Caen, c’est maintenant !

Caen ?
Oui, Caen.

Chef-lieu du Calvados, Caen se trouvait être sur la route du retour, quelque part entre le Perche, que nous quittions et Amiens, où nous allions. Alors, plutôt que de tracer une ligne au cordeau, d’une rectitude vide de surprises, pourquoi donc ne pas en profiter pour s’offrir le luxe d’un détour, l’avidité d’une courbe, le plaisir d’une étape imprévue ? C’est ce qui fut fait, pendant trois jours. Nous avons ainsi pu, en famille, explorer la ville, sillonner ses artères, déguster un crépuscule d’anthologie depuis le château mais aussi nous aventurer ici et là, pour un voyage pluriel où nos pas sont passés d’un village viking à un bunker allemand via un chenal maritime et une sortie en mer. Bref, nous avons exploré Caen-la-Mer, Ouistreham-la-Terre et appris à aimer ce petit bout de France riche de promesses, de découvertes et d’inattendus. Alors, venez : nous partons ensemble à Caen, en famille !

Incipit voyageur

De 94 à 22, cela fait 28.

C’était en 1994, l’année du cinquantenaire du Débarquement.

J’avais 13 ans et, pendant quelques jours, avec mon père, nous avions parcouru la Normandie, sur les traces des combats d’hier. Omaha Beach, la Pointe du Hoc et, un petit peu, Caen. Je me souviens d’explications techniques sur la réalisation des ponts, de visites de bunkers, de musées perdus dans la campagne, d’une tête paternelle piquée dans une eau trop froide. Je me rappelle tout particulièrement d’une rencontre exceptionnelle avec les joueurs du Stade Malherbe, qui rentraient de l’entraînement, avec qui j’avais pu discuter, faire signer des autographes dans l’intimité de leur vestiaire, en repartant finalement avec un poster dédicacé par toute l’équipe (et qui est d’ailleurs resté accroché de très, très longues années dans ma chambre).

C’est en 2022, l’année d’aucun cinquantenaire.

Les premières minutes sont curieuses : je tente de créer un pont couvrant plus de 10 000 jours en raccrochant maladroitement les souvenirs d’hier avec mes impressions d’aujourd’hui. Pourtant rien ne colle, rien ne vient, rien ne se raccroche. Les rares flashes caennais sont noyés dans les brumes du Temps et je me rends compte que ce voyage urbain ne sera pas un pèlerinage ni une randonnée sur mes propres traces. Il sera plutôt une page blanche à écrire au gré de nos avancées, des nos balades et activités. Et bien, tant mieux ! Que viennent l’émerveillement, les yeux écarquillés, le doux parfum de l’inédit, deux mains serrés l’une dans l’autre ! Caen est à nous, pour nous !

Instantanés caennais

Les projections sur les remparts, le soir. Les terrasses remplies des restaurants, les odeurs de la nourriture, les rires des familles. Fils qui court droit vers l’aire de jeux et ne veut plus en partir. L’émotion dans certaines salles du Mémorial, moi qui bloque sur une machine Enigma, #DeT plongée dans le silence devant une série de photos, le Typhoon qui accueille les visiteurs dans le Hall. “Oh, un restaurant qui fait de la poutine ! On y va, hein ! Non ? Comment ça, non ? Mais c’est de la poutine. Oui. Non ? Vous êtes sûrs ? Mais euh”. La rue du fromage. Les stratégies familiales pour sortir d’un cachot prussien. Une tour massive au milieu du trafic. Fils qui serre sa pièce comme un trésor. Un vague détour pour regarder, juste au cas où, une librairie ou deux. Moi devant le soleil couchant, la skyline caennaise, le bonheur éphémère. Deux verres qui trinquent et s’entrechoquent. Fils qui regarde mes moules d’un air circonspect. Les fromages normands qui m’interpellent depuis la vitrine d’un fromager. Le plaisir de nous retrouver en famille.

En réalité, Caen est bien plus que cela : c’est (…) une révélation, une redécouverte, un doute devenu certitude. Loin de tous les clichés et des idées (mal) reçues, c’est typiquement et exactement une ville qu’il faut venir découvrir de ses propres yeux, pour s’en faire sa propre idée, sa propre conception.

