Février 2019. Au programme de ce voyage : Catane, Syracuse, Modica et Noto. Quatre escales bien différentes pour découvrir l’est de la Sicile, celle-là même que l’on dit baroque. Sans voiture, comme d’habitude. Et en famille, pour ne rien changer !
De A à Z : la Sicile Baroque !
- De A à Z : la Sicile Baroque !
- A comme Arrivederci
- B comme Barocchettis
- C comme Catane
- D comme Dolce Vita
- E comme Enfants
- F comme Farniente
- G comme Gare
- H comme Humide
- I comme Io
- J comme Jour après jour
- K comme Kafè
- L comme Lentano
- M comme Modica
- N comme Noto
- O comme Ortygie
- P comme Pizza
- Q comme Quand ça
- R comme Ragusa
- S comme Syracuse
- T comme Train
- U comme Unique
- V comme Voyage
- W comme WWW
- X comme X-Rated
- Y comme Yoga
- Z comme Zzzz
A comme Arrivederci
« Au revoir la Sicile » (et à bientôt) : c’est ainsi que, in petto et en solo, j’ai fait mes adieux à la Sicile au moment de la quitter pour revenir vers la France en bus, une nuit de 2014. C’était ma première fois dans l’île et en dépit des nombreux aléas d’un voyage parsemé de vomis et de surprises dont je garde un souvenir impérissable. Alors, quand, un jour de décembre 2018, on s’est demandés où aller passer cette semaine de vacances, le choix est apparu aussi naturel que logique pour notre famille, la plus grande difficulté étant alors simplement de choisir parmi toutes les possibilités et de tracer une sorte de fil rouge, une ligne de vie, un semblant de continuité. Pour le reste, charge à la Sicile de s’occuper de nous !
B comme Barocchettis
Avec Baro, on s’est rencontrés pour la première fois dans une petite épicerie perdue dans un recoin d’Ortiygie. Il était seul dans un coin et on lui a proposé de venir chez nous, pour manger, comme, à la bonne franquette. On a passé un moment génial à table avec lui : authentique, charmant et délicieux. Un vrai morceau de Sicile. On l’a retrouvé, un peu plus tard, à Modica pour une seconde fois. Mais depuis 2019, plus rien. Plus de Baro et pas de Chettis. Ni ici en France ni là-bas en Italie. Juste une mention sur un site. Et c’est tout. Alors, un jour, peut-être, on retrouvera notre pote Baro. Et on lui remettra un couvert à lui, le meilleur paquet de pâtes du monde entier !
C comme Catane
Catane et moi, c’est une vieille histoire d’amour parce que, ma première fois en Sicile, c’était là-bas, en 2014. Je me souviens encore de cette immersion profonde et sensorielle dans ce marché unique où je faisais mes courses au quotidien (pour cinquante personnes). Je garde en souvenir ces déambulations urbaines un peu incertaines, cette impression que l’ombre offre autant d’histoires scabreuses que d’anecdotes magnifiques et ce sentiment de vivre en permanence sur le fil d’un rasoir nommé Etna, dont la bonne ou mauvaise humeur décide à elle seule du devenir d’une ville entière. En famille, cela n’a été que du bonheur. Des petites impasses pleines de charme, des dégustations coquines, des jardins accueillants et des restaurants où il fait bon se poser entre deux pizze, fussent-elle bianche !
D comme Dolce Vita
Oui, je sais. C’est un cliché énorme que d’utiliser le D pour Dolce Vita en parlant de la Sicile. Tout comme se servir du F pour caser Farniente (ce que je n’ai pas fait) mais cette semaine de voyagance (un mélange entre vacance et voyage, qui peut se décliner en vacançages) est une ode à la vie douce, version sicilienne. Ne pas avoir de réel planning à part des villes et des billets de train. Ne prévoir aucune visite et se laisser porter par les envies du jour. S’assoir sur les gradins du cirque antique de Néapolis, sur un banc dans un parc de Catane ou sur des marches de Modica et regarder s’amuser les enfants, n’est-ce pas la plus belle des occupations ? Voyager – pour nous – ne consiste pas à cocher des cases et rayer des noms, bien au contraire. Nous avons une préférence profonde pour nous immerger autant que faire se peut, ne pas renier notre étiquette de touristes et regarder où tout cela amène !
