Après une longue période de silence due à mes nouvelles fonctions (temporaires, heureusement !) de directeur de formation Bafa, je suis donc de retour chez moi pour vous narrer quelques (més)aventures néozélandaises, petits moments où j’ai autant souri que rougi, me trouvant même particulièrement stupide pendant de longues minutes.
Mon premier souvenir me ramène du côté de Chievot, pour ma seconde expérience d’HelpX. La ferme où je bossais utilisait bon nombre de ses moutons à but carnivore: bestiaux = viande, ni plus ni moins.
L’une de mes tâches les plus ingrates était de conduire quelques uns de ces pauvres bestioles du côté de l’abattoir où leur belle vie de quadrupède allait trouver sa fin d’un bon coup de fourche électrique, sensée garantir une mort sans douleur (ni dommage pour le corps, soit dit en passant).
L’accès audit abattoir était balisé par des barrières, plus ou moins coulissantes. Suite à un léger moment de confusion dans la menée du troupeau, j’ai actionné la mauvaise porte, qui ouvrait sur le… parking.
Pas fous, les moutons ont bêlé de joie et ont gaillardement suivi leur instinct qui les a mené très, très vite vers la liberté des vertes prairies avoisinantes tandis que je me grattais vaguement la tête en regardant galoper et les bêtes et les employés, tenant d’un air idiot la porte, sous le regard très hautement dubitatif des gendukoin, des chauffeurs de camion et du patron des lieux.
Résultat final de la folle escapade: 3 sheeps ont gagné quelques semaines de vie supplémentaires et je n’ai plus remis les pieds dans l’usine à côtelette.
Un peu plus tard, mes pas m’ont mené vers Riverton, riante bourgade sise non loin d’Invercargil, dans le rude et viril Southland.
Je passais ce coup-ci mes matinées à faire le jardinier, dans la plus dark partie du garden local. Ma mission, bien que fort ennuyeuse, était fort simple: arracher tout ce qui ne ressemblait pas à une plante et qui correspondait, vaguement, à un truc nuisible et non utilisable.
J’avoue que je n’ai pas spécialement cherché à réfléchir et que je suis passé très vite en mode automatique, bercé par la musique de mon téléphone.
C’est ainsi que je me suis rendu compte après une quinzaine de minutes que, tel Attila, j’avais dévasté sans scrupules quelques spécimens fort rarissimes d’une quelconque spécialité, une bonne dizaine de machins comestibles ainsi que le seul et et unique pied d’Opium de toute la contrée.
Liz n’a jamais su ce qui était arrivé à tout son foutoir: j’ai tout replanté en vitesse et préparé – au cas où – une superbe histoire impliquant la clôture cassée et le cochon du coin, qui ne m’a malheureusement jamais servi.
Le troisième récit des trucs inavouables (et pourtant totalement avoués) prend place à Kaiteriteri, le pays des Lapinous magique (remember !).
Il se trouvait qu’un jour fortement humide, il me fut humblement demandé d’aller ramasser les X² tonnes de crottins équidés accumulées dans un champ adjacent et dont personne ne s’était occupé depuis le siècle dernier. Armé de ma petite pelle, de ma petite brosse et de ma (toute) petite détermination, j’ai très vite saisi l’ampleur du champ de merde où je me trouvais: une bande de terre longue de quelques centaines de merde, deux chevaux et des dizaines d’amas marrons répartis un peu partout sur mon chemin de croix.
Ni une ni deux, j’ai très vite pris mon parti en inventant une nouvelle discipline: le lancer de crottins. Je me suis contenté d’envoyer valser au fur et à mesure de mes pas tout ce qui croisait ma route, envoyant valdinguer indifféremment vers la droite (et le camping adjacent) ou vers la gauche (le petit bois tout poétique).
En quinze minutes, l’affaire était pliée, le champ « nettoyé » et ma morale, sauvée.
Autre petit épisode intéressant, celui qui m’a vu saboter à dessein l’installation Wifi d’une auberge pour réparer la connexion: vu que mon ordinateur ne voulait pas accrocher le réseau, j’ai pensé – à juste titre – qu’un petit riboute du foutoir réussirait à tout faire remarcher. Comment pouvais-je me douter que j’allais priver tout le monde d’Internet pour une longue et sombre nuit en ayant simplement débranché puis rebranché le joli routeur qui me faisait de l’œil ?
Enfin, the last but not the least, mais que diriez-vous si je vous disais, au détour de cet article, que j’ai, à l’insu total de mon plein gré, pété mon (seul et unique) adaptateur en essayant d’écraser un moustique avec un Tshirt, debout sur mon lit et qu’en retombant, je me suis mal rattrapé à ma lampe, que j’ai du coup trébuché et que, de facto, j’ai réussi un combo fabuleux en shootant à la fois dans ma prise, l’adaptateur branché sur celle-ci et le câble d’alimentation qui trainait par là, tout en décochant involontairement une droite à mon pauvre colloc’ d’un soir qui trainait par là ?
Vous n’en diriez rien bien sur !