Putain Panam’ !
35 ans que ça dure et j’ai l’impression que c’est parti pour encore longtemps. Entre toi et moi, c’est toujours la même histoire. De l’amour, de la haine, de l’indifférence. Je te quitte, je reviens, je pars, je me barre, je rentre. Je suis un boomerang ambulant. Je m’auto-jette en jurant de ne jamais refoutre les pieds et je finis toujours par rentrer un jour ou l’autre.
Putain Panam’ !
Depuis que je suis devenu un digital sédentaire, je passe la moitié de la vie à déambuler en toi. Je te cherche, je te scrute, je t’observe, je te foule et refoule. Je t’explore, en essayant de percer à jour. Qu’est-ce que tu caches derrière ta grisaille ? Quelles surprises sont à découvrir ? Qu’est-ce que j’ai encore à connaitre de toi, de cette ville où je suis né et où j’ai grandi ?
Putain Panam’ !
Parfois, tu me brises le cœur et tu me donnes envie de chialer, autant sur toi que sur moi. Quand tu es blessé, meurtri, attaqué. Quand tu provoques l’émotion du monde entier. Quand tu es visé. Quand on cherche à détruire ce qui fait ta force, ton caractère, ton unicité.
Putain Panam’ !
D’autres fois, j’ai envie de te claquer tellement tu me saoules, tellement tu m’agaces, tellement tu m’exaspères. Tourner en rond, détruire, reconstruire, bâtir et rebâtir. J’ai l’impression de voir un poulet décapité errer sans but et j’ai juste envie d’achever tes souffrances et de tout démolir pour repartir sur des nouvelles bases, saines, franches et propres.
Putain Panam’ !
Depuis la naissance de mon fils, je me demande si je fais bien de rester vivre ici. Est-ce que tu es vraiment la meilleure ville où un enfant peut grandir et s’épanouir ? Est-ce que tu m’offres les meilleures garanties ? La meilleure qualité de vie ? Les meilleures infrastructures ?
Putain Panam !
Tu sais ce qui me fait vibrer en ce moment ? C’est d’essayer de saisir ton âme en deux couleurs, en noir et blanc. C’est d’essayer de capturer des moments de toi, sournoisement, sans prévenir. J’ouvre, je dégaine, je vise, je shoote et j’emballe. Du black and white basique, des fois un peu retouché, un peu retravaillé, histoire de. Je trouve que tu es vach’ment binaire comme ville. Tout ou rien. Noire comme la crasse, la saleté, la pollution. Blanche comme la lumière, la beauté, la classe. Aucun juste milieu.
Putain Panam’ !
Je ne devrais pas écrire ça mais qu’est-ce que je kiffe me barrer avec mon fils et marcher sans but dans tes ruelles crades et pavées, en choisissant à chaque fois des nouveaux chemins.
Qu’est-ce que j’adore découvrir des trucs de folie, des vitrines qui font rêver et du bordel de street-art simplement génial. Je marche sans but, en essayant de flairer ton âme, de te toucher, de te saisir, sale insaisissable que tu es.
Putain Panam’ !
Je voulais écrire un article poético-onirique et voila que je me retrouve à laisser mes doigts courir sur un clavier et à déverser ma bile brute, à ne chercher aucune belle formulation, en mode décoffrage sec et violent.
Putain Panam’ !
Panam’Paris City.
75.
Ma ville, ma haine, mon amour.
Qu’est-ce que je t’aime !
Qu’est-ce que je te hais !
Putain Panam’,
Du coup, te voila comme je te vois à travers le viseur de mon appareil. Pleine de vie, d’amour, de beauté, de non-dit. T’es un mélange de folie douce, de gentils allumés, de barges profonds et d’une normalité granitique. T’es belle, t’es moche, t’es tout et t’es rien. T’es Paris.
Le blog va bientôt arborer de nouvelles couleurs, un nouveau thème, une nouvelle URL et même un nouveau nom. Et si d’aventure vous ne le saviez pas, sachez que je sévis également dans un second lieu : Once Upon A Dad, où vous êtes les bienvenus.