E comme Enfants
Emmener des enfants en Sicile : probablement la meilleure des idées possibles tellement cette destination est idéale pour les familles. Les enfants en Sicile sont tels des rois en France avant 1789 : choyés, vénérés, adorés. Ils attirent les regards, les sourires, les friandises et les anecdotes incompréhensibles susurrées du bout des lèvres par une mama endimanchée sur un banc de Catane. Ils sont aussi une formidable façon de créer des liens et d’ouvrir des dialogues improbables. Pris dans une tempête de confettis, invités à des anniversaires et à partager un gâteau, nos deux bambins ont découvert une Sicile différente de la notre, mais apparemment, tout aussi séduisante. Parce que c’est aussi cela, de voyager avec un enfant : accepter parfois d’emprunter deux chemins se séparant un peu avant de se recroiser plus tard !
F comme Farniente
Farniente, fare niente, ne rien faire. Mais, ne rien faire, n’est-ce pas en fait déjà faire ? Point de philosophie ici mais un éloge subtil et discret à un art qui se perd : celui de ne rien faire en voyage. Je ne parle ici d’un mode de vie chanté dans les pages des magazines de voyages mais plutôt de la réalité d’un après-midi pluvieux à Syracuse, dans des ruelles où la présence d’une gondole vénitienne n’aurait rien eu de surprenant tellement on se serait cru au bord d’un canal de la Sérénissime. Alors donc, quand personne ne veut, quand personne ne peut sortir, que fait-on, en voyage en Sicile ? Et bien, on ne fait rien. Ou si peu : on s’allonge, on se prélasse, on se câline. On débat de l’opportunité de regarder un film en jetant de temps à autres un oeil par la fenêtre pour voir, si par hasard, la pluie se serait calmée. Mais en attendant, repos, détente et même sieste : voyager ne veut pas dire subir et être avec ceux que l’on aime est parfois le plus beau de tous les voyages…
G comme Gare
Celle de Syracuse, avec son quai éloigné qui fait courir les familles françaises ou celle de Noto, délicieusement désuète, avec sa balance et son absence totale de guichet, où nous nous demandons si nous sommes vraiment au bon endroit. Les gares de Sicile ne sont pas uniformes ni bâties sur le même modèle. Pas de copié-collé mais de la variété et le bonheur sans cesse renouvelé de la découverte (et de l’incertitude de ne pas s’être trompé).
H comme Humide
Oui, la Sicile peut se montrer humide. Et quand elle le fait, mieux vaut se garer et ne pas rester là. Durant cette semaine, nous n’avons eu qu’une journée réellement pluvieuse. De celles qui vous font vous demander ce que vous foutez là. Pour de vrai. Et même anticiper le pire, version Built thee an Ark, Noah ! Et puis, en fait, quand tout cela se calme et qu’il est possible de mettre le nez dehors, on admire, on profite, on respire. Parce que rien n’est jamais certain en voyage et que l’incertitude fait partie des règles du jeu. Alors, certes, une semaine entière de pluie et mon article n’aurait pas été du tout le même mais, avec des si...
I comme Io
Je, moi. Sono io, c’est moi. La joie de revenir en Sicile et de parler à nouveau la langue de Dante, avec ses variantes régionales si charmantes et particulières, qui font tout son charme et sa difficulté. Si, aujourd’hui, mon italien est bien loin de celui qu’il fut à la grande époque du Bac et des premières années de fac’, il me sert encore à converser de manière relativement correcte. Je n’arrive certes pas à tenir la longueur sur certains sujets très pointus (comme la tonte des caniches nains albinos dans l’Amérique centrale du XVIème siècle) mais, dans tous les autres contextes, j’arrive encore à m’en sortir. Et si je n’y arrive pas, tant pis : on improvise, on respire profondément et on trouve un terrain d’expression commun où il sera possible de s’attendre. Comme ce matin de 2014 où, au marché de Catane, le boucher n’a pas compris que je voulais cinquante tranches de jambon et a pesé très exactement une tranche de cinquante grammes !
