Histoire de faire un petit clin d’oeil manga – et de caler un jeu de mot d’une facilité inhabituelle en ce lieu et surtout histoire de parler de Karamea, même si cela a déjà été fait (un petit peu), auparavant.
J’y suis allé sans idées préconçues et en suis reparti avec des sentiments mitigés, bien que fort heureux des nombreuses rencontres humaines dans le BackPacker.
Avant de commencer les explications, une petite mise à jour: Karamea est un nid à hippies coupés du monde, festifs, paillards, buveurs et remplis des meilleurs intentions du monde. On y trouve un supermarché, un musée, une école, quelques bars/cafés et plein de belles choses à voir aux alentours (des arches et une Great Walk).
Le Backpacker où j’ai squatté 4 nuits est dénommé le Rongo et est orienté vers un projet plein de bons sentiments: The Living Peace Project que je vous invite à consulter pour vous faire votre propre idée.
L’endroit- bien foutu – a son ciné, sa station de radio et est rempli de superbes décorations réalisées par les artistes étant passés de par ici. Il y a une belle atmosphère dans l’air, les clients sont généralement géniaux (ou presque) et l’on sent que quelque chose de spécial a lieu de par ici avec une volonté de faire un monde meilleur pour chacun.
Là où le bât commence à blesser, c’est lorsqu’on regarde les tarifs: chambres en dortoir: 30 dollars la nuit avec, cependant, la 4ème nuit offerte ( ce qui est alors intéressant au final) ou 20 dollars l’emplacement pour tente (ce qui est carrément cher pour le coup).
Ensuite, il faut savoir que tout ceux qui travaillent ici sont uniquement des Woofers/Helpers, bossant donc logiquement contre accomodation et food.
Et c’est sur ce point précis que j’avoue avoir été un peu choqué/désabusé par ce que j’ai vu: un hôtel entièrement tenu par des volontaires faisant tout, de l’accueil à l’entretien, du nettoyage à l’animation des soirées et ce pour virtuellement rien: pas de salaire et pas de nourriture fournie, pour des journées de boulot (il faut appeler un chat un chat, dépassant allégrement les 3 ou 4 heures prévues dans le deal de base)
On pourra m’opposer à ce dernier point que le potager est en libre accès et que l’on peut se servir dedans sans soucis. J’en ai pris note. On pourra m’opposer également, comme l’a fait la charmante frenchie bossant là-bas, que c’est » un choix à faire ». J’en prend note également (et j’arrive même à le comprendre, un petit peu).
A côté de tout ça, je n’ai vu personne de malheureux (des emmerdés par contre, plein): je présume que chacun sait donc ce qu’il vient chercher en venant de par là haut, de même que a une vague idée de ce qui l’attend. J’ai également passé de vraiment bons moments avec tous les woofers et il règne entre eux une belle ambiance internationale propice aux multiples échanges.
Il n’empêche au final que l’image du serpent se mordant la queue me semble un cliché assez juste de mon ressenti karaméen.
PS: Impression renforcée lors de mon départ à 8 heures du mat’, lorsque j’ai vu le boss – Paul – donner ses directives pour la journée à sa team de 7 (!!!) woofers et assisté plus tard à leur éparpillement entre balais, brosses, haches et autre ustensiles de nettoyage divers et variés. Il s’avère de par ailleurs que ce Paul est un charmant larron mais dont je n’ai eu le plaisir de partager la compagnie que deux fois dix minutes en quatre jours, ce qui m’est apparu (et m’apparait toujours d’ailleurs) quelque peu léger quand on est le patron d’un backpacker… mais qui suis-je donc pour juger ?
PPS: J’ai parcouru pas mal de blogs/sites parlant de là-haut: les avis sont aussi divers que différents. Le mien n’en fera donc qu’un de plus.