Pingouins mes amours

Je replonge, le temps d’un souvenir, dans l’une de mes plus belles rencontres de voyage. Une rencontre animalière, aquatique, attendue et espérée, qui a fini par se dérouler un soir de décembre, sur une plage de l’Otago, non loin de la riante ville de Dunedin, en Nouvelle Zélande !

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Le contexte général

J’étais sur la route, en mode gros backpacker-autostoppeur, je sortais d’une nouvelle expérience géniale de Helper dans une ferme paumée au fin fond de l’Otago (où j’ai bossé avec des lamas !) et mon hôte m’avait vanté les mérites de Dunedin, m’invitant particulièrement à aller me balader dans la Péninsule, à la recherche d’une wildlife aussi abondante que particulière. Je suis donc arrivé à Dunedin, la capitale du coin, me suis posé dans une auberge et j’ai décidé d’aller me promener sous le chaud soleil de décembre (pour rappel, saisons inversées, 30° à l’ombre: plein été !).

La petite histoire des Pingouins

Le couple qu’on voit sur la photo est constitué de deux charmants spécimens de pingouins aux yeux jaunes (Yellow Eyed Pinguins en VO), une espèce native d’Aotearoa et qui est salement menacée (on estime le nombre restant à 4000 individus) à cause de l’introduction (humaine) de prédateurs et d’une grave détérioration de leur habitat naturel.

En effet, ces petits pingouins ne font pas comme les autres: ils nichent principalement dans des baies, des anses et construisent leur douillette maison à environ 7 kilomètres du rivage ! Quand vous apprenez ensuite qu’ils se nourrissent dans la mer, vous comprenez qu’ils sont en fait de vrais marathoniens de compétition… Ils sont super mignons, très drôles à regarder et visibles seulement à certains moments de la journée (à l’aube et au crépuscule): un cocktail aussi touristique que mortel pour eux.

La petite histoire de la photo

Parti de mon auberge, j’ai tendu mon pouce et me suis baladé jusqu’à la pointe de la Péninsule où il fallait dépenser moult argent pour observer des albatros: pas mon truc ! Je suis donc reparti fissa-fissa dans la direction opposée, à la recherche d’un coin aussi paisible qu’isolé, presque pas indiqué, bien planqué et pour le trouver: Sandfly Bay.

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Un heureux concours de circonstances m’a fait arriver aux alentours de la fin de journée, dans un cadre donc extrêmement propice pour tenter de voir mes p’tites bestioles. La plage est immense, presque déserte, seulement occupée par deux Sealions paresseux et plus occupés à bailler qu’à bouger…

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La rencontre

Je fais un premier tour puis un second sans rien voir de spécial.

(…)

Une demie heure passe.
Une heure.
Une heure et demie.

Dépité, je m’apprête à remballer gentiment mon fatras quand mon attention est attirée par un vague mouvement dans l’eau: mes pingouins rentrant d’une longue journée de pêche ! Après avoir longuement observé le paysage environnant, ils se sont décidés à sortir et à rentrer gaillardement au nid, nonobstant mes regards émerveillés et le cliquetis frénétique de mon appareil photo.

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Doucement, à leur rythme, ils ont traversé la plage en direction des dunes, s’arrêtant de temps à autres pour se regarder et discyter, comme s’ils s’interrogeaient sur la présence de ce gros bipède pinguinophile que je suis.

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Enfin, après dix minutes, ils sont sortis de mon champ de vision…

La morale de cette histoire

J’ai été bougrement chanceux de réussir à voir mes petites bestioles adorées sans avoir à bourse délier. De plus en en plus de touristes, voulant faire de même, campent et recampent sur les plages de l’Otago (et d’ailleurs), se foutant en plein sur le chemin pourtant protégé et effrayant sans vergogne les pingouins fatigués, pour le prix d’un beau cliché, d’une belle photo. Si jamais vous cherchiez vous aussi à les apercevoir, faites-vous alors discret et respectueux, calme et patient: tout vient à point à qui sait-attendre, même un Yellow Eyed Pinguin !