La ville de Caen en famille

Durant notre séjour familial à Caen-la-Mer, nous avons eu le plaisir de pouvoir visiter plusieurs musées et de tester diverses activités. Tirées de notre expérience personnelle, voici donc nos recommandations pour savoir que faire à Caen en famille !

S’échapper d’un cachot prussien à l’Abbaye aux Dames

Imaginez que vous êtes séparé.e.s, enfermé.e.s dans des geôles prussiennes du XIXème siècle, avec une heure pour vous échapper, des serrures à ouvrir, des énigmes à résoudre et un dossier secret à retrouver.

Tentés ?

Alors foncez à l’Abbaye aux Dames pour tester cet escape-game plutôt familial et, chose rare, assez accessible aux enfants. Je ne vais pas divulgâcher ce qui vous attend mais il vous faudra fouiller, fouiner, démonter, réfléchir, décrypter, calculer, réfléchir, faire preuve d’une certaine habilité et, surtout, communiquer ! Le temps passe vite et l’encadrement est présent en permanence pour vérifier que tout se passe bien et rediriger l’équipe dans la bonne direction lorsque les choses coincent : une présence jamais envahissante et toujours rassurante. La même équipe se fait d’ailleurs généreuse lorsque vient le temps des anecdotes et il est glaçant d’apprendre que les cachots ont servi jusqu’à la fin des années 70, pour “accueillir” des enfants, le lieu servant alors d’orphelinat.

Une fois à l’extérieur, n’hésitez pas à trainer quelque peu dans le coin pour profiter de la belle architecture des lieux !

L’Escape Game de l’Abbaye aux Dames se déroule jusqu’au vendredi 16 septembre, avec 3 séances par jour : 10h30, 14h00 et 16h, pour une durée d’une heure et de deux à six joueurs. Tarifs : 15 € par adulte ; 5€ de 10 à 18 ans ; Gratuit – de 10 ans. Infos et réservations sur le site officiel

Traverser le vingtième siècle au Mémorial

Ouvert en 1988, fréquenté par plusieurs centaines de milliers de visiteurs chaque année, le Mémorial de Caen a très vite su trouver sa place dans le paysage muséographique français et devenir un lieu de passage obligé lors d’un séjour à Caen. Il faut dire que les atouts du Mémorial sont nombreux : le contenu est riche, didactique, la mise en scène remarquablement élaborée et la scénographie d’une rare qualité. Le vaste arc temporel couvre quasiment tout le vingtième siècle, depuis le Monde avant 1945 jusqu’à la chute du Mur de Berlin, au travers de plusieurs espaces séparés et soigneusement cloisonnés.

Il faut du temps, beaucoup de temps, pour parcourir tranquillement tout le Mémorial, de salle en salle et ne pas (trop) se presser, à tel point qu’une demi-journée me paraît être juste ce qu’il faut pour tirer pleinement profit de tout ce qu’il y a à y voir, sans même parler des documentaires projetés en parallèle, à horaires réguliers (sur l’histoire européenne et le Débarquement, notamment).

En-dehors de la salle consacrée aux génocides et violences de masse, pas de soucis particuliers pour la visite avec un enfant. Il convient simplement d’être à côté et de contextualiser, d’expliquer et de ne pas laisser les immanquables questions sans réponse(s). Fils a ainsi à peine jeté un œil à certaines choses tout en restant béat devant d’autres. A chacun d’adapter sa visite en fonction !

Si vous en avez le temps (et l’envie), n’oubliez pas d’aller visiter le bunker situé à l’extérieur, pour une visite aussi étonnante que souterraine, qui nous avait été décrite, au café du Mémorial, par une personne âgée – témoin du Débarquement – qui jouait sur ces même lieux lorsqu’elle était enfant.

Le Mémorial de Caen est accessible en transports en commun (ligne de bus N°2 ou circulaire 6a et 6b). Il est ouvert quasiment toute l’année, à l’exception de rares fermetures, signalées sur le planning des horaires et informations pratiques. Beaucoup de formules de billets différents, selon votre âge, que vous êtes caennais.e, que vous voulez un audioguide, un billet couplé avec d’autres visites : dans la formule la plus simple, comptez 51€ pour un billet famille (2 adultes et au moins 1 enfant de 10 à 18 ans OU 1 adulte et au moins 2 enfants de 10 à 18 ans). N’hésitez pas à réserver votre billet en ligne avant votre visite. Il est possible de manger, raisonnablement bien, sur place.

