Quelque part, non loin de Venouse, au cœur de l’Yonne. La foule, arrivée doucement au fur et à mesure de la journée, s’est répartie entre les divers stands du lieu. Certains répondent à des énigmes, d’autres font de folles bulles de savon aux couleurs aussi chatoyantes qu’éphémères. Là-bas, des courageux se lancent dans la conception de tablettes d’argile romaines tandis que résonnent, plus loin, les bêlements d’un agneau entre deux tétées maternelles. Le soleil chauffe, la campagne icaunaise est calme et la seule présence notable dans le ciel est celle d’un rapace tournant à plus soif, ombre légère que l’on suppose portée par le vent. Nous sommes le samedi 26 mars et nous sommes, juste et simplement, bien, Fils et moi. Heureux d’être là, de prendre part et de découvrir le festival 100% famille qu’est la #FamilyWeek !
Dis, c’est quoi la Family Week ?
Imaginez un festival centré uniquement sur les familles et les enfants, organisé pendant tout un week-end et où les activités proposées sont autant locales que pédagogiques. Imaginez également que ce festival soit l’occasion d’apprendre, de découvrir, de s’amuser, de rigoler, de rencontrer et de partager autour d’une culture commune mais (parfois) méconnue. Imaginez donc, en somme, qu’une grande partie de l’offre touristique familiale de l’Yonne soit représentée et que vous allez pouvoir :
1) Vous éclater en famille
2) Découvrir l’Yonne sous des facettes inhabituelles
3) Vous offrir l’envie d’avoir envie
La Family Week : retrouver une chose oubliée
Mais la Family Week, ce n’est pas seulement ça. C’est aussi (et surtout) un formidable hommage au bonheur, après deux années compliquées. Même si cela est cliché (et bien que ça puisse paraître flou, je ne manquerai pas de développer pour une petite mise au point), c’est le genre d’événement qui fait un bien fou, qui donne l’impression que les choses vont enfin s’arranger et qu’une page est tournée. Évidemment, il y a toujours et encore cette épée de Damoclès au-dessus de nos têtes, cette distance inconsciente conservée, ces bises disparues et ces poignées de main transformées en check (et non pas en chèque ou en cheick, ne prenez pas mes blagues pour argent comptant), le tout saupoudré d’une bonne dose de test pré et post séjour mais, au regard de la joie vue dans les yeux de Fils, cela n’est qu’un mince prix à payer.
Juste en passant, comme ça
Et puis, par-dessus tout, il y a ce retour aux sources du voyage : l’absence de besoin d’aller à l’autre du monde pour être dépaysé, pour faire le touriste, l’émerveillé béat. Il suffit d’un saut dans un TER, d‘une journée à Auxerre avec un enfant, d’une correspondance (et/ou d’un véhicule motorisé) pour rejoindre la Grange de Beauvais, sise à moins de 200 kilomètres de Paris. C’est donc, une fois de plus, une fois encore, une confirmation plurielle : explorer chez nous, autour de chez nous, à côté de chez nous. Aller à la rencontre de ces territoires méconnus, dont l’évocation fait juste hausser les épaules et lâcher un « Mouais, pourquoi pas, on verra ». Faire confiance à l’humain et aux capacités créatives d’un OT qui a cru jusqu’au bout à l’organisation d’un évènement familial dans un contexte compliqué. C’est la satisfaction intime, profonde et personnelle d’avoir eu raison de s’écouter et d’être partis, quelques jours et à deux, à Venouse !
[Instantanés de la Family Week]
Tenter de faire des bulles de savon de toutes les formes, autant en vain qu’en cercle. Manger avec tous les bénévoles, le soir et découvrir d’intéressantes coutumes icaunaises. Une discussion d’e-sport avec l’ado de la Stef Family. Deux jumeaux qui fréquentent les étoilés. S’interroger sur la pertinence de prendre un sandwich raclette pour mieux se jeter sur le croqu’époisse. S’allonger sur les coussins de l’espace lecture et être rejoint par un bébé. Fils qui se prend pour un sniper. Le paint-ball façon fusil à pompe. Echanger sur le marketing viral du Food Truck après lui avoir demandé si la faute d’orthographe du menu était volontaire. L’incroyable tenacité du Monsieur Loyal. Les doigts levés dans la roue qui tourne, tourne et tourne encore. Les bonds des chevreaux, le matin, dans une grange de Beauvais déserte. Saliver au moment de commander la nourriture du week-end. Se faire la main sur un métier à tisser gaulois. Fils qui explique aux gens comment se servir du fusil de biathlon d’AB Loisirs. Tomas et Clémence et leur patience infinie durant deux jours entiers. L’accent chantant de Marion, virevoltante. Un énorme tas de Tout petit ours, le nouveau doudou de la collection. Chercher l’ombre et les courants d’air. Fils qui est retourné, pour la quatre centième fois tirer à la carabine laser. Des enfants qui courent. Un CD gagné de musiques festives du moyen-âge. Lever les yeux au ciel et suivre le vol d’un rapace : avoir l’impression d’être seul au monde. Échouer à remonter une voûte gothique et être aidé par deux minots de passage. Discuter de l’espace des lapins et de la sensation d’être une proie. Retourner faire des bulles. Ne pas voir où est Fils et avoir la certitude qu’il doit en train de tirer à la carabine laser. Arborer avec fierté un chapeau de paille labellisé Yonne Tourisme et le porter jusqu’à Amiens, après deux TER, un métro et des regards parisiens amusés. L’impatience avant, le bonheur pendant, la satisfaction après. Fils, attendant de pouvoir tirer à la carabine laser. Le même qui fait une révérence et fait tournoyer sa compagne de danse. Un QR Code sur pattes qui se promène demandant à être flashée. Les « Moi, moi, moi » devant la roue. Les questions improbables sur l’Yonne et les réponses venues de nulle part. Le repas du soir avec les copains de la Stef’. Mon premier live Instagram.
