Mon alphabet de l’Irlande

L’Irlande. Ai-je besoin de vous rappeler à nouveau l’amour inconsidéré, infidèle, infini que je porte à cette verte terre d’Erin ? Ai-je besoin de vous raconter à nouveau ces nombreux voyages, des montagnes du Connemara aux îles d’Aran en passant Limerick la Sombre ? Du noir et blanc aux couleurs, je continue à écrire encore et encore sur ce pays hors du commun. Et c’est pourquoi je vous propose d’y retourner une nouvelle fois, sous la forme d’un alphabet !

 

A comme Aran

Trois iles perdues au large de Galway. Trois îles aussi proches que différentes, où le gaélique est encore bien vivant. Habité depuis l’Aube des Temps, l’archipel d’Aran vaut bien plus qu’une simple visite d’une journée : donnez-vous la chance d’y passer la nuit et découvrez ce qu’il s’y passe lorsque le dernier ferry a regagné la côte…

B comme Ballina

Ne soyez pas inquiet si vous ne connaissez pas la (toute) petite ville de Ballina : elle n’est mentionnée dans aucun guide de voyage. Si elle apparait nonobstant dans MON alphabet, c\’est pour une raison toute simple : c’est là qu’a eu lieu ma toute première rencontre avec l’Irlande, un jour de pâques 2003 (ou 2004).

C comme Connemara

Chanté, rechanté et chanté encore, qui ne connait pas le Connemara ? Paysage le plus emblématique d’Irlande, il attire chaque année des foules venues du monde entier pour découvrir ses montagnes, ses lacs et ses sentiers boueux. Véritable coup de cœur assuré, il mérite qu’on y consacre quelques temps !

Connemara National Park

D comme Donegal

La plus nordique et paumée région de toute l’Irlande ainsi que l’une des seules qui manque encore à ma collection. Depuis toujours, je me dis qu’il faut que j’y aille m’y perdre et explorer, moi aussi, cette espèce de Terra Incognita qui m’intrigue encore et encore, comme un immense point d’interrogation sur une carte.

E comme Eire

L’Eire de rien, un bol d’Eire, #EireWeGo… Les jeux de mots autour du nom gaélique officiel de l’Irlande sont nombreux. Si jamais celui-ci ne vous plait pas, il existe bien d’autres surnoms tels que la Verte Erin, l’île d’Emeraude ou encore Hibernia (le nom latin) voire même « Pauvre vieille femme ».

F comme Friends

« In Ireland, there are no strangers. Only friends you’ve not met yet ». Si vous vous trouvez un jour esseulé dans un pub, accoudé au comptoir avec une pinte devant vous, vous comprendrez très vite que les irlandais sont d\’inlassables curieux qui adorent discuter et échanger à n\’importe quel propos, dans n\’importe quel contexte (même aux WC, devant les urinoirs : c\’est du vécu).

G comme Guinness

J’aurais pu ici tout aussi bien vous parler de Galway mais c’eut été un sacrilège des plus abominables que de ne pas consacrer ce G à la Déesse Noire Houblonnée, celle-la même qui fait chavirer les cœurs, délier les langues et se vider les estomacs (quand le culte est trop abusé). La visite de la Brasserie est un immanquable et la Guinness est probablement le beau cadeau de l’Irlande à l’humanité.

Des Guinness

H comme Hospitalité

Bien souvent, lorsque vous vous renseignez sur un pays, vous lisez que « l’hospitalité est ici bien plus qu’une tradition : c’est un art de vivre qui se pratique au jour le jour depuis des temps immémoriaux (blalabla) ». Pour une fois, laissons le Bullshit au loin : cela est vrai, vrai, vrai et encore vrai pour l’Irlande. Je ne sais pas si cela est lié à l’Histoire sanglante de l’île, aux famines et aux exodes mais je n’ai jamais rencontré, au cours de mes voyages, un peuple aussi aidant, de façon naturelle et spontanée.

I comme Iles

Aran, Skellig, Achill, parmi tant d’autres : ce n’est pas parce que l’Irlande est une île qu’elle n’aurait pas le droit d’avoir les siennes à disposition. Comme je suis naturellement fasciné par les existences insulaires et les traces antédiluviennes d’un passage humanoïde, il faut absolument, de façon impérieuse et entière, que j’’aille visiter Skellig de par moi-même, au lieu de vivre la frustration d’un (magnifique) voyage par procuration.

