Le sentier du refuge du Châtelleret

L’Oisans du paradis : le Refuge du Châtelleret

“J’en rêvais un peu, de montrer ça à Titi. Cette vue, ces montagnes, la nuit au refuge. Je suis content que nous ayons pu le faire”. Ces mots, j’ai rarement entendu mon père les employer. Surtout cette notion de rêve, lui qui est d’un prosaïsme et d’un pragmatisme absolus. Alors, quand il se confie comme ça, dans la voiture qui s’en revient de la Bérarde, je prends conscience de plusieurs choses : de l’importance que cela représentait, pour lui, de pouvoir vivre cette expérience avec nous. Du bonheur que nous avons eu tous les trois. De la chance d’avoir eu le refuge du Châtelleret, au cœur de l’Oisans et du Parc national des Ecrins, pour nous tous seuls, le temps d’une nuit, le temps d’une vie. Alors, venez ! Nous partons tous les trois, sur trois générations, pour une randonnée et une nuit en refuge. Nous visons ce point, là, au pied de la Meige, en-dessous du nid d’aigle qu’est le Promontoire. Nous allons prendre ce sentier, qui part à droite de l’église avant de serpenter sur la montagne. Le panneau annonce 1h45 de marche et le dénivelé est de quatre cents mètres, environ. Nos sacs sont sur le dos, nos chaussures bien lacées, les sourires vissés : c’est parti !

La Bérarde, un bout de ce monde

J’adore les bouts du monde. J’adore les routes qui se finissent dans un cul-de-sac montagneux, entouré par des sommets vertigineux et enneigés. J’adore avoir l’impression d’avoir atteint un bout du chemin, de ne pas pouvoir aller plus loin. J’adore aussi retrouver, lors d’un voyage, un lieu découvert dans une BD récemment lue comme, par exemple, Ailefroide d’Olivier Bocquet.

Dès lors, comment ne pas tomber amoureux, au premier regard, de la Bérarde ?

Pour y accéder, il faut rouler (que ce soit à vélo ou en voiture), passer par des villages historiques, emprunter une route sinueuse où le moindre écart de conduite peut se révéler fatal. Ensuite, il n’y a plus qu’à rejoindre le parking, monter une volée de marches, passer devant l’épicerie pour rejoindre l’église. C’est ici et là que débutent et finissent bon nombre de randonnées, d’histoires. C’est aussi ici que sont gravés dans la pierre des drames, des destinées inachevées. La Bérarde est vue comme une Mecque, celle des grimpeurs et escaladeurs de tous rocs. Elle agît comme un aimant, avec une attraction étrange et magnétique. Pourtant, cet attrait n’est pas sans risques, sans dangers. Un lourd tribut de vies humaines est payé depuis toujours : il suffit de parcourir le cimetière de Saint-Christophe-en-Oisans, sur le chemin, pour en visualiser le poids.

Cependant, pour nous trois, en ce jour et en cette heure, la Bérarde est juste un lieu de départ, vers ce que nous visons : le refuge du Châtelleret. Fils, petit-fils et Papy : le trio générationnel est lancé, à nous les cimes !

J’en rêvais un peu, de montrer ça à Titi. Cette vue, ces montagnes, la nuit au refuge. Je suis content que nous ayons pu le faire.

Papy, conducteur lyrique

Sur le chemin du refuge

Les jumelles accrochées autour du cou, une boussole à la main, Fils est parti devant, heureux de pouvoir tester ses nouvelles chaussures de randonnée fraichement acquises la veille. Il galope littéralement devant, ne se retournant que de temps en temps pour s’assurer que nous suivons bien. Je ne cherche pas à le brider, à lui dire de garder son souffle pour plus tard : il n’en aurait que faire et je suis bien trop occupé à m’occuper du mien et à surveiller, du coin de l’œil, l’avancée du vaillant septuagénaire qui me sert de Père. Je sais qu’il n’aura aucun souci à effectuer l’intégralité de la randonnée, en mode diésel. Il carbure à la montagne, à la marche. C’est sa drogue, son kif, son plaisir et il n’est jamais plus heureux que quand il peut partager cette passion avec d’autres personnes (comme nous, par exemple).