On fait quoi, alors, à la Family Week ?
Dur, très dur de mettre des mots sur une telle frénésie d’activités et de vie(s). Mais, cependant, voici quelques activités testées par nos soins durant ce week-end-end actif (puissance beaucoup) et bien rempli (puissance encore plus beaucoup). J’indique également quel était l’organisateur qui parrainait ledit stand car, ne l’oubliez pas, tous les participant.e.s du lieu sont, sinon icaunais, au moins bourguignons (et ça fait un effet bœuf). Au passage, tous les titres ci-dessous sont des liens cliquables !
Déjà, on s’amuse beaucoup au gré des stands tenus par…
Le site archéologique de Bibracte
Nous avons pu tout savoir sur le tissage façon gaulois, à l’aide d’un mini-modèle. Pas facile à manier mais instructif et nécessitant bien de la patience ! Nous avons également bien noté que les gaulois ne portaient pas de casques avec des plumes (parmi tant d’autres questions posées à un débit de mitraillette par Fils en pleine période Astérix). Enfin, même si j’ai regardé ça d’un peu loin, nous aurions pu nous livrer à une dégustation de produits gaulois (mais j’ai profité pour discuter chronologie de la céramique grecque et mérites de la cavalerie sur les fantassins).
Le Cirque Star
J’ai fait tourner des assiettes au bout de longs bâtons, appris à manier un truc composé de deux fils tendus entre deux bâtons, le tout destiné à être trempé dans un seau rempli de liquide à bulles, tenté de jongler (et totalement échoué). Fils a fait peu ou prou les mêmes choses (mais pas dans le même ordre, bien évidemment) !
La Ferme des Glaciers
Une impressionnante collection de jeux de bois géants, aux règles parfois tarabiscotées mais d’une ludicité (ceci est un barbarisme) à toute épreuve. On a jeté des boules dans des trous, des fentes de bois, des cases, des buts. On s’est fait la main sur une sorte de flipper antique pas en toc, avons fait claquer des élastiques, perdu puis gagné des parties de puissance IV. Bref : on s’est éclatés (et, en plus, c’était à l’ombre, je ne vous dis pas le bonheur dimanche après-midi).
L’office de tourisme Serain et Armance
On a cuisiné des crapiaux rigolos ! Autrement dit, pas du tout, des crapauds ou des grenouilles mais des petites crêpes typiques toutes douces, qui se cuisinent en tour de main et se dégustent juste chaudes comme il le faut !
Les musée de Sens
Un atelier vitrail qui avait l’air d’être tout ce qu’il y avait de bien (et la fréquentation le temps du week-end l’a prouvé d’ailleurs) mais qui n’a pas trouvé grâce aux yeux de Fils car n’ayant point de lapin assez mignon à reproduire. Car oui, la mignonnitude des lapins est un critère important à ses yeux.
Le site archéologique d’Escolives
Se lancer dans la gravure d’une tablette en argile où tracer des caractères romains (voire même égyptiens, phéniciens, contemporains…), s’appliquer à faire des mots lisibles, s’aventurer à faire de la calligraphie… et tout recommencer le lendemain, mais sur de la cire ? C’est le pari tenté (et réussi très, très haut) la main par l’équipe du stand !
La Pyramide du Loup
Resituer le loup dans son espace nature, battre en brèche les clichés habituels et finir sur cette interrogation filiale « Et à la maison, on pourrait en adopter un ? »
L’office de tourisme du Jovinien
Ma plus grande défaite de ce week-end de la Family Week, un échec absolu, total et définitif qui aurait viré au drame sans l’intervention divine de deux enfants : reconstruire une voûte gothique, façon moyen-âge. Merci à eux pour leur aide ! Et, soit dit en passant, jovinien, c’est le gentilé de Joigny.