J comme Jour après jour
Il y a ceux qui programment leur voyage à la minute près, qui savent exactement ce qu’ils vont faire, où ils vont le faire, comment ils vont le faire, en incluant les taxes, les coordonnées GPS et l’âge du capitaine, le tout en respectant sur le terrain tout ce qui a été prévu. J’ai, pour ma part, totalement et sans vergogne, délégué totalement cet aspect à #DeT (qui a une capacité extraordinaire à manipuler mes idées jetées à la volée pour tout faire tenir dans un tableau excel lisible et compréhensible). Je me contente d’émettre de vagues suggestions, de changer d’avis comme de chemise et d’être frappé d’indécision chronique au moment de choisir un restaurant où aller manger. Et pourtant, aussi casse-gueule soit la solution du « On verra bien, YOLO » associée au « Je note quand même quelques idées », cela donne concrètement de chouettes expériences où l’improvisation tient certes une belle place mais sans que cela ne se ressente tant que cela. Nous prenons les jours les uns après les autres, à la file indienne et à la queue-leu-leu (et nous nous en portons très bien).
K comme Kafè
Alors oui, je sais, celui-ci est ultra-méga capilloctracté. Tellement que je tiens une chevelure entière dans ma main, pendouillante. Mais, en même temps et phonétiquement, Kafé et Caffè, c’est du pareil au même non ? En tout cas, une chose est sûre : celui que j’ai bu à Noto, en solo, était un pur moment de bonheur, au moins égal à celui dégusté un jour à Porto, sur les rives du Douro. D’ailleurs, c’est genre de choses que j’adore en voyage. Boire un café dans un rade local. Ce n’est pas exceptionnel, ce n’est pas Instagramable, ça ne change pas la vie, ce n’est pas un cheminement intérieur bouleversifiant. Non, c’est juste une anormalité normale. Comme une petite intrusion discrète dans le quotidien des autres, une petite fenêtre ouverte sur l’existence réelle de ces personnes que nous côtoyons sans pour autant forcément les voir.
L comme Lentano
Ah, le plaisir de prendre son temps, de ne pas faire l’orange à se presser, de savourer. C’est devenu quasiment un luxe de s’offrir ce temps, de ne le consacrer à rien d’autre qu’à des balades, des découvertes, des errances désordonnées pleines de vide et de rien. En ne choisissant « que » quatre villes et en laissant de côté toute option motorisée, nous nous sommes donnés le plaisir de ne faire que ce nous voulions, comme nous le voulions et de façon séparée si cela nous disait. J’ai ainsi pu explorer Ortygie de nuit en solo et vagabonder avec Titi dans Noto au crépuscule. Et puis, il faut se l’avouer : la Sicile ne se vit pas en express, en vitesse. Elle demande lenteur, patience, sourires et douceur. Pour ne brusquer personne, pour se coller au rythme local et goûter à une rare et délicate forme de refus de l’obligation et de la soumission aux horaires. Ainsi sont certains règles non-écrites du voyage : « En Sicile, tu ne te dépêcheras pas ! ».
M comme Modica
Exceptionnelle. Magnifique. Incroyable. Les superlatifs manquent pour parler de Modica Belluci, la plus sinueuse, escarpée et labyrinthique ville de la Sicile baroque. J’ai laissé plusieurs choses, à Modica. Mon dos, tout d’abord, qui a décidé de succomber d’avoir trop porté la poussette dans les escaliers de la cité. Mes yeux, lassés de tant de beauté. Et mon coeur, enfin, qui a décrété qu’il voulait rester ici et ne plus en bouger, comme son copain à Washington Square, de l’autre côté de la Flaque. Inutile donc de vouloir être objectif, cela m’est impossible : Modica est trop Modica pour que je puisse dire autre chose. Il vous faut absolument, à votre tour, vous planter le nez au ciel et lever les yeux vers ces escaliers monumentaux et ces façades reconnues à l’UNESCO. Emprunter ces marches sans succomber au vertige pour ensuite jouer à Dédale (et comprendre d’où est venue son inspiration) et tracer votre propre itinéraire, toujours plus haut. Et vous arrêter là où bon vous semble aussi, pour acheter un goûter à une autre Mamma édentée qui n’en revient pas de voir un touriste en sa boulangerie. Et enfin, arriver à LA VUE, depuis cette impasse, cette plate-forme, cette fin. Pour mieux l’enlacer, l’embrasser, la serrer, l’immortaliser. Et sur le retour, faites une pause chocolatée : Modica est (aussi) renommée pour cela !