J comme Joyce

Soyons honnêtes : je n\’ai jamais lu (ou presque) les œuvres de James Joyce. Je sais qu’il est reconnu comme l’un des plus grands auteur de l’Irlande, qu’il est le Parrain intellectuel de Dublin et que le livre éponyme (People of…) est considéré comme un chef d’œuvre mais je crois que je vais encore attendre un petit peu et retourner étudier les écrits de son confrère Oscar W. !

K comme Kylemore

Probablement un décor conçu dans le but de faire rêver les foules et vendre les cartes postales. Imaginez une petite abbaye posée au creux d’une vallée, au bord d’un lac. Imaginez que l’abbaye est entourée de montagnes vertigineuses (à l’échelle locale s\’entend). Imaginez que le lieu baigne dans l’Amour, le Romantisme et le bioutiful. Vous êtes à Kylemore (et c’est beau).

Kylemore

L comme Limerick

Limerick, Limerick, Limerick. De ma journée passée dans cette ville, je conserve une impression bipolaire. D’un côté, une ville à la réputation sale, dangereuse, malsaine, surnommée « Stab City ». De l’autre, le souvenir d’un pub extraordinaire et de la visite d’un stade merveilleux. La capitale du Munster est encore relativement méconnue et a beaucoup à offrir.

M comme Mayo

La première fois que j’ai entendu parler du Mayo, j’ai tout de suite rigolé in petto, pensant à une blague. Que nenni, que nenni ! Le Mayo existe bel et bien et c’est même l’une des plus belles régions de l’ouest irlandais, avec plein de petites villes charmantes (Wesport, Sligo), un mont sacré (le Croagh Patrick, d’où Saint Pat’ bouta les serpents) et d’autres jolies surprises !

N comme Niamh

Niamh, Aoife, Connor et tous les autres prénoms à consonance gaélique sont pour moi une source de plaisir infini. Non seulement ils sont beaux à voir mais, ô délicatesse linguistique, leur prononciation réelle est à des années-lumières de la prononciation réelle. Si vous êtes joueurs, tentez donc de prononcer ces prénoms à votre manière avant de chercher leur traduction phonétique !

O comme O’Connells

D’accord. J’ai galéré pour trouver une correspondance crédible avec la lettre O. Finalement, quoi de mieux que ce O’Connells qui est aussi bien un nom d’avenue dublinoise (500 mètres de long – quand même) qu’un patronyme couramment porté en la verte terre d’Irlande ?

P comme Pub

Peut-être que la première chose à laquelle vous associez l’Irlande est le vert, le trèfle, le rugby ou encore la bière. Pour moi, c’est le Pub (contraction de Public House, soit dit en passant) et son incroyable pouvoir social et où règnent souvent de stupéfiantes règles non-écrites. De l’hymne national joué à la fermeture (et où tout le monde se lève) au « Last order Gentlemen ! » avec une ruée vers le bar en passant par les immenses tables de Snooker et les horaires improbables (avec/sans enfants, avec/sans alcool…) : les pubs font partie intégrantes de la culture populaire irlandaise !

Un pub à Galway

Q comme Quoi

L’accent irlandais, aussi charmant soit-il, peut être terriblement déroutant pour une première fois. Je garde encore un souvenir mi-ému mi traumatisée d’une discussion à base de « Where daya chleep ? You wanabeer ? Whach your name ? » et autre(s) prononciation(s) étrange(s) pour l’anglophone minable que j’étais alors !

R comme Ride On

C’était un soir de mon second séjour à Ballina. Un pub enfumé, deux collègues, trois bières. Une discussion. Un chanteur et sa guitare. Une voix éraillée, des accords étranges. Le silence qui se fait. Les paroles qui gagnent en assurance. Un moment de grâce autour d’une chanson de Christy Moore. Trois minutes d’éternité. « Ride on, see you. I could never go with you No matter how i wanted to »

S comme Swithwicks

Une rousse d’une beauté absolue, au corps si beau, à la saveur si exceptionnelle, d’une fraicheur démentielle et qui possède le gout inimitable d’une première fois sans cesse renouvelée. La meilleure bière du monde, sans aucun conteste possible.