Ce voyage étant labellisé #PapyTrip, je sais déjà que rien n’a été laissé au hasard, que nous avons assez de nourritures en stock pour tenir un siège médiéval, que chacun de nos sacs à dos contient assez d’eau potable pour abreuver un troupeau entier de chamois déshydratés et qu’il y a de quoi réparer, en un clin d’œil, n’importe quel membre cassé. Bref, chacun correctement chargé, nous suivons le sentier, paisiblement. La montée n’est pas raide, loin de là. Elle est même plutôt paisible, détendue. Quelques drapeaux tricolores marquent les frontières du Parc National des Ecrins, frontières que nous franchissons réellement un poil plus tard : l’occasion pour Fils de bien décrypter toutes les interdictions et de les ranger dans la case idoine de sa mémoire.

Nous ne croisons que peu de gens pendant ce premier secteur : un couple en tongs qui s’arrête sur un torrent pour faire une séance photo, des grimpeurs qui redescendent… et c’est tout. Nulles autres âmes que les nôtres ne semblent hanter ces lieux. Alors, à défaut d’âmes, nous croisons des ânes, dont la présence parait délicieusement incongrue. J’espérais des vaches, aux clarines tintantes mais, en ces lieux, règnent braiement et oreilles dressées. Cadichon remplace Marguerite et j’effectue, sans aucune lâcheté, un grand détour pour ne pas me prendre un coup de sabot inopportun.

J’explique à Fils, au gré des pas, que nous allons bientôt atteindre le Royaume des Marmottes, que nous marchons déjà depuis un petit moment et que le Refuge devrait bientôt être dans notre ligne de mire, quand nous aurons atteint cette sorte de crête, juste là, qui cache l’objectif à notre vue. J’en profite pour lui donner des défis d’escalade de rochers, au gré de ceux que nous rencontrons sur le parcours. Il s’invente des épreuves, des histoires et se voit décerner assez de récompenses pour rendre jaloux un général soviétique : parfait pour l’humeur, le moral et l’avancée !

Puis, tout d’un coup, il décrète qu’il est fatigué, qu’il aimerait bien se reposer un peu, manger son goûter, boire un verre. Il voudrait aussi savoir quand on est ce qu’on arrive à ce satané refuge parce que bon, monter sur les rochers, c’est drôle mais quand même, ça fait longtemps qu’on marche, non ? Seul souci, le panneau indicateur auquel nous arrivons justement indique qu’il reste une heure et demie de marche. Oui, 90 minutes. Oui, je sais. Oui Papy, les temps de trajets sont indiqués pour des mutants bioniques capables de descendre sous les cinq secondes au cent mètres. Mais bon, allez, on repart ?

Activant le Papa Turbo, je laisse tranquillement Papy et Titi se raconter des histoires drôles et je m’en vais profiter un peu de ce paysage, de cette randonnée, de cette balade. C’est vrai quoi, à la fin ! Moi, les randonnées avec un Papy qui se trouve être mon père, j’ai déjà donné hein ! Alors à ton tour, mon fils : je te confie ton grand-père le temps d’une petite montée et, si vous me cherchez, je suis là-bas, allongé en-haut du rocher, le regard vissé sur le ciel et en paix avec le Monde.

Les montagnes de l'Oisans

Les mètres s’accumulant, le décor a changé : plus de pierres, plus de passages un peu chaotiques, moins de rêveries. Il faut être un poil plus vigilant pour ne pas se tordre le pied sur le premier caillou venu et bien veiller à tenir la main à cet enfant qui débarque. Depuis peu, le refuge est apparu : une petite tâche sombre, un peu géométrique, que l’on devine plus que l’on ne voit. Fils émet l’hypothèse que je le prenne sur les épaules, comme ça, pour voir : j’oppose le plus beau des véto et insiste sur le fait de ne pas s’arrêter, de continuer et de chercher où peuvent donc bien se cacher ces fichues marmottes !

Ce voyage étant labellisé #PapyTrip, je sais déjà que rien n’a été laissé au hasard.

Moi-même, envieux (par moments).

(…)

Nous avons désormais le refuge bien en face de nous, juste en-dessous de la Meije. Dans notre dos, avançant tout doucement, Papy trace sa route : aucune inquiétude à avoir pour lui. Et puis soudain, je vois un truc bouger que je montre à Fils tout doucement : Dame Marmotte prenant le soleil sur son rocher. La belle boule de poils se tourne vers nous, lance son sifflement rituel et se barre fissa-fissa dans son terrier, dont elle ressortira probablement assez vite.