N comme Noto
Noto au mois de février, c’est calme. Vide. Etrangement calme et vide. Cette ville, présentée comme éminemment touristique, n’a donc semblée n’exister que pour nous, le temps de notre passage. Or ce passage fut pour le moins chaotique. Compliqué. Une enfant malade et un autre endormi. Des tours de garde à organiser pour que chacun des deux adultes présents puissent faire un tour dans les tours baroques de la ville. Et s’arrêter boire un caffè en lisant la gazzetta sur le zinc d’un bar sans nom ni âge, où le sourire est aussi naturel que le café délicieux, où le calme n’est troublé par le crépitement d’une bruine passagère. Noto semble être l’illustration parfaite d’une ville baroque, propre sur elle, géométrique. Les monuments semblent alignés et la fameuse montée dans l’une desdites tours offre un panorama qu’il convient de déguster à sa juste valeur. Mais tout cela n’est pas assez sicilien, pas assez italien, pas assez bordélique. Il faut donc monter, encore et encore. Contourner les passages trop battus et trouver ses propres tracés. Pour arriver jusqu’aux archives municipales et se retrouver à être le seul visiteur d’une exposition et à échanger longuement avec les deux employées ravies d’être interrompues. Et d’enfoncer le clou le soir-même en trouvant une aire de jeu sise au pied d’une prison où les enfants laissèrent Fils jouer à leur place. Comme beaucoup d’autres villes, Noto a ainsi deux faces, celle offerte et celle qu’il faut découvrir soi-même. Comme Venise en son temps, que croyez-vous que fut notre préférée ?
O comme Ortygie
Ortygie, Ortigia. Deux orthographes pour un même lieu et une même histoire d’amour : celle qui m’unit pour l’éternité à ce petit morceau de Sicile, à cette parcelle urbaine de Syracuse, à ce lambeau de terre rattaché au reste du monde par un petit, minuscule et infime pont. J’aime Ortygie d’une façon déraisonnable, subjective. Je voudrais ne l’avoir que pour moi et être ainsi le seul à pouvoir arpenter ses ruelles et ses places, avoir l’étendue de ces rives et ses plages microscopiques à ma seule discrétion. Si j’étais local, de jour comme de nuit, je marcherais sans cesse, pour cartographier mentalement chaque coin et recoin, pour savoir les yeux fermés, aux seuls sons de me pas, où je me trouve, d’où je viens et où je vais. Hélas, Ortygie n’est pas plus à moi qu’à vous, même lorsque le temps vire à la tempête et qu’il vaut mieux se garer pour ne pas faire (trop) mouiller. Mais il n’empêche : Ortygie est une merveille. Ma merveille !
P comme Pizza
Par moments, j’ai l’impression d’enfiler les clichés sur la Sicile comme des perles sur un fil. Mais pardon, excusez-moi : il est parfois compliqué de mélanger dégustation de produits locaux avec des enfants en bas-âge. Et cela tourne quasiment à la mission impossible (même quand Tom creuse) quand je veux essayer de nouveau fromages. Cependant, nous avons trouvé une solution idoine, convenable, éthique, locale et responsable : manger dans des pizzeria recommandées par les locaux. Pas par des guides ou des sites internet. Non, des locaux. Alpagués dans un bar, dans la rue ou au détour de courses. Et à qui j’ai demandé leur pizzeria préférée. Et c’est ainsi que nous avons eu le bonheur d’aller du très touristique au spot secret merveilleux en passant par le banal, avec un point commun entre toutes les adresses : les pizza étaient merveilleuses, blanches ou rouges, fromagères ou crémeuses, piscicoles ou bouchères. Et je sens encore leur goût dans ma bouche aujourd’hui !
Q comme Quand ça
C’était en février 2019 et la question était toujours la même : est-ce que l’Etna allait, encore une fois, se mettre en colère ? Et si oui, quand donc ? Nous n’avons jamais eu la réponse mais nous n’avons pas manqué de saluer Sieur Etna !