Explorer le château

Un roc, haut perché, sis à proximité de charmantes ruelles et ceinturés de vertes pelouses où il fait bon se poser. Des murailles majestueuses qui paraissent imprenables, sur lesquelles il faut se promener pour s’offrir un panorama à 360° unique. Une aire de jeu protégée où laisser les enfants jouer. Des statues intrigantes qui font sourire. Des musées qui donnent envie d’apprendre. Tout ça, et bien plus, c’est à découvrir au Château de Caen, un ensemble fortifié fondé vers 1060 par Guillaume II. Il fût, au fil du temps, château ducal, résidence princière, château royal, casernes et prison avant de prendre une retraire militaire bien méritée en 1956. Depuis, c’est un lieu de passage prisé des locaux, des touristes en goguette et des Cédric de passage !

Le château est ouvert en accès libre. mais fermé la nuit. On y trouve aire de jeux, musées, balades sur les remparts et projections nocturnes sur lesdits remparts. Toutes les informations sont sur le site officiel.

[Aparté : Caen, c’est le bon moment]

Et dire que nous avons failli ne pas y aller : il a fallu la nécessaire envie d’une paresseuse balade digestive après un solide repas non loin de là pour que nos pas nous y mènent, juste avant la tombée de la nuit, entre chien et loup, au crépuscule. Là, avec une #DeT (re)posée sur un banc et un fiston lancé dans l’aire de jeux, je me suis subtilement échappé en direction d’une volée de marches, vers les remparts, en quête de lumières, de lueurs, d’horizon aux couleurs changeantes. J’ai souri béatement, hurlé intérieurement et profité bien plus que de raison de ce plaisir égoïste.

Qu’elle est belle, cette ville de Caen au soleil couchant ! Qu’elles sont belles, ces tours qui se découpent là-bas, dans le lointain. Et quelle majesté que cette église qui se dresse fièrement sous mes yeux. C’est donc aussi cela, Caen ? Un spectacle féérique, un soir d’août ? Une incitation à trainer toujours un peu plus en fin de journée, comme à Langres ? Une invitation à rester scotché devant l’astre déclinant, à s’accrocher à chacun de ses rayons, à l’inspirer à plein poumons jusqu’à en être rassasié ?

En réalité, Caen est bien plus que cela : c’est – au travers de cette scène – une révélation, une redécouverte, un doute devenu certitude. Loin de tous les clichés et des idées (mal) reçues, c’est typiquement et exactement une ville qu’il faut venir découvrir de ses propres yeux, pour s’en faire sa propre idée, sa propre conception. Ainsi sont balayés les derniers miasmes, les dernières miettes : Caen, c’est maintenant !

Aller d’une tombe à une autre

D’un côté, vous avez la Reine Mathilde (la même que celle de la Tapisserie, oui), qui a regagné sa dernière demeure en 1964, la faute à un tombeau détruit en 1562. De l’autre, vous avez son époux, Guillaume le Conquérant, qui a défaut de faire tapisserie, fait de vieux os (puisqu’il ne reste de lui que son fémur). Entre les deux, un long mariage, au moins dix enfants et vingt-huit minutes de marche : c’est la distance qui sépare leurs tombes respectives, de l’Abbaye aux Dames à l’Abbaye-aux-Hommes.

Ces vingt-huit minutes (pour environ deux kilomètres de distance) sont l’occasion de bien de choses : de saluer, tout d’abord, deux personnages emblématiques de l’Histoire, aux rôles parfois méconnus. De s’offrir, ensuite, une très chouette balade pédestre dans des quartiers magnifiques de Caen : le genre de promenade qui se fait le nez en l’air, les yeux en quête perpétuelle d’un détail et le sourire vissé aux lèvres.

Ainsi, en partant de Mathilde et pour aller voir Guillaume, vous pourrez voir le Château, passer par le Vieux Caen et poursuivre en empruntant les merveilleuses rues autant piétonnes que commerçantes situées à proximité. Les façades offrent un beau voyage à qui sait regarder et la surprise n’est jamais bien loin si on aime à légèrement naviguer d’une ruelle à l’autre !