(…)

Un dernier petit pont, un embranchement qui s’en va vers le Promontoire, et après trois heures (environ), nous y voilà : le refuge du Châtelleret est à nous ! Personne d’autre à part notre auguste trio : aucun randonneur, aucune alpiniste. Il n’y a, pour nous accueillir, que le bruit du vent, la douceur de quelques gouttes et l’absurde beauté d’un panorama absolument unique, grandiose, vertigineux. Fils n’en a cure, d’ailleurs : il veut savoir comment ça marche, dans le refuge. Où est-ce qu’on va dormir ? Est-ce que Petit Lapin-Lièvre aura un lit pour lui ? Et on mange à quelle heure, au fait ? Le temps de déchausser, d’attraper une paire de pantoufles locales, de poser les sacs et de monter, nous rencontrons le gardien des lieux, pas surpris de nous voir débarquer : nous pouvons dormir là, juste en bas, premiers lits à gauche en entrant. Le repas est à 19h, l’extinction des feux à 20h30. Oui, nous voudrions volontiers une bière et deux thés glacés : merci !

Sur le toit de notre monde

“Mais, bordel, qu’est-ce qu’elle fait du bien, cette bière !” : c’est la seule chose qui me vient à l’esprit entre deux gorgées, sous quelques gouttes de pluie. Papy et Titi sont dans le dortoir, en train de s’installer et moi, je suis là, seul sur la terrasse du refuge, à siroter une pinte fraichement tirée, hors de toute couverture internet ou téléphonique, à 2225 mètres et des brouettes. Je ne me rends pas vraiment pas compte de l’unicité de l’instant, de la chance réelle de pouvoir profiter d’un tel décor, d’un tel cadre pour juste moi, juste nous. Par contre, ce que je sais, c’est que mon kiffomètre atteint des hauteurs insoupçonnées : c’est le pied, le panard, l’extase. Là, pendant ces quelques minutes aussi solitaires que silencieuses, j’ai savouré le paysage, la bière, la sensation gratifiante d’être arrivés ici. Et puis, il y a aussi cette fierté que je lis dans nos regards : la mienne, quand je regarde Fils. Celle de Papy, quand il regarde son petit-fils. Celle dudit petit-fils quand il croise nos regards braqués sur lui.

Piaf alpin

“Papa, tu viens voir où on dort ?” : l’appel de Fils me ramène à la réalité de la situation : un sac à déballer, un lit à “faire”. Mais, en fait, pas envie. Je lui fais un clin d’œil et pointe du doigt un sentier qui s’en va vite fait depuis la terrasse. Je ne sais pas pourquoi mais je sens que je vais avoir une surprise en l’empruntant, surprise qui me pète littéralement à la gueule puisque, tout d’abord, une marmotte me file entre le pattes mais c’est surtout la vue d’une bande de chamois en train de bouffer à flanc de montagnes qui me fait buguer : des chamois, des putains de vrais chamois ! Je me tape un retour express au refuge, chope Papy d’une main, Fils de l’autre, l’appareil sur la tête et youpla, on va tous les voir !

Non mais, sérieusement, des chamois, des marmottes, un Châtelleret pour nous seuls, une bière, un décor à se damner : elle n’est pas géniale, la vie, ce soir-là dans les Ecrins ?

(…)

“Allez Titi, encore une cuillère de soupe et ça sera bon”. Après notre installation dans le dortoir, nous avons pris place à l’étage supérieure, la salle de vie où se tient le repas. Pas de chichis dans le repas, costaud et nourrissant, à base de soupe, riz et saucisses et d’un délicieux dessert (où se croisent délectablement poire, chocolat et chantilly). Fils multiplie les A/R entre la table et le comptoir-cuisine, pour saluer, s’enquérir du menu, raconter sa passion des Pokemon et demander si, à tout hasard, il n’y aurait pas quelques cartes qui traineraient dans un coin ? Sans Internet ni téléphone, pas besoin de se prendre la tête : je regarde les photos exposées, jette un œil distrait sur une bd de Coluche et nous débarrassons de concert la table, comme le veut la tradition. La vie s’écoule sur un rythme différent, en ce lieu et à ces hauteurs. Il parait que, quand l’activité bat son plein, la salle résonne de blagues, de discussions à propos d’itinéraires, de chûtes, de montées. J’imagine les cordées discuter, les guides anecdoter et les verres trinquer. Mais nous, nous sommes seuls, avec le couple de gardiens, le panorama et un silence qui ne se brise qu’avec les blagues de la descendance.