R comme Ragusa
Le genre de ville que vous ne pouvez qu’aimer parce que ce n’est pas possible autrement. Je sais que, depuis le début de cet abécédaire, je chante mon amour pour la beauté des villes baroques de la Sicile mais Ragusa, Raguse est la confirmation. Le point final sur le I, la barre du T. Ragusa est ma-gni-fi-que. Et ex-cept-ion-elle. Oui. Les deux à la fois et bien plus encore. Et cette magnifionnalitude (ou exceptionifique, au choix), on se la prend en pleine tronche d’un seul coup dans le train. Pan dans les dents et facture démentielle du dentiste à venir au retour. Il suffit de regarder par la fenêtre et de baver en cherchant le bouton pour mettre sur pause. Et, une fois sur place, je ne vous parle même pas du bonheur brut de déambuler dans ces deux Raguse. Parce que oui, Ragusa se décline en deux version : la neuve et la vieille (dite Ibla). Et bordel, la vieccha, c’est une merveille. Il faut absolument prendre le temps de s’y plonger tout doucement pour en profiter, pour se gaver les yeux. Admirer. Se faire une orgie de baroque en poussant jusqu’au jardin, tout à la fin de la balade. Et, si vous voulez être malins en y passant une journée, faites comme nous : arrivez en train et repartez en bus. Kiffance absolue garantie sur facture (dans la limite des stocks plus du tout disponibles) !
S comme Syracuse
Syracuse m’était conté, elle me dirait des choses au creux de l’oreille. Elle me raconterait son histoire, que je devine pour le moins pluriséculaire. Elle me parlerait de sa place et de son jardin où se posent les touristes français en goguette, du chemin depuis la gare et des averses qui font d’un ruisseau une cascade. Elle évoquerait les longues balades vers Neapolis et les arrêts obligatoires dans les différents Sanctuaires, pour voir peut-être pleurer des larmes de sang. Je suis persuadé qu’elle trouverait quelques instants pour parler des cafés dissimulés dans les boulangeries ou dans les boulangeries qui se font trattoria sans prévenir. Ou de ce glacier et du goût Schtroumpfs. Elle irait peut-être même jusqu’à évoquer cette drôle de dualité, ces deux versants un peu jumeaux diaboliques, entre passé et présent. En réponse à tout cela, je ne ferais que sourire et, doucement, je lui dirais qu’elle est belle, étrange, attirante, dérangeante. Que ses musées au parfum d’autrefois attirent autant que ses temples et son héritage antique. Qu’il fait bon s’y promener en toute saison. Qu’elle n’a pas à rougir, au contraire. Et qu’elle doit être fière de son atypisme, de son caractère. De sa beauté si fragile. Parce qu’il n’y a qu’une seule Syracuse. Et que je rêvais d’y retourner !
T comme Train
Voyager en train en Sicile ? Une idée qui ne vient pas forcément naturellement à l’esprit mais qui, en réalité, trouve tout son sens sur le terrain car, loin des clichés et autres idées mal reçues, le train sicilien est remarquable. Un tantinet désuet, parfois un poil vieillot de premier abord mais confortable, ponctuel et pas cher. Alors, pourquoi ne pas en profiter pour découvrir la Sicile (et l’Italie) en train ? Et, quand il n’y a pas de train, on peut se rabattre sans souci sur le bus (mais là, attention, cela peut être réellement plus folklorique en terme d’horaires).
U comme Unique
Il y a des choses que l’on voit partout et certaines qui ne peuvent être vues qu’en Sicile : les marchands d’escargots de Catane, les espadons du marché, les confettis de Noto, les ruelles d’Ortygie, les cagettes de Fraise en bord de route, Ragusa Ibla depuis le train, une balançoire pour fauteuil roulant, des escaliers monumentaux, un paquet de Barrochettis, les maisons qui succèdent aux maisons à Modica, une enfant muette devant des statues dévêtues, un oranger dans un temple, l’Oreille de Denys, un coucher de soleil depuis un cirque antique, l’Etna depuis le hublot d’un avion, un enfant de quatre ans qui préfère monter les escaliers à pieds que de rester dans sa poussette, le même enfant qui décide finalement de faire sa sieste dans ladite poussette, ladite poussette portée par un papa excédé par les escaliers, des accents inattendus entendus au détour d’une ruelle, une maman souriante, des sœurs qui jouent au foot. Cette Sicile, c’est la notre !