T comme Tara

Une colline découverte lors de mon dernier voyage en Irlande et une baffe d\’une taille magistrale. J\’ai senti le cœur de l’Irlande vibrer, jai senti battre son pouls, j’ai senti son souffle sur moi. Tara, la Colline des Rois. Unique et grandiose.

Dormir sur Tara

U comme Ulster

A mes tous débuts de blogueur (il y a fort longtemps), j’échangeais alors longuement avec une blogueuse irlandaise installée à Paris. Elle m’exprimait son regret de ne pas connaitre une Irlande unifiée. Peut-être que Shannon, aujourd’hui de retour en son île, connaitra un jour, du temps de notre vivant, une fusion entre Eire et Ulster ? Toujours est-il que, de mon côté, je m’en vais découvrir l’Irlande du Nord à mon prochain voyage !

V comme Viens, on y va ?

Sur un coup de tête, pour un projet professionnel, dans le cadre d’une promotion extraordinaire (qui a parlé des billets à UN centime d\’euro de Ryan Air en 2008 ?) ou simplement en amoureux, je ne rate jamais l’occasion de partir en Irlande, d\’écrire sur le sujet ou encore de partager quelques anecdotes au détour d’un verre.

W comme Wesport

J’ai toujours eu une relation ambiguë avec la petite, charmante et pittoresque ville de Wesport, sise dans le merveilleux Mayo Co. Pourtant, lors de mon dernier passage dans le coin, en compagnie de #DeT, entendre un autre avis sur les lieux m’a fait relativiser mon propre amour. Se poser des questions, avoir un autre regard, reconsidérer le voyage. C’est aussi cela qui se passe à Wesport.

X comme XXX (les inconnues d’un voyage)

J\’ai déjà écrit sur l’éloge de l’imprévu et le plaisir sadique que je trouve à plonger de façon volontaire dans des fosses à purin d’une profondeur insoupçonnée. Pourtant, il arrive que cette fosse débouche sur de belles surprises : la vue de la mer un dimanche matin à 6 heures, embarqué par un patron de pub passablement éméché. Une demande en mariage par une irlandaise (elle aussi bien éméchée) sur le trottoir d’un boite de nuit. Un après-midi à refaire le monde, allongé dans l’herbe avec la tête dans les étoiles. Dormir dans un ancien Monastère. Trouver chez soi, dans son sac, une bouteille offerte par ta famille d’accueil. Tout et rien. Le bonheur d’être surpris !

Y comme See Ya later Buddy !

Lorsque je suis arrivé à Dublin, lors de mon dernier voyage, mon premier réflexe fut de chercher un pub ouvert. Mon second fut de commander une Smithwicks (forcément). Mon troisième fut de répondre aux commentaires enamourés de mon voisin de zinc qui semblait voir en moi un compagnon de picole / vadrouille / glouglou de premier ordre. Finalement, il partit en me saluant de la façon la plus rituelle qui soit : « See ya latta, Buddy ! ».

Z comme Zzzz

Parce que Z et Irlande ne vont pas forcément ensemble, je vais me contenter d’indiquer qu’une bonne et vraie nuit de sommeil fait beaucoup de bien après une longue, dure, éprouvante, fascinante et merveilleuse journée en Irlande !

  1. Dia dhuit a Chédric,
    Moi je me suis marié à Ballina, mais dans le comté de Clare, au XXe siècle. Des Ballina, il y en a un paquet en Irlande. 🙂
    Ulysses, Dubliners et Portrait of… et c’est vachement bien. Je t’en conseille vivement la lecture. Par contre, pour Finnegan’s Wake, faut s’accrocher… et apprendre plusieurs autres langues auparavant.
    Au passage, si t’es vraiment amoureux de l’Irlande, faut apprendre l’irlandais, ça t’évitera de confondre le « fardeau » (Eire) avec l’Irlande (« Éire »)
    Slán! 😉

    1. Hello Buidheag,

      Moi qui croyait “mon” Ballina unique, j’ai le coeur brisé (mais bon je devrais m’en remettre). En ce qui concerne Mister Joyce dans le texte, en VO, comment dire… J’ai pas encore essayé (mais je viens finir par me lancer).

      Merci pour l’explication entre Eire et Eire (avec l’accent), je viens d’apprendre un truc… Tout comme l’apprentissage du gaélique est programmé depuis… heu… dix ans ^^’

      Merci de ton passage !

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