Papy ouvre son Libé rituel tandis que je redescend saluer le paysage. Fils s’installe dans le lit et je sors prendre l’air. Des gouttes tombent avec une assiduité un poil trop marquée pour me donner envie d’aller me balader. Tant pis pour ma voute étoilée et ma session de photographie astronomique prévue : nous serons tout aussi bien dans le lit, à faire des égoclichés familiaux !

Non mais, sérieusement, des chamois, des marmottes, un Châtelleret pour nous seuls, une bière, un décor à se damner : elle n’est pas géniale, la vie, ce soir-là, dans le Parc national des Ecrins ?

Moi, juste heureux

(…)

Zzzzzzz.

(…)

Rrrrrrr.

(….)

Une main qui me tape sur le pied. Une fois. Deux fois. Une main qui secoue mon pied. Gné ? Quoi ? Hein ? Dans l’colletard, la tête anatomiquement pas au bon endroit. Une lumière dans les yeux. Ah, c’est mon père et sa frontale. Ah, c’est l’heure de se lever ? Ah, non ? Kesskisspass ? Hein ? Il est cinq heures du matin ? Gnéééé ? Ah, dehors ? Les étoiles ? Ne pas réveiller Titi, ce n’est pas l’heure ? Aaaaah, tu veux que je sorte voir les étoiles ? Mais il est cinq heures du mat’ ? Bon, OK, on va aller voir ça. Mais il est vraiment cinq heures ? Genre ? Ok, ok. J’arrive.

VLAN.

Un bon coup de ciel étoilé dans la gueule, ça réveille de ouf. Même à cinq heures du matin, en pyjama sur la terrasse d’un dortoir. Je rejoins mon père. On regarde, on admire, on reste silencieux. Mais ça caille et je suis en calbut’ et t-shirt moi. Alors, l’appel du lit est plus fort que celui de l’exploration spatiale et je retourne fissa-fissa profiter des deux heures de sommeil qu’il me reste avant de nous lever pour le petit-déjeuner. Merci quand même Papa !

(…)

Réveillés, nourris, prêts à partir. Fils a dormi comme un loir, Papy comme un castor insomniaque et moi, je me demande vraiment si je me suis fait réveiller à cinq heures du mat’. Pas grave ! Nos sacs sont sur le dos, nos chaussures à nos pieds et il n’y a plus qu’à redescendre, doucement, tout ce que nous avons gravi la veille, sans nous presser ni nous stresser. Il faut que nous profitions de ces précieuses minutes pour grapiller les essentiels, emmagasiner les souvenirs, faire tourner la péloche mémorielle. Nos premiers pas sont l’occasion idéake pour briefer Titi sur la meilleure façon de marcher, de faire gaffe à la rocaille, aux cailloux qui se dérobent et roulent. Et voilà, nous sommes partis, nous ne sommes plus là. Un dernier regard derrière nous, une main levée et déjà la nostalgie qui s’installe : merci pour tout, le refuge du Châtelleret !

Instantanés descendants (vers la Bérarde)

Catégorie animalière, de haut en bas

Oh, un cha… Des chamois, une horde de chamois, un troupeau de chamois, des chamois partout ! Et même que s’il y a un qui dort, on ne va pas en faire un fromage, hein Papy ? (Papy n’a pas réagi). Tiens, une biquette qui squatte avec les chamois. Maligne, la biquette. Ah, une marmotte. Oui, ça doit être une copine de Petite Marmotte. Et de Petit Hérisson, oui. Et de Petite Chauve-Souris aussi. Mais pas de Gros Dino, hein ? Ah ah ! Alors, les ânes, ils sont gentils mais ils squattent un peu beaucoup le sentier quand même. Voire même beaucoup trop, en fait. Bon, on va faire un petit détour… Hein, hi-han ? Oui, hi-han aussi, tout à fait. Oui, je confirme que tu es un bel âne, d’un fort beau gabarit. Certes. Bon, tu nous laisse passer ? Merci et bonne journée à toi et tes amis, beau quadrupède aux longues oreilles ! Des sauterelles ? Oui, ça y ressemble. Quoique, avec des ailes rouges, j’ai un doute. Bon, tu sais quoi, on regardera sur Internet quand il y a du réseau, tout à l’heure.