V comme Voyage
Pour la petite histoire, il fut un temps où j’ai cherché à changer le nom du blog et, entre deux idées biscornues, j’ai pensé à ce que V comme Voyage. Cependant, ce nom était déjà pris par une agence du même secteur et donc, du coup, je l’ai laissé. Tout cela donc pour dire que le voyage, c’est quand même pas mal. Voire même carrément bien. Que le voyage en famille, c’est encore mieux. Sans voiture et en train, on arrive à un cocktail carrément classieux. Mais alors la Sicile sans voiture, en train et en famille, on est proches du voyage parfait (si tant qu’il existe). Et cela dit très sérieusement, hein !
W comme WWW
Alors, un abécédaire de la Sicile baroque sans lien ni conseils ni adresses ? Sérieusement ? En 2024 ? E si ! Pourquoi donc ne pas être exhaustif et écrire un guide pratique avec les conseils et tout ? Déjà parce que je n’ai pas envie, honnêtement. Les guides pratiques ici sont souvent tout SAUF pratique. J’aime bien caler des adresses que j’aime bien et des visites conseillées mais c’est ma limite. Ensuite, ce voyage date de 2019 et à notre échelle, ça fait une éternité. Et enfin, j’ai déjà écrit ce guide pratique. Oui, oui. Il vous suffit d’aller voir du côté du livre Petaouchnok Sicile dont je suis un des co-auteurs pour y retrouver lesdits conseils et bonnes adresses. Et puis, de moi à vous, je crois encore au pouvoir des mots et des récits comme celui-ci. Et si un-e seul-e d’entre vous va en Sicile grâce à cet article, ma mission d’auteur sera réussie !
X comme X-Rated
Bon, je l’avoue, je ne sais pas quoi mettre pour cette lettre. J’ai tenté de fouiner du côté de l’alphabet grec, de caser Xanthippe ou Xenia (histoire d’aborder le versant Antiquité de la Sicile baroque) mais en fait ça ne vient pas et je n’aime pas forcer. Par contre, j’ai – dans mes photos du voyage – un cliché pris dans un musée où se trouve Pitchoune assise devant une statue sans tête, poitrine dénudée et se parant chastement d’une toge à l’endroit stratégique. Le genre de photos qui risque de se retrouver censurée par IG ou Facebook (où les robots pensent toujours que montrer un sein ou un téton féminin est une atteinte à la pudeur). Bref, je profite donc de ce X pour dire qu’on trouve des statues antiques de toute beauté dans les musées de Sicile et notamment ceux de Syracuse. Et que certaines de ces statues ne sont que très partiellement vêtues. Vous voilà avertis !
Y comme Yoga
Par moments, en Sicile, il faut savoir rester zen et prendre modèle sur les locaux qui subissent certains aléas du quotidien avec désinvolture, sourires et habitude. Alors, certes, le bus prévu à 8 heures passe en fait à 11 heures, oui, je sais mais c’est comme ç et il n’y a rien à faire d’autre. Pareillement lorsque l’OT est sensée être ouverte à 13h30, qu’il est 14 heures et que personne ne pointe le bout de son nez derrière le comptoir. Ce sont des détails, de toutes petites choses qu’il convient de relativiser, de ne pas prendre trop au sérieux et de laisser derrière soi. En plus, ça fait de chouettes histoires plus tard (et ça me permet de vous dire qu’à Modica, si vous attendez le bus, il vous faut aller au Baricentro. Meilleure adresse ever).
Z comme Zzzz
Dormir en Sicile ? Aucun souci du tout pour trouver des logements de charme dans de petites impasses fleuries sans débourser forcément un rein. Durant notre séjour (et malgré la tristesse engendrée par la fermeture de « mon » auberge de jeunesse adorée à Catane), nous avons dormi dans de chouettes endroits, un tout petit peu excentrés par rapport au centre des villes mais toujours très accessibles. Et calmes. Et bien équipés. Un vrai travail de professionnelle, labelisé #DeT ! Et si vous voulez (et pouvez, tant qu’à faire) goûter au luxe, on trouve des palazzo et palazzi un peu partout, qui n’attendent que vous. Evitez simplement de planter votre tente au milieu des ruines, ce n’est pas très, très bien vu !
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Voyage réalisé en février 2019 (et entièrement auto-financé)