Encore plus fort (et définitivement super adapté aux familles), il est possible de réaliser cette promenade en compagnie d’un livret-jeu dédié aux enfants : énigmes, questions, dessins. De quoi rendre encore plus chouette la visite (comme ils disent à Dijon).

Les livrets-jeux pour enfants sont disponibles à l’Office de Tourisme (2€50). Deux thématiques différentes sont proposées : A l’assaut du Château (deux niveaux de 4 à 7 ans et de 7 à 13 ans) et A la découverte de Caen (7 – 13 ans). Comptez entre une heure et une heure et demie pour mener les missions à bien avant de retourner faire valider tout cela à l’OT, (petite) surprise à la clé !

De Caen à Ouistreham en famille

Le territoire de Caen-la-Mer, comme son nom l’indique, ne se limite pas à la seule ville de Caen. Il porte en effet ses frontières jusque tout là-haut, où se rencontrent sable et océan, entre ports et plages. De Caen à Ouistreham, il n’y a que quinze kilomètres, quinze mille mètres : trois heures à pied, vingt minutes en voitures. Cependant, en laissant l’Orne à droite et en gardant l’Atlantique en face de soi, que de choses à découvrir le long du chemin ! Il aurait été bête de foncer tête baissée vers la Grande Bleue et faire l’impasse sur ce qui se trouve entre départ et arrivée. Alors, comme dans la ville, on a choisi d’emprunter chemins de traverses, petits détours. Nous sommes allés saluer les Vikings en leur village, avons embarqué sur un voilier pour une lente et douce sortie océanique, parcouru la plage à la recherche d’une vie trépidante, minuscule et pinçante. Et, une fois encore, voici nos conseils et recommandations, tirées de notre expérience !

En pincer sur les rochers

Doucement, nous approchons d’un platier, cette bande de rochers affleurants qui ne se découvrent qu’à marée basse. Autour de nous, les enfants courent et crient, seau et épuisette à la main. Carole, elle, a attrapé une moule qu’elle ouvre et où apparaissent trois crabes aussi petits que timides. Elle nous raconte, explique, détaille les subtilités de cette vie microscopique, avec une patience et une passion qu’il n’y a pas besoin de chercher.

Cela fait déjà plus de quarante-cinq minutes que nous sommes partis en sa compagnie pour une séance de pêche à pieds. Ce que je croyais être une aimable sortie à choper des crabes embusqués dans les rochers se trouve être, en réalité, un incroyable voyage sensoriel, dans le vent et l’iode.

Avec nos grosses bottes, nous jurons un peu parmi les autres participants mais personne n’en a cure. Totalement pris par le jeu, nous explorons, à notre tour, le platier qui recèle une vie d’une richesse insoupçonnée. Je découvre toutes les espèces de crabe qui cohabitent ici, des enragés aux japonais et j’observe, méfiant, leurs pinces qui claquent, avides et sournoises. Fils, un peu plus loin, tente de convaincre ses compagnons de pêche que Mew est le meilleur Pokemon mais son discours est coupé net par le passage d’un tourteau et l’arrivée d’une crevette. Je l’observe, à ce moment précis et je suis heureux de le voir ainsi : émerveillé, actif, enjoué, curieux, un peu timide, pas mal coquin. Un autre coup d’œil me permet de voir #DeT qui retourne quelques rochers avec son vieux copain circonspection. Elle touille, du bout de l’épuisette, l’eau dans laquelle elle baigne avant de se baisser pour vérifier quelque chose. Je recule de quelques pas pour mieux embrasser cette scène. Je souris, autant pour moi que pour les chats du monde entier, avant de revenir me joindre au groupe qui entoure Carole : elle discute de la réglementation relative à la taille des différents crustacés, de ce que l’on peut garder et de ce qui doit être relâché séance tenante. Quelques questions fusent, qui apportent des réponses débouchant elles-mêmes sur d’autres questions, dans un cercle de sapience infini.

Une main me tape sur l’épaule, un doigt se pointe sur le cadran d’une montre : l’horaire limite est atteint et les obligations d’une réservation, un samedi sur la côte, font que nous devons remballer bottes et épuisettes. Au revoir donc, crabes et crustacés, au revoir Carole et ses connaissances, au revoir la plage, le platier et la marée basse : c’était très, très, très bien !

