Mes Pays-Bas en dix photos

Auparavant, il y a eu les épisodes de l’Islande, du Donegal ou encore de la Finlande et du Yukon. Ce format spécial, résumer un voyage, un lieu, une destination, en dix photos est un exercice que j’affectionne particulièrement. Choisir une poignée de photos évocatrices pour obtenir une synthèse subjective, biaisée et hautement personnelle : un exercice de haut vol qui laisse forcément un petit gout d’insatisfait. Pour autant, voici donc aujourd’hui mes Pays-Bas, d’Utrecht à Gouda en passant par les nouvelles lignes d’eau. L’histoire photographique d’une première fois en Hollande !

Reflets aquatiques – Partout, pendant notre découverte de la région d’Utrecht, l’eau est omniprésente. Parfois simple élément d’accompagnement, elle semble s’inscrire naturellement dans le paysage. Si, dans le passé, elle fut un outil stratégique pour (tenter de) défendre le pays, elle est désormais incontournable lorsqu’on pense aux Pays-Bas. Longer les canaux à vélo, faire du bateau, perdre des objectifs : un voyage sans y consacrer un tout petit peu de temps est une hérésie, voire même une impossibilité !

Après l’orage – Nous sortions tout juste du Geo Fort (une chouette structure pour les enfants) lorsque le ciel a décidé de se fâcher violemment. Orage sur orage et pluie tombante qui glace jusqu’aux os. Alors que nous avions été épargnés jusque là, la revanche de la météo fut aussi violente que brêve. Pourtant, comme le dit si bien le proverbe, après la pluie vient toujours le beau temps. Et là, en bord de route, sans prévenir, la lumière décida de percer les nuages et de venir dessiner le plus fou des tableaux.

Le marteau et les fromages

Accorder les fromages – Que pensez-vous qu’il va se passer ? Pourquoi un marteau dans une fromagerie de Woerden ? Est-ce que les fromages vont être cassés en mille et un morceaux, fracassés, démolis ? Pourquoi s’attaquer ainsi au plus connu des symboles hollandais ? En réalité, nulle question de fromagicide ici : le marteau est destiné à résonner doucement sur la croûte des goudas. En tapotant, les experts locaux sont en mesure de savoir comment se passe la maturation de l’or jaune. Être accordeur de goudas, c’est comme être accordeur de piano : tout un art !

Vert et bleu – Il parait, selon les dires de #DeT, que nous avons eu une météo exceptionnelle durant notre séjour. Très peu de pluie, énormément de soleil et quelques nuages innocents qui moutonnent dans le ciel au gré des volontés éoliennes. Du coup, l’élément liquide, s’il n’est pas le ciel, est toujours présent au ras du sol. De jolis tableaux se forment et se déforment dans le miroir éphémère. Une composition pastorale figée pour toujours alors qu’elle n’a vécu qu’une fraction d’éternité.

Le long des canaux – Rarement un cliché et la réalité se confondent ensemble à ce point. Les Pays-Bas sont connus, réputés, pour être le pays des canaux. Amsterdam en a fait une spécialité mondialement recherchée. Quid, cependant, ces autres cités néerlandaises ? Entre autres images d’Épinal qui galopaient dans ma tête avant d’arriver, j’avais cette vision de maisons typiques se reflétant dans un canal. Mes premiers pas à Gouda m’ont plongé directement dans le Mythe, dans la réalité, dans le cliché personnifié. Le plaisir de voyager, c’est aussi cela : confronter sa vision à la réalité et sourire en s’apercevant que certaines choses existent bel et bien !

Le château de Woerden

Le roc – Planté au large de Gorinchem, c’est un roc, une construction massive qui parait défier le temps avec la certitude imperturbable de sa propre force. C’est le château de Loevenstien. Nous avons eu la chance – une fois de plus ! – d’être au bon endroit, au bon moment. Dans la cour, juste devant l’entrée, une troupe de joyeux lurons met en scène le Moyen-Âge. Pitchoune prend des cours de duel, Fils manie le bâton, #DeT parle à l’oreille d’un mainate tandis que je tente de m’incruster à la table du festin, entre une reine et un troubadour. Le temps est rythmé par les rires des enfants et le baromètre du sourire est au beau fixe. Moment privilégié d’un voyage en famille, l’un de ceux dont on reparlera en rigolant, lorsque sera venu le moment des souvenirs !