Catégorie les Refuges et les montagnes

Tu vois la petite boîte posée sur la montagne, là-haut ? Ben, c’est le Promontoire. Un autre refuge, plus petit, plus caché. Y aller maintenant ? Tu es prêt à marcher trois ou quatre heures de plus ? Non ? Ah ben si tu veux y aller pas de soucis hein ? Ah, tu es un peu fatigué en fait ? Pas de soucis, pas de soucis, on peut se le faire une prochaine fois. Après, si tu veux, tu peux demander à Papy, il y est allé il y a quelques années. Oui, là-haut. Oui, il a du mettre le Papy-Turbo je pense. En mode Super Papy oui. NON, tu ne sors pas du sentier, nous sommes dans un Parc National. Non, même pour aller sur ce rocher là-bas, c’est NON. Et d’ailleurs, tu ne prends non plus le raccourci pour couper le virage. Pourquoi ? Parce que tu vois le sol, la trace ? Ben, à force, ça abime la terre, ça enlève les plantes et ça dégrade. Et quand tout est dégradé, patratras, aplus, tout est cassé. Ben oui, c’est beau, fragile. Et c’est pour ça que c’est protégé. Tout à fait. Alors là-bas, c’est la… Papy, c’est bien la Meije là-bas hein ? Merci, donc bien c’est la Meije. Oui, c’est grand. Pas un 4000 mais presque. Hein ? Si les montagnes faisaient dix kilomètres de haut, ça serait drôle. Oh ben oui et j’imagine bien la tête des chamois, à 10 000 mètres d’altitude ! Quand est-ce qu’on arrive ? Ben entre maintenant et tout à l’heure. Oui, je sais que mes blagues ne sont pas drôles, je sais. Et ce n’est pas une raison pour crier ou s’énerver. Tiens, d’ailleurs, regarde, on ne voit plus le refuge et on verra bientôt les maisons. D’ailleurs, on se prend un petit verre en bas en arrivant, pour attendre Papy. Oui ?

Catégorie fourre-tout

On est bien ici, avec Papy, hein ? Oui, Papy qui est tout derrière là-bas, tout à fait. Oui, lui-même. Non, je ne sais pas combien possède de PV ton machin. Quoi Pokemon ? Non, tu as déjà eu ton paquet de cartes et il n’y a aucun vendeur de cartes Pokemon à la Berarde. Non, désolé Titi. Hein, quel type est qui ? Mais enfin, regarde autour de nous : tu crois vraiment que j’ai envie de parler de Pokemon ? Oui ? Ben non, voilà. Et Papy ? Papy, tu sais, les Pokemon, je crois que tu dois en être un peu un pour lui. Oui, ce n’est pas drôle, je sais. Appeler Maman ? Avec quel réseau ? Ben oui Titi, il faut du réseau pour que le téléphone puisse téléphoner. Et non, appeler Maman pour lui parler de tes nouvelles cartes Pokemon n’est pas une urgence. Non, n’insiste pas, même s’il y a marqué en cas d’urgence sur le téléphone. Oui, on reviendra ici, c’est promis. C’était bien, hein ?

Le refuge du Châtelleret en famille

Pour celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur la randonnée du refuge du Châtelleret en famille, quelques informations pratiques !

Comment aller à la Bérarde ?

En voiture ou en vélo, sans aucun souci : notez juste, si vous êtes adeptes de la Petite Reine, que ça monte dru, dru, dru. Si vous n’êtes véhiculés, en mode #TeamSansVoiture, aucun souci, le réseau de bus de l’Isère propose assez de solutions estivales pour que vous puissiez faire la randonnée sans vous embêter, en combinant (par exemple) les lignes T75 et T77 via Bourg d’Oisans. J’ai cru lire qu’une ligne estivale directe était mise en place (mais je ne retrouve pas l’information). Pour tout organiser au mieux, direction le site de transports du coin !

