux autres livrets du même acabit, pour les 3-6 ans et les 7-11 ans, aux côtés de Georgie et Gina !

Aller à Pérouges sans voiture

Envie de découvrir Pérouges la belle, Pérouges la médiévale, Pérouges la séduisante durant votre week-end dans l’Ain en famille mais sans voiture ? Aucun souci puisqu’il suffit de prendre un TER jusqu’à Meximieux puis, de la gare, de marcher environ 25 minutes (pour 1,7 kilomètre) pour arriver à pieds aux portes de la cité ! Autrement dit, cela veut dire que Pérouges se trouve à environ trois heures porte à porte de Paris (et à quinze minutes de Lyon).

Où manger à Pérouges ?

Beaucoup de belles adresses à Pérouges dont celle-ci, que nous avons testé et avons donc le plaisir de vous recommander: le Relais de la Tour ! Bien placé juste en face du tilleur de la Libération (un vieil, très vieil arbre), une adresse au service efficace et souriant qui propose quelques belles spécialités et des buffets à volonté plutôt bien garnis (notamment en tarte de Pérouges et en sauce au chocolat). Le menu enfant est à 10€70, avec buffet d’entrée (ou jambon à l’os). Papy a semblé d’autre part particulièrement apprécier sa Pérougeoise (qui est une gratinée avec émincé de poulet, du bleu de besse et d’autres choses).

Là-haut, le château des Allymes

C’est un château haut perché, là-haut, au-dessus d’Ambérieu. On y accède par une petite route qui serpente dans la montagne, étirant paresseusement ses virages jusqu’à ce hameau sis sur le chemin de Compostelle. On gare donc la voiture avant de finir la dernière centaine de mètres à son rythme, sans se stresser ni se presser. Titi court devant, Papy trottine et je fais des allers sans retours entre les deux.

Il est beau ce château. Fort, solide, massif. Une tour qui se dévoile petit à petit et un sentier qui force presque à faire le tour pour mieux le voir, l’appréhender, le saisir. L’intérieur n’est pas en reste, entre maquettes, reconstitution en jouets de scène historiques et vues panoramiques depuis le sommet de la tour ronde, qui a des petits airs d’Orthanc (sans Saroumane cependant).

Ici aussi, chacun avance à son rythme de salle en salle, de couloirs en couloirs. On observe, on regarde, on se penche pour mieux voir, apercevoir. Se dire qu’il est beau, ce pays de Bugey, qu’elles sont belles ces montagnes et ces forêts. Et qu’il est dommage de déjà devoir repartir, redescendre, s’en aller vers la gare. Tant pis, il est temps (ou étang, comme ils disent dans la Dombes) : au revoir les Allymes !

S’envoyer en l’air (dans les arbres)

L’accrobranche en famille, c’est une activité que nous avions testé dans l’Yonne, avec une bien simple conclusion : c’est génial. Ce qui encore plus génial, c’est qu’en grandissant, Fils prend de plus en plus confiance et ose s’aventurer sur des parcours qu’il regardait avec autant de méfiance que de suspicion dans le passé. Et cela nous permet donc de partager des moments tous les deux sur lesdits parcours, hauts perchés et bien rigolards, entre deux tyroliennes empruntés à coup de « C’est que j’appelle de l’accrobraaaaaaaaanche, youpi ».

Evidemment, depuis le sol et le nez plongé dans son Libé de toujours, le papy daigne lever les yeux vers les arbres pour voir sa progéniture le saluer avec moult sourires, sachant que ladite progéniture (moi donc) vient de se lancer sur un parcours légèrement physique, qui se conclut par un saut dans le vide en s’accrochant à une corde à nœuds dans l’espoir d’aller se rattraper dans le filet en face. J’avoue que j’ai profité d’être seul sur cet obstacle pour bien prendre le temps de me décider avant de décider que YOLO, lets go. Et de le réussir. Et Titi, pendant ce temps ? On l’a retrouvé sur des parcours dédiés à sa taille et son âge. Bondissant comme un cabri, escaladant comme un écureuil et heureux comme seuls savent l’être des enfants de 9 ans !

Instantanés familiaux du Bugey

Titi qui se lance, part, repart, fait demi-tour avant d’y aller pour de bon : le choix d’un parcours d’accrobranche peut être délicat. Papy qui chemine façon diésel, jamais stressé, rarement pressé. Pérouges et ses tartes. Les tartes de Pérouges au buffet du restaurant. Titi aux anges de pouvoir aller à volonté auxdits buffets. Papy qui pique du nez entre deux plats : sa façon de recharger ses batteries. Titi qui joue au foot avec les potes d’un instant. La boulangère pérougienne qui installe sa vitrine juste pour moi (et fait le bonheur des clients suivants). Nous trois, ici.

Le Bugey version pratique

Venir dans le Bugey et s’y déplacer

Tout comme la Dombes, aucun souci pour rejoindre le Bugey, Pérouges et la gare d’Ambérieu-en-Bugey depuis Lyon (environ 20 minutes de TER et 10€80) et Paris (moins de trois heures avec une correspondance chez les Gones). Une fois sur place, le réseau local de bus et les TER permettent de se déplacer sans souci, en gardant cependant en tête qu’avoir son propre véhicule n’est pas forcément une mauvaise idée pour accéder à certains sites. Et sinon, à Ambérieu-en-Bugey, si vous aimez le street-art, allez faire un tour dans le tunnel qui dessert les quais !

Où manger en famille dans le Bugey ?

Beaucoup (mais vraiment beaucoup) de belles adresses pour manger en famille dans le Bugey pendant un week-end en famille dans l’Ain. Parmi icelles, deux que nous avons eu plaisir d’essayer et dont nous sommes ressortis heureux, repus et amoureux de la cuisine juste dégustée !

La première de ces deux adresses est Au goût du Jour à Meximieux, un lieu chaleureux où nous avons été accueilli avec sourire et gentillesse (tout comme tous les autres clients de ce soir-là et ils furent nombreux vu