Utrecht by night – Aller à Utrecht, c’était permettre à #DeT de marcher sur ses propres traces, à la recherche du temps d’avant, du parfum suave d’une échappée estudiantine de quelques mois, d’un échange entre ici et là-bas. Parcourir les artères touristiques de jour ou se perdre sur le parcours artistique nocturne. De ruelles en ruelles, dans Utrecht l’apaisée, l’endormie, la calme. Après le tournant, c’est l’effervescence et la folie de la nuit. En attendant, nous marchons tout doucement, ensemble, de lumière en lumière. C’est beau, une ville la nuit.

Dans les tranchées

Dans les tranchéesL’Histoire hollandaise est, pour beaucoup, une grande inconnue, un point d’interrogation majeur qui se promène accompagné de ses amis Aukunidé et Jesavépa. Alors, lorsqu’on m’a proposé d’orienter une partie de ce voyage sur la thématique des Nouvelles Lignes d’eau, j’ai répondu directement « Et pourquoi pas ? ». Le reste, c’est la découverte de Forts, des témoignages, des récits, des explications. Le pourquoi du comment les Pays-Bas ont décidé d’inonder une région entière pour arrêter une invasion française (manque de chance, il a gelé), pourquoi toutes les idées n’ont finalement jamais fonctionné et, surtout, que faire de toutes ces traces concrètes qui s’étendent dans le paysage, entre bunkers, tranchées et rivières (SPOILER : j’en parle dans le prochain article). En attendant, les familles viennent pique-nique, les enfants jouent et personne ne trouve plus étrange de lancer une fusée là où, jadis, les hommes se battaient !

Le moulin du Matin – A Gorinchem, ce matin-là, nous ne savions que faire. #DeT et Pitchoune étaient parties à la voiture, chercher un quelconque objet oublié. Nous avions une grosse heure à perdre avant d’embarquer. Et puis, tout d’un coup, juché sur mes épaules, Fils a tendu un doigt vers l’horizon et a pointé un gros truc, perdu un peu au loin : un moulin à vent. Nous avions vu, visité et grimpé notre tout premier, quelques jours avant.à Woerden. Pourtant, nous n’étions pas rassasiés et nous voulions, lui et moi, d’autres moulins. Alors, nous y sommes allés, seuls dans la ville encore ensommeillée. Arrivés au pied du mastodonte, j’ai laissé ma descendance s’approprier les lieux, regarder, s’ébahir, rire, courir. Je me suis baigné dans sa Joie, dans son bonheur et je me suis rendu compte à quel point sa présence était source de bien-être, surtout un matin d’avril, au pied d’un moulin à vent aux Pays-Bas. 

Les détails de Gouda – De plus en plus, à force de photographier encore et encore, j’arrive à obtenir certaines photos qui sont une satisfaction personnelle. Celle-ci en est un bon exemple. Prise à la fin de l’après-midi avec mon 75-300, c’est un détail de la Maison Communale de Gouda, un bâtiment massif et immanquable qui trône, solitaire, au beau milieu de la Grand Place. J’ai cherché, dans cette composition, à mettre en valeur la finesse d’une certaine géométrie, un contraste et des jeux de ligne. Mettre en avant des choses que j’aime, des travaux personnels, c’est aussi une valeur que je défends dans mon écriture et ma vision des blogs. Savoir pourquoi vous venez ici, savoir ce que vous venez y chercher et, le cas échéant, y trouver. 

Cette découverte des Pays-Bas a été organisée sur l’invitation de Visit Holland, avec l’aide logistique de Visit Utrecht et de Thalys. Le contenu éditorial ne se trouve nullement affecté par cet apport et reste totalement mien. Les photos ont été prises avec un Olympus OMD-EM5 MkII (et toute une flopée d’objectifs).