Petits conseils en passant

Arrêtez-vous donc dans le dernier village avant la Bérarde, à Saint-Christophe-en-Oisans pour profiter d’un très chouette café (la Cordée), d’une très chouette brasserie artisanale (juste à la sortie) et d’une petite aire de jeu ultra-choupinette, idéale pour pique-niquer. Et faites gaffe quand vous repartez en direction de la Bérarde, la route devient très, très étroite.

Se garer à la Bérarde

Aucun souci, le parking est immense (mais genre vraiment). Si vous partez pour plus d’une journée, cherchez la fraicheur sous les arbres, tant qu’à faire !

La Bérarde en soi

En saison estivale, quelques restaurants, des hôtels, des logements à louer, un camping municipal, une belle petite église, un office de tourisme et une épicerie avec un accueil charmant. Après octobre, tout est fermé ! C’est potentiellement aussi le dernier endroit où vous ravitailler en eau potable : profitez-en donc, ce serait bête de mourir de soif pendant votre randonnée. Et gaffe : le réseau, en ce lieu, commence à faire sérieusement la tronche : Papy et Orange passaient encore mais Free était parti en vacances.

Monter au refuge du Châtelleret

Laissez l’église dans votre dos, passez à gauche puis à droite. Le reste est très bien indiqué tout au long du chemin. Ne croyez surtout pas le panneau qui indique 1h45, surtout si vous êtes en famille et comptez tranquillement 3 heures, en incluant toutes les pauses possibles et imaginables. Le dénivelé de la randonnée n’est pas violent du tout et très graduel, on monte tout le temps mais tout doucement. Il y a un ou deux passages parmi les cailloux et rochers où il vaut mieux faire attention mais à la portée du premier Titi de 7 ans venu. Equipez-vous simplement correctement, avec des chaussures adaptées, de la crème solaire, une casquette, des vêtements chauds (pour la nuit, le cas échéant), de quoi casser la croute, emporter vos déchets et de quoi boire en quantité très suffisante.

Passer la nuit au Refuge du Châtelleret

Condition sine qua none pour passer la nuit en famille au Refuge du Châtelleret : que votre descendance soit âgée d’au moins 7 ans. Le reste, c’est la routine : nuit en dortoir où vous devez avoir votre sac de couchage et/ou sac à viande (on trouve sur place couette et oreiller). Gardez aussi en tête qu’il n’y a pas de quoi brancher vos appareils électriques et que les douches n’existent pas, remplacées par des lavabos. Ledit dortoir est organisé de façon simple, en lits superposées de deux places chacun, séparés les uns des autres par des cloisons. La réservation est très fortement recommandée en période de gardiennage et les tarifs dépendent de vos options : bivouac, consommations, repas, petit-déjeuner, nombre de personnes, de nuits (etc). Le plus simple est d’aller sur le site internet du refuge du Châtelleret pour bien vous préparer !

D’autre part, faites bien attention à l’étiquette en vigueur en ces lieux : on ne monte pas avec ses chaussures, on met les crocs (à défaut de les avoir), on n’étale pas ses affaires partout, on ne réveille pas les voisins, on aide à débarrasser, on ne laisse rien derrière soi et, une fois les lumières éteintes, on respecte le silence et le sommeil de tous !

Que faire autour du Refuge du Châtelleret ?

Regarder la vie sauvage, compter les marmottes, saluer les chamois, boire une bonne boisson, photographier le paysage, se déconnecter. Je suis sûr que vous trouverez de vous-même !

Où aller depuis le Refuge du Châtelleret ?

Plein de choses que je ne connais pas encore assez pour vous les conseiller donc, à part pousser jusqu’au refuge du Promontoire, tout là-haut, je vais vous laisser chercher. Il paraît qu’il y a des voies remarquables, des piliers d’exceptions et des randonnées extraordinaires. Bonne recherche !

Descendre du refuge du Châtelleret

Si vous êtes arrivés par la droite, partez donc vers la gauche. Et vice-versa. En tout cas, tant que vous gardez la Meije et le Refuge dans votre dos, en allant vers le bas, c’est que vous êtes dans la bonne direction, peu ou prou. Blague à part, prenez votre temps (et comptez bien deux heures a minima).

Le mot de la fin

Trois lettres, comme d’habitude, pour LNT :
Leave No Traces !
Take nothing but pictures, leave nothing but footprints !