L’activité pêche à pieds se déroule sur la plage d’Hermanville-sur-Mer et est organisée, en groupe, par le club de voile et de loisirs (CVLH). Prévoir des chaussures aquatiques (qui ne craignent pas l’eau) et des vêtements chauds si le vent se lève. Le reste (seau et épuisette) est fourni. Tarifs, informations et réservation de par ici !

Discuter avec une volva et saluer Odin à Ornavik

Ici, dans la Somme et non loin d’Amiens, nous avons un parc archéologique drôlement bien, qui s’appelle Samara. Là-bas, chez Caen-la-Mer, ils ont également un parc archéologique drôlement bien, qui s’appelle Ornavik. Principale particularité d’icelui : être spécialisé dans les Vikings.

Oui, les Vikings, vous savez ? Ces hordes de barbares sanguinaires qui boivent du calva dans le crâne de leurs ennemis, chevauchent les océans impétueux comme s’il s’agissait d’un aimable ruisseau, dont les drakkars inspirent peurs et tremblements et qui rugissent de plaisir à l’idée d’aller trinquer avec Odin.

Vous voyez ?

Ben en fait, non, les Vikings, ce n’est vraiment pas cela et c’est à Ornavik qu’on apprend à découvrir plus en profondeur cette étonnante civilisation qui fut la première européenne à aborder en Amérique du Nord (Leif Ericson, l’Anse-aux-Meadows, avant l’an mille. Pan dans tes dents, CC).

Le concept est d’une simplicité aussi limpide que les flots de l’Orne car Ornavik est un village en plein air, habité par des vikings qui ne demandent qu’à partager avec vous leurs occupations quotidiennes. Ca discute, ça échange, ça harangue, moque, chaille, le tout en VF (car, pour des raisons techniques, la VOSTFR n’est pas encore disponible). Ainsi, nous avons appris les secrets de la construction d’une église avec un charpentier, de la stratégie appliquée aux jeux de sociétés, de la meilleure façon de transpercer un ennemi sans y laisser sa lance. La völva (une sorte de chamane nordique) nous a expliqué son rôle ainsi que celui de quelques membres du Panthéon local.

C’est vivant, enjoué, en plein air, très bien foutu et ça vaut définitivement le (tout petit) détour depuis Caen jusqu’à Ouistreham !

Ornavik, le parc historique des vikings aux normands, est situé sur le Domaine de Beauregard, à dix minutes de Caen (accès en voiture facile, parking gratuit ou bus ligne N°10, direct depuis la Gare). Deux formules différentes sont proposées pour les visites : guidées ou en immersion. La version guidée se fait (fort logiquement) avec un guide tandis que l’immersion se fait en liberté, en présence des habitants des villages carolingiens et vikings. A vous de choisir selon votre préférence (et votre planning). Ornavik est ouvert d’avril à novembre (et donc fermé entre décembre et mars). Les tarifs diffèrent en fonction de la programmation (notamment lors des Temps Forts, des animations ponctuelles). Comptez 10€ par adulte, 8€ pour les enfants de 6 à 17 ans et la gratuité en-dessous. Forfait famille à 28€. Il est également possible de se restaurer sur place et même de faire un escape game. Pour plus d’informations pratiques sur tout cela, direction le site officiel !

Explorer le Grand Bunker

Une tour massive au pied de laquelle trône la barge de débarquement de Private Saving Ryan, qui fut l’ancien Poste de Commandement et de Direction de Tir allemande et qui est désormais – après rénovations – le Musée du Mur de l’Atlantique. Avec ses 17 mètres de haut et ses 5 niveaux, c’est une visite immersive et passionnante dans l’univers de la seconde guerre mondiale. Le fait d’être dans un bâtiment historique renforce cette immersion. Le matériel est très nombreux, richement légendé et chaque étape permet d’en apprendre un peu plus au fur et à mesure de la visite.

Le point d’orgue, assez surprenant : la possibilité d’accéder au toit du Bunker via une échelle raide et un étroit passage. Une vue panoramique à 360° récompense les audacieux.ses qui se lance autant dans le vide que dans l’aventure (point Zeugma).

Bref, une visite historique intéressante, très fournie, qu’il convient de contextualiser aux plus jeunes visiteurs, pour qu’ils puissent pleinement en profiter eux aussi.

