Seconde escale sur la route (8 mois)
Ce qui était hier un bébé est devenu un Petit Homme âgé de (presque) 240 jours, continuant à découvrir, à son rythme bien personnel, ce monde étrange qui l’entoure et avec lequel il doit apprendre à composer, à évoluer, à s’adapter. Avec un mode de communication basé essentiellement sur des pleurs (plus ou moins) modulés et (plus ou moins) intenses auxquels s’ajoutent de merveilleux babillements (Mamamama ou – tout nouveau Papapapa), il faut reconnaitre que la compréhension commune est parfois malaisée, pour ne pas dire difficile. J’ai appris, au fil de ces 240 jours, à décrypter quelques expressions faciales et quelques tournures ouin-ouinesques. Pour autant, je regarde avec stupéfaction – où se mêlent envie et jalousie – ma bien aimée #DeT être capable de saisir instantanément le sens subtil de chaque réclamation et d’y apporter de facto la réponse adéquate.
Cela étant dit, Bébé n’est pas le seul à apprendre et à découvrir au quotidien : je fais de même à chaque seconde. Mon apprentissage de Papa se poursuit inlassablement, avec mes franches réussites et mes désastres les plus absolus. J’agis, je tente, j’essaie, je fais et refais, construit et reconstruit, fonctionnant autant dans l’erreur que dans le succès, tentant d’entourer Bébé d’une bulle d’Amour la plus forte possible. Je continue à m’émerveiller devant les petits progrès, devant les victoires. Je l’admire quand il se tient assis, quand il agrippe sa girafe pour mieux la bouffer ou quand il lance ses regards de Mini Séducteur à tout ce qui l’entoure (avec une nette préférence pour le Tram à l’heure de pointe.
Une autre chose que je découvre également, après 240 jours est aussi exaspérante que merveilleuse : les enfants sont des piranhas chronophages boulimiques. Je ne parle du fait que Bébé tente de bouffer tout ce qui passe à portée de sa main. Je ne parle non plus de l’assiette de frites qu’il a fait valser au restaurant ni des courgettes qui ont tapissé mon Tshirt lors de mes deux (seules) secondes d’inattention. Non. Je parle simplement du fait qu’un Bébé vit dans l’immédiat et qu’il a un besoin d’interaction absolu et total. Je sais bien que tous les Papas du monde sont passés par là (ou pas) mais je te jure, ô lecteur, que je ne m’attendais pas à être sollicité à ce point. Soyons bien d’accord : je ne renie pas ce que j’ai écrit. J’aime mon fils par-dessus tout. Mais, par moments, mon regard doit osciller entre le Bovin et le très lassé quand je me rends compte, pour la XXXX²² ème fois de la journée, que je dois intervenir, que ma présence est requise, exigée et qu’aucune négociation est possible.
Alors, je soupire, j’arrête tout et je me fais violence. Je pense à ces huit mois. Un clin d’œil. Un saut de puce. Un tout petit pas. Huit mois à peine et déjà l’impression d’avoir vécu un siècle. Je découvre, effaré, que le temps ne court pas. Non, il galope. Il galope à rythme fou, effréné, absolu, que rien ne ralentit ni ne peut freiner. Il ne sert rien de vouloir aller à contre-courant, de vouloir s’accrocher, se retenir, s’agripper. Il faut accompagner, aller avec, se servir du flot impétueux et se laisser porter vers l’avant, toujours. J’accorde un soupir nostalgique à hier, j’oublie demain et je me focalise sur aujourd’hui. Sur maintenant. Sur tout de suite. Sur lui. Sur moi. Sur nous. Pour le meilleur, le pire et le rire !
Si vous désirez en savoir plus sur la vie de parents 2.0, n’hésitez pas à aller lire le Storify #VieDeParent, le résumé exhaustif d’une journée de parent, co-livetweeté par Madame Oreille et moi-même (et qui a fini en TT France). Ensuite, je porte à l’attention de mon bien-aimé lectorat l’existence d’une interview (forcément) sympathique de votre humble serviteur. Enfin, si vous ne la connaissez pas encore, je vous invite à aller découvrir la nouvelle rubrique de ce blog : Immersion, un espace rédactionnel libre et séparatiste, consacré à tout ce qui ne rentre pas dans les cases habituelles de mon univers personnel.