La mini-ferme de Flo
Lapins, veau, chèvre, brebis, agneau, chevreaux et autres palmipèdes caquetant à plein becs : la foule s’est pressée au sein de la petite ferme pédagogique, pour faire le plein de caresses, de tendresse, de questions, de réponses et de propositions spontanées d’adoption(s) là tout de suite, sur le champ, immédiatement. Impossible de ne pas craquer !
Le Parc du Bois de la Folie
Deux structures en bois de type pont de singe : exactement ce qu’il fallait pour transformer les enfants en super-héros icaunais. Parfait pour sauter, traverser, escalader et se sentir pousser des ailes, le tout sous le regard bienveillant des parents agglutinés (dont je fis partie).
Par AB Loisirs
Envers et contre tout, le stand préféré de Fils, qu’il fréquenté avec une rare assiduité pendant nos deux jours sur place. Un concept simple : tirer avec une carabine en bois, sans balle mais avec une visée laser (un peu comme au laser game, en gros), le tout sur des rectangles dotés de cinq cibles. L’idée : faire un carton plein. Ingrédients nécessaires : de la patience, un bon œil et une patience infinie envers les enfants tombés amoureux et qui ne veulent faire que tirer, tirer encore, tirer toujours, du matin au soir !
Par Yonne Tourisme
Une fresque chronologique qui retrace l’histoire icaunaise, un photobooth pour s’immortaliser et surtout, LA roue qui n’a cessée de tourner à chaque quizz, menés d’une main de maître par Monsieur Loyal (also known as Thomas Volatier).
Notez que nous aurions pu également…
Répondre à des devinettes historiques, faire du rempotage et des jeux autour du jardinage, découvrir l’Iris Folding, aller avec Albert du côté de Vézelay, répondre (derechef) à des énigmes, faire du Land Art, tirer façon Paintball.
Ensuite, on mange (plutôt) bien !
A quoi cela sert de se rendre en terre d’Epicure (autrement dit en Bourgogne et dans l’Yonne) si c’est pour ne rien manger ou se rabattre sur du snack ? A rien, tout simplement. Du coup, en plus de l’offre de restauration présente sur place (deux foodtruck, ceux du Camion Gourmet et Birdo’s Street), il était possible de se faire la dent sur les produits labellisés Le Bon PicNic !
LeBonPicNic, c’est quoi ?
La possibilité de commander un pique-nique garanti 100% local, préparé sur commande, avec des produits artisanaux et/ou fermiers. C’est du circuit court, à récupérer sur votre chemin, après avoir trouvé (en ligne, sur le site officiel), votre artisan de cœur. Simple, efficace, pas si cher et (forcément) essentiel !
Enfin, on se donne rendez-vous !
Première édition pour nous, seconde édition pour la Family Week : les rendez-vous sont d’ores et déjà calés pour la prochaine édition, en 2023 ! Hors de question, pour nous, de rater le troisième volume de ce chouette festival familial qu’il nous a été donné de découvrir. Fils veut retourner tirer à la carabine, je veux recommencer à le suivre partout, à la trace et gagner encore plein de beaux cadeaux. Je veux réentendre les belles tournures de Monsieur Loyal et avoir le plaisir de saluer tous les bénévoles présent.e.s dont le travail a été simplement exceptionnel. Je dois également organiser un petit voyage dans l’Yonne car toutes ces activités ont débouché sur de belles envies de visites, sur des promesses à honorer et des défis à relever, d’un canal à des vignes en passant une ou deux petites villes, ici et là !
Pour résumer, la Family Week, c’est…
- Un festival familial et enfantin, sur deux jours, le temps d’un week-end, organisé à la Grange de Beauvais, à quinze minutes en voiture d’Auxerre, par Yonne Tourisme et l’Agence de développement touristique et relais territorial des OT et SI de l’Yonne.
- L’entrée est gratuite jusqu’à douze ans, coûte trois euros pour un adulte (cinq avec le Pass Week-end).
- Toutes les activités à l’intérieur sont gratuites (sauf l’achat de bonbons) et conçues par les partenaires du label Famil’Yonne (qui inclut plus de 70 prestataires, 150 animations proposées ainsi que 25 restaurants et hébergements où les enfants et les familles sont les bienvenues).
- LeBonPicNic, pour manger bon et local.
- Un festival non-fumeur.
- L’assurance passer un très, très bon week-end !
Cet article est issu d’un partenariat avec Yonne Tourisme. Le contenu éditorial n’en reste cependant pas moins indépendant et soumis à ma seule volonté.