Le Grand Bunker (ou musée du mur de l’Atlantique) est situé à Ouistreham et est ouvert toute l’année (sauf entre le 3 janvier et le 4 février). Entrée adulte à 8€, 6€ pour les enfants de 6 à 12 ans, gratuit en-dessous. Accueil souriant et belle boutique très bien achalandée. Faites attention en montant à l’échelle et n’oubliez pas de faire le tour du bâtiment !

Aller se prendre des langueurs océanes au large de Ouistreham

Résumé chantant et improvisé

(Sur l’air d’Amsterdam, par Jacques Brel)

Dans le port d’Ouistreham
Y a des familles qui chantent
Leurs envies affolantes,
Au large d’Ouistreham.

Dans le port d’Ouistreham,
Y a des marins qui pêchent,
Comme des cormorans,
Le long des berges de l’Orne.

Dans le port d’Ouistreham
Y a des vagues qui meurent
Pleines de ressac et de sel,
Aux premières marées

Mais dans le port d’Ouistreham,
Y a un marin qui nait,
Dans la chaleur estivale
Des langueurs océanes.

Dans le port d’Ouistreham
Y a une famille qui mange
Sur une nappe très blanche,
Des crêpes aux fromages normands.

Ils montrent leurs dents
A croquer la hune
A décrocher la Lune
A bouffer du Vauban !

Et ça sent l’amour,
Jusque dans le cœur des frites,
Que des petites mains saisissent
Pour mieux les croquer en plus

Puis il se lève en riant
Dans un bruit de trompette,
Emportant sa baguette
Et sortent en tapant.

Dans le port d’Ouistreham,
Y a une famille qui danse,
En se frottant les mains
Sur le bois du navire.

Et ils tournent et ils dansent
Comme ce soleil caché.
Dans le son frémissant,
D’une aile s’envolant.

Ils se tordent le cou
Pour mieux regarder la tire,
Jusqu’à ce que tout à coup
La ligne frémisse !

Alors le geste grave
Alors le regard fier,
L’enfant ramène l’hameçon,
Jusqu’en pleine lumière.

Dans le port d’Ouistreham,
Y a une famille qui navigue,
Et qui navigue et navigue
Et qui navigue encore.

Elle navigue sans s’arrêter,
En rêvant d’Ouistreham,
De Caen et d’ailleurs.

Enfin ils prennent le chenal,
Pour regagner l’écluse,
Qui referme ses portes,
A un horaire pas banal !

Et quand ils ont bien navigué,
Se plantent les pieds sur le ponton,
Regagne la terre ferme,
Et ils sourient comme d’autres rêvent
Aux voiliers croisés, s’en allant quelque part…

Vers le port d’Ouistreham,
Dans le port d’Ouistreham.

Instantanés maritimes

Fils qui voit sa première méduse. Les remous des bateaux de croisières qui transforment le voilier en une coquille de noix ballotée par les flots. La course lente pour respecter l’horaire de passage à l’écluse. Le sifflet du gilet de sauvetage, une source de fascination infinie pour Fils. Le regard suspicieux de la famille devant l’envie subite de Fils de jouer dans les escaliers menant à la cabine. La razzia du même fils sur les gâteaux offerts par la Skipper. “Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place” : de l’Auberge Espagnole au rangement des accessoires sur un bateau. Eole, parti en vacances, transformant l’océan en un lac. La mitraillette jetée à l’eau remontant vide, au désespoir de Fils, persuadé d’avoir attrapé un banc entier d’espadons. Les yeux fermés, la tête perdue dans les pensées, bercés par les flots : la sieste était à portée de bras pour certain.e.s. Regarder les voiles se tendre, observer les nœuds se faire et rêver d’un tour du monde aquatique, d’un long arrêt aux Marquises. Des bras qui se tendent, des saluts qui se font, des rires qui s’envolent, quand un voilier croise un autre voilier, au large de Ouistreham. La géographie côtière décryptée par la skipper : c’est fou comme les choses deviennent simples quand les gens connaissent leur sujet. Fils qui voit sa seconde méduse. Les regards narquois des cormorans et autres mouettes, hauts perchés. Fils tenant le gouvernail et se prenant pour un capitaine à mi-chemin entre Haddock et Corto Maltese. Le temps qui est passé sans qu’on ne le voit. Ces marins hollandais, venus d’Amsterdam et vivant leur meilleure vie. La vieille louve de mer à la Marina. Parler du Yukon, d’Ushuaia, des aigles pêcheurs, d’Islande et de Norvège et voir s’allumer des étoiles dans les yeux d’en face. Fils qui s’en fiche de voir une autre méduse, trop occupé à regarder le compas, raconter des blagues et à me poser des questions sur les clubs de foot. Les doux regrets de tourner la page en revenant à terre. L’intense sentiment de paix qu’apportent les flots d’un océan calme.

La sortie en mer avec Odile et son voilier l’Océane se fait en groupe de 5 personnes maximum, en demi-journée ou à la journée complète. Comptez 20€ par enfant (moins de quatorze ans) et 30€ pour un adulte, pour trois heures. Infos et réservations via le lien de l’office de tourisme !

Aparté : Ouistreham en feu (d’artifice)

Caen-la-Mer en famille : côté pratique

Où dormir à Caen ? Comment aller à Caen ? Quelles bonnes adresses pour manger à Caen ? Et à Ouistreham ? Parce que toutes ces questions sont celles que l’on se pose avant de partir en voyage, voici nos adresses, testées et validées sur le terrain !

Comment aller à Caen ?

En train, en voiture ou en vélo, pas de souci pour rejoindre Caen. Le trajet ferroviaire prend deux heures depuis Paris et coûte (avec une carte de réduction) de 26€ à 40€ en fonction de l’horaire, du délai de réservation (et de toutes les autres conditions connues de l’algo’ de la SNCF seul). De notre côté, nous sommes allés à Caen depuis le Perche et en nous arrêtant au Mans pour admirer les Chimères : un chouette itinéraire !

Comment se déplacer à Caen ?

En toute honnêteté, oubliez la voiture autant que possible pour les déplacements dans la ville même. Si vous vous contentez du centre, en poussant jusqu’au Mémorial, tout peut se faire à pieds ou en transports en commun, sans aucun souci. Les factures de parking peuvent coûter une somme assez conséquente si vous dépassez la durée maximum autorisée : soyez donc vigilant et essayez de la garer juste au début de votre séjour pour ne plus y toucher avant votre départ. Pour le reste, tout se règle avec Twisto et son ticket Famille à 6€60, qui permet un A/R par personne en famille (de 2 à 5 personnes voyageant ensemble). Le même ticket donne également le droit au stationnement gratuit sur l’un des Parcs Relais Twisto. Vous pouvez de même aller à Ouistreham en bus depuis Caen sans aucun souci, via la Ligne 12.

Où dormir à Caen ?

Nous avons dormi, durant notre séjour caennais, à l’Hôtel du Château, situé juste à côté du château (bien évidemment). Une adresse solide, très bien située et qui affichait complet lors de notre passage. Le petit déjeuner est servi à table et est de bonne qualité. Une belle chambre, vaste et bien fournie vient compléter un agréable et fonctionnel tableau !

Où manger à Caen ?

Parfois guidés par l’odorat, d’autres fois par des recommandations et souvent par notre instinct, voici une petite sélection de restaurants où les enfants sont les bienvenus, la nourriture bonne et l’addition correcte !

Pour manger un burger en chillant : Holy Moly

Pas loin du port de plaisance, avec un service souriant, de très bons burgers avec de très bonnes frites. Mentions spéciales au canapé d’où il est difficile de se lever et au menu enfant, à base de mini-burgers. Prix de 7 à 15€ (et il faut rajouter 4€ pour le menu incluant frites et boisson). Nombreuses options végétariennes.

Pour un classique enfantin toujours efficace : Les fils à Maman

Dans le cadre délicieux de la rue de Vaugueux, un restaurant dont la formule a fait ses preuves : faire retomber en enfance les clients avec une décoration parsemée de jouets d’antan (donc du XXième siècle). La cuisine est efficace et la bière brassée spécialement pour l’enseigne absolument délicieuse. Le menu enfant est à 9€, avec la possibilité de prendre de babybels panés (oui, vous avez bien lu). Comptez environ 17€ le plat (ou la planche) à la carte.

