Ne dit-on pas que l’on revient toujours à ses premiers amours ? C’est ce que je fais ce soir, en partageant avec vous une petite sélection intime de dix photos consacrées à ce petit bout de Canada qui restera à jamais dans mon cœur : le Yukon. Après m’être fait la main sur l’Islande puis et l’Irlande, la Finlande et la Belgique, voici donc un nouveau volume de ces recueils !
Mon Yukon en dix photos
Pourquoi avoir choisi Whitehorse ? Près de 5 ans après mon départ là-bas, je m’interroge encore. Coup de tête, coup de folie ou juste une envie de profiter d’une année de césure : en tout cas, ce fut LA meilleure décision possible pour cette aventure canadienne, tellement j’en ai tiré d’enseignements, d’apprentissage(s) et de connaissances sur moi, mes capacités et ce que je voulais faire de ma vie.
La liste de mes expériences professionnelles au Canada est une litanie sans fin, sans lien ni but. J’ai pris ce que je trouvais sans réfléchir. Pourtant, je garde un souvenir ému de la toute première d’entre elles : gardien d’un camping vide, payé à dormir dans un refuge mal isolé, à trente kilomètres de la ville. Seul.C’est fou ce que l’on est capable de faire, loin de chez soi et loin de soi.
Au Yukon, la Nature règne en majesté. Partout où vous allez, vous êtes entourés par la beauté, qu’elle soit montagneuse, lacustre ou solaire. Des fois, tout se mélange pour offrir des paysages surréels, presque bénis. Dans ces cas, vous n’avez plus qu’à regarder, vous extasier et profiter d’un instant qui se voudrait infini.
Dawson City, ville de tous les fantasmes, est surplombée par un Dôme. De son haut, l’on voit le spectacle indécent de la Yukon River serpentant et méandrant à travers le décor. On s’imagine y naviguer et partir à la recherche de filons d’or inconnus, de richesses démoniaques et de cités perdues.
Partir vivre au Yukon et ne rencontrer aucune ours aurait été, je pense, une déception terrifiante. Heureusement, Dame Nature sut se rendre généreuse et m’offrit à moult reprises l’occasion de croiser ces charmants plantigrades qu’il ne vaut mieux pas titiller de trop près. Ici, le cliché est pris à bout de zoom, bien au chaud dans la voiture d’un collègue. Les oursons gambadent et Maman veille.
Le renard regarde le panneau. Je regarde le renard qui regarde le panneau. J’ai la chance de prendre un cliché que j’adore, à trois heures et demi du matin, à la frontière entre le Yukon et les TNO (Territoires du Nord Ouest), sur la Dempster Highway, en plein roadtrip légendaire.
S’il ne devait en rester qu’un, ce serait celui-là : le parc national de Tombstone, merveille des merveilles. Bien planqué, pas si facilement accessible et regorgeant de choses à voir, de randonnées à faire, c’est un Paradis tombé sur la Terre. On le traverse, on le côtoie, on s’y promène et on se jure d’y revenir un jour prochain.
Au Yukon, on se sait entouré par les animaux. Cependant, il est parfois dur de les apercevoir. Alors, on joue au chat et à la souris. On cherche les indices, on fouine, on creuse, on déterre et on suit les pistes malicieusement laissées par les p’tits coquins. Cependant, gare à la surprise car qui sait où mènent ces empreintes ?
Partout, l’Histoire, celle de la Gold Rush, de la Ruée vers l’Or, de cette conquête indécente du métal jaune, celui qui fait tourner la tête et mourir les hommes. Le Yukon est parsemé de ces constructions qui auraient du être éphémères mais qui ont déjà vu passer trois vies humaines, si ce n’est plus. Qui y a vécu, quelle est son histoire ? Le secret est bien gardé.
Les 5 fingers sont l’un des passages les plus redoutés des navigateurs qui circulent sur la Yukon River. Piège mortel, compliqué, dangereux et traitre, il ne pardonne pas l’erreur et tue à coup sur ceux qui se trompent. Qui pourrait se douter d’un danger pareil dans un décor automnal ?