Septième volume de ces Chroniques Irlandaises avec, pour commencer cette nouvelle semaine, la seconde partie de ma journée Limerickienne, entre un stade merveilleux et un pub… fabuleux !
Si vous avez bien tout suivi, mon premier contact avec Dark Limerick fut dans un premier temps tantinet hostile, à la limite de l’agressif. Puis la découverte d’un musée sympa et quelques éparses rayons de soleil sont venus changer ma perception de la ville.
Cependant, j’avais toujours un léger doute quant à la légitimité et l’intérêt global de ma présence ici: n’aurais-je donc pas mieux fait de privilégier Dublin ou encore de passer une autre journée à Galway ?
A la fin de cette journée, la réponse fut claire: NON !
Irish by birth, Munster by God
Durant ma matinée d’errance, de nombreux signes ont attiré mon attention. De bien sibyllins panneaux faisant mention du Munster, des drapeaux bariolés et, un peu partout, des écharpes et autres goodies à la gloire de la région.
Me doutant que ce n’était pas le Limerick FC qui devait déchainer autant de passion, j’ai mené très vite ma petite enquête, remontant les pistes, flairant les indices et jappant de joie exultant quand mon hypothèse s’est révélée exacte: Limerick est la ville hôte de la légendaire Munster Team, double vainqueur de la H-Cup et équipe phare du rugby continental.
C’est donc le cœur léger et en fête que je suis allé d’un allègre pas visiter le Stade de la ville, le bien nommé Thomond Park Stadium.
Avant d’entrer dans la vif de la mêlée, un petit conseil: ne faites pas comme moi, pensez à vous renseigner sur les horaires d’ouverture et sur la disponibilité des visites guidées, ça vous évitera pas mal d’aller-retour superflus !
Le Thomond Park, donc, est une enceinte sportive de 26 500 places, ouverte en 1940 et rénovée/reconstruite entre 2007 et 2008.
Elle est fameuse de par le monde pour son ambiance qualifiée d’indescriptible, d’oppressante, de caniculaire: de nombreux adversaires y sont tombés et ont succombé devant les assauts fougueux des locaux conjugués aux cris de soutiens des psychopathes des fans logés dans les tribunes, chantant des hymnes tels que « The Fields Of Athenry » and « Stand Up And Fight ».
Au titre des épisodes fameux, on notera la défaites des All Blacks néozélandais en 1978 (12-0) avec, d’après la guide « as many spectators as people livin’ in Limeric », celle des champions du monde australiens en 2010 (15-6) ainsi qu’une invincibilité de… 12 ans en Heinenken Cup !
La visite guidée se déroule en grande partie dans le musée du stade. On y voit des photos de joueurs, des objets historiques reliés aux événements narrés ci-dessus, quelques jeux interactifs…
On entre ensuite dans les (très) beaux vestiaires…
… avant d’emprunter le couloir et de fouler (presque) la pelouse.
Vous vous en doutez: j’ai vraiment aimé cette visite, supportant de temps à autres les amicales piques du guide envers les équipes françaises, bavant devant l’amas de trophée et ricanant même (un petit peu) devant la vidéo promotionnelle « We are Munster » (ce lien est cliquable et emmène vers Vimeo).
Bref, pour 10€, vous passez deux belles heures et vous plongez dans le cœur sportif d’une région toute entière: Just do it !
Bobby Byrne’s, je t’aime.
Le temps ayant fait son œuvre, il a donc bien fallu que je quittasse mon nouvel amour (Sorry, DeT it wasn’t meant for you !) afin de répondre à quelques besoins purement organiques: manger, baffrer, me goinfrer, me péter le bide et la panse, me substanter, grailler.
Pour ce faire, avisé et rusé que je suis, j’avais repéré plus tôt un p’tit pub à l’air foutrement sympa et dont le menu était une invitation à venir me prélasser au zinc.
Autant vous le dire de suite (et rompre ainsi ce suspens vraiment insoutenable): j’ai été récompensé au centuple de mon initiative en trouvant, et de loin, le meilleur pub jamais vu sur la terre d’Irlande: Bobby Byrne’s
Situé au coin de O’Connell Avenue et de Wolfe Tone Street, c’est une merveille dont je n’avais jamais entendu parlé. Tout y est fabuleux. Le service: courtois, amical et efficace, la bouffe: bonne, énorme et goulue, la bière, l’atmosphère, la clientèle… Un sans-faute dont je ne me suis toujours pas remis.
Ainsi, après ma sempiternelle pinte de Smithwicks, je me suis laissé tenter par un hamburger:
Bobby’s Ultimate Burger
Half Pound of Irish Beef Burger topped with melted cheddar cheese, homemade crispy onion rings & Bobby’s special burger sauce served with mixed salad & chips.
Le menu
Autrement dit, ça:
Et ça (notez la taille du steak !)
J’ai pris un plaisir indécent à me repaitre, tout en écoutant les divagations légèrement alcoolisées de mon voisin de comptoir, un certain Sean dont je n’ai strictement rien compris au discours probablement très intéressant et passionnant mais définitivement incompréhensible.
La soirée s’est finie en écoutant une bande de joyeux lurons jouer quelques airs folkloriques, avant que je ne me rentrasse en mode 3F (Fourbu, Fatigué, Fastistait) à mon cher hôtel.
Alors Limerick ?
Soyons objectifs: je n’ai pas disposé d’assez de temps pour pouvoir me faire une idée assez précise de la ville et en faire ainsi une destination obligatoire.
Cependant, de ce que j’en ai vu, visité, fréquenté, je pense pouvoir dire que c’est une halte plus qu’agréable, à condition de savoir aller chercher un peu plus loin que les apparences et de ne pas être rebuté par un premier contact froid.
Les musées, la cathédrale (je n’en ai parlé car il fallait payer un droit d’entrée et je n’aime pas ça), le château (quand il sera réouvert), le stade et les pubs sont autant de raisons de se laisser quand même tenter.
My piece of advice: ça se fait, ça se visite et ça s’apprécie même, tout en gardant bien en tête que ce n’est surement pas la plus belle ville d’Irlande !