Pour bien manger : la Poterne

Il était midi, nous étions samedi et nous avions faim. Nous sommes entrés dans la rue du Vaugueux, avons avancé un peu et, hop, une belle terrasse, un accueil souriant et des prix pas délirants. Le reste, c’est un chouette repas au calme, avec le chiot des voisins qui se languit de caresses. Très bon jambon à l’os accompagné de pates tricolores dans le menu enfant (à 11,90€) et bon rapport qualité prix avec le menu plat-dessert à 19€90 (et son suprême de poulet au camembert, ce bonheur. Et je ne vous parle pas de la mousse au chocolat en dessert). Un chouette souvenir !

Je n’ai pas testé mais je le glisse ici !

Ma famille n’étant pas autant fan du fromage québécois qui fait kwik-kwik que moi, c’est le cœur brisé et les yeux en pleurs que j’ai du me résoudre à reporter mon essai à une prochaine fois mais sachez donc qu’il est possible de manger de la poutine à Caen, chez les Poutineurs. Et si jamais vous passez dans le coin, allez donc tester, pour moi, le pub irlandais adjacent (Moon and Sons) ainsi que le “Au fut et à mesure” que j’ai entr’aperçu dans le coin !

Où manger à Ouistreham ?

Pour bien aborder le repas : l’Accostage

Une immense terrasse, un service d’une efficacité redoutable, un parking adjacent rempli de chez rempli, une file d’attente à côté d’un château gonflable où rebondissent enfants et blagues (point zeugma N°2) : aucun doute, vous êtes bien à l’Accostage ! Juste à côté de la plage, de la grande roue et de la fête foraine (où se gagnent des peluches Pikachu), une adresse d’une belle qualité, à la carte variée. Pas de mauvaises surprises au menu : les moules sont en quantité très appréciable pour un prix correct (de 14 à 15€) et le Pokebowl a convenu aux attentes ! Le menu enfant, quant à lui, est à 11€ et propose – chose rare – des moules marinières (mais aussi les rituels steaks hachés et autres nuggets). Bref, une prestation de qualité : recommandé !

Pour une crêpe avec vue sur le phare : le Goëland

Une petite adresse sans chichis ni prétentions, qui sert de bonnes crêpes, avec le sourire : que demander de plus ? Nous devions trouver une adresse de l’autre côté de l’écluse, avant de retourner au phare pour notre sortie maritime et nous sommes donc allés au Goéland. Plusieurs menus à disposition, répartis entre crêpes et moules et autres spécialités du coin. Je me suis lancé dans la version normande, avec trois fromages : très bon ! Le menu enfant à 9€90 et fait le boulot.

La crêpe du goéland

Caen en famille : le récapitulatif !

Alors, Caen-la-Mer en famille, que faut-il en retenir ?
Petit jeu de questions-réponses pour tout résumer !

Caen en famille, c’est ?

Une chose à laquelle on ne pense pas forcément quand on réfléchit à des voyages en famille. Pourtant, la ville et le territoire environnant offrent pléthore de très, très chouettes activités. De notre côté, nous avons été très agréablement surpris par la variété d’icelles ainsi que, en toute honnêteté, par le charme de la ville (oui, oui).

Une chose à voir absolument ?

Le château, définitivement. Et le Mémorial, évidemment.

Une expérience à vivre nécessairement ?

Un coucher de soleil depuis les remparts du château. .

Un conseil spécial pour les parents ?

Profitez du château et de son espace de jeu pour vous offrir une bonne halte ombragée. Faites aussi attention aux trams en traversant !

Quelle est la bonne durée pour y rester ?

Trois jours et deux nuits, aisément extensibles. Quand je vous dit qu’il y a beaucoup de choses à voir et à faire, ce n’est vraiment pas une blague !

La meilleure période pour y aller ?

A la fin du printemps, surement. En toute saison, probablement !

Les conseils de Fils

“Il faut choisir le bon hôtel. Et puis il y a des fois où il pleut alors du coup, il ne faut pas sortir. Bon, d’accord, il n’a pas plu pendant qu’on y était mais quand même. Et le bateau, c’était bien. Comme la pêche aussi. Oui. Et le reste, aussi. On y retourne quand, à Caen ?”

Le mot de la fin

Foncez à Caen, vous ne le regretterez pas !

Cet article, labellisé #CaenCestMaintenant, fait suite à une collaboration avec Caen-la-Mer Tourisme. Le contenu éditorial n’en reste cependant pas moins indépendant et soumis à ma seule volontéEt si vous avez apprécié l’article, vous pouvez le partager, le commenter